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A 40 ans après une douloureuse séparation, Gabriele s'installe à Cerbère pour un nouveau départ. Il succombe au charme d'une maison connue dans le village pour être celle de trois soeurs qui ont marqué les esprits et dont la boulangère lui dévoile l'histoire. Il achète la maison, y découvre les lettres de l'aînée des soeurs.

La plume est belle et suave et concorde parfaitement avec l'histoire de ces soeurs durant les années 1930-1940 marquées par le franquisme et l'occupation Allemande qui nous est contée par la boulangère, les carnets de Flora et les recherches de Gabriele. Gabriele nous fait rencontrer Flora l'aînée maternelle et protectrice, Rosa, la silencieuse  et Begonia la téméraire et frondeuse. 

Leurs points communs ce sont leur amour pour l'art transmis par un père peintre et leur générosité envers les plus malchanceux, victimes du régime franquiste qui cherchent refuge de l'autre côté de la frontière. Malchanceux qu'on découvre à travers les bribes de leurs histoires décrites dans les carnets de Flora. Ce sont aussi les amours des soeurs qu'on découvre leurs déceptions, leurs tourments. 

J'ai tout de suite j'ai été charmée par une plume pleine de tendresse et imagée. Dès les premières lignes, l'histoire annonce tout l'amour qui va se dégager de ce livre, l'amour des soeurs pour leur père, leur mère, entre elles, les hommes qu'elles ont aimé mais également ceux de Gabriele, son amour pour son ex-femme, pour sa famille et plus particulièreme sa grand-mère. Car se sont également ses origines qu'il va se rappeler. 

Ce roman c'est l'air marin et le soleil qui vous caressent. Une bouffée d'humanité et de tendresse. 

Une ambiance paisible troublée par la quête de l'auteur, la vie troublée des soeurs auquel il se rattache et qui lui permet de se relever.

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Ça commence comme une mélopée, des phrases courtes, hachées, parfois sans verbe.
Puis je tends l'oreille, je prête attention à l'histoire qui m'est racontée.
Gabriele, après un divorce, s'installe à Ceret, près de la frontière espagnole, dans une maison ayant auparavant appartenu à un peintre et ses trois filles. Au début des années 40, celles-ci ont accueilli les réfugiés espagnols passant la frontière.
Gabriele explore la maison, y découvre des fresques, des carnets et la repeuple de souvenirs.
Il pressent, ou espère, que les vies racontées dans les carnets expliquent la sienne, que leurs chemins sont liés...
Rosa la silencieuse.
Begonia la passionnée.
Flora la conteuse.
Près de trente ans plus tard, les soeurs vont aider Gabriele à trouver un sens à sa vie.
En tant que petite-fille d'un républicain espagnol ayant du fuir son pays, cette histoire a forcément trouvé une résonance en moi.
Mais l'émotion va au-delà d'une histoire douloureuse commune ; l'exil, les racines de chacun, sont des thèmes universels, que l'auteure aborde avec finesse dans ce roman émouvant.
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Gabriele arrive à Cerbère empli de doutes et de peurs. La mer, la nage sont ses seuls remèdes à un mal être profond. Il se rappelle peu de sa vie avant son exil, seul subsiste le souvenir de sa grand-mère, de son odeur, de ses cajoleries et son cri déchirant quand ils ont pris la mer.
Gabriele divorce, part loin de cette vie qui est loin de lui correspondre. Une identité bafouée, des origines mises sous silence, un déracinement qui perdure depuis plus de quarante ans. Il s'épuise dans les vagues fuyant une vérité dont, lui-même, n'a pas encore conscience. La maison des Fleurs s'érigent comme un phare dans sa vie. Un coup de coeur, une passion naissante pour ces murs où sont emmurés des secrets, des vies, des souvenirs, des larmes, des cris, des horreurs. Malgré l'abandon, cette villa respire la vie, la joie. Gabriele fait ainsi un premier pas vers ses origines en l'achetant. Tout en la retapant, il se reconstruit, morceau par morceau. Lorsqu'il trouve le carnet de Flora, il s'immerge dans les souvenirs d'un autre temps mais qui résonne tant encore. Pages après pages, mots après mots, la douloureuse vérité s'égrène au rythme des rires, des larmes, des violons, des couleurs. Une multitude de vies, de noms, de visages anonymes et figés dans une souffrance silencieuse indue à l'exil. La guerre d'Espagne frappe. Les Républicains tombent sous les balles des franquistes. La fuite, la survie, l'échappatoire vers un refuge neutre, La France. La maison des Fleurs, première étape vers une liberté qui n'a de sens que lorsqu'ils échappent aux camps de travail qui fleurissent le long de la côte. Guêpier mortel. Les soeurs dans leur villa, chantent, dansent la vie, essuient les larmes, requinquent les vies démolies. Puis l'Espagne ne rejettent plus d'âmes en peine. Viens le temps où la France doit faire face à ses démons. Les Nazis s'installent, la résistance se met en branle, un nouveau combat pour les soeurs. Et puis la vie fait son oeuvre, la mort, les amours éclatent la famille.


Gabriele au détour des pages pansent ses blessures profondes, comprend l'insaisissable, devient l'homme qui l'a toujours voulu, un homme avec son histoire et ses origines, ses racines.


LES TROIS SOeURS QUI FAISAIENT DANSER LES EXILES est un roman électrifiant, saisissant, intemporel. Aurélia Cassigneul-Ojeda y raconte les vies avec une certaine volupté. Celles fracassées, révoltées, enragées, passionnées. L'exil est un thème fort quelque soit le contexte dans lequel il s'opère. Qu'il soit dû à l'économie où à la guerre, il ne laisse aucunement indifférent. L'auteure choisit la puissance des mots pour peindre un tableau subjuguant et terrifiant où la douleur côtoie le bonheur, où la résilience fait route avec l'abnégation, où les couleurs explosent à leur contact. Une écriture puissante qui enserre le coeur.
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Que dire, que dire ? Je me suis affalée dans mon fauteuil, par ce beau dimanche matin, et j'ai ouvert ce « roman » que je qualifierais plutôt d'histoire courte. Je l'ai fini en deux heures, c'est pour dire.

Je vais commencer par un détail qui me fait mal au coeur : ce livre coûte 19 euros en librairie… 19 euros pour deux heures de lecture, c'est beaucoup, à mon sens. Ma première impression est que ce livre est censé être une belle lecture, un peu comme un livre de poésie, mais pas forcément un roman. Cela donne des pages à moitié remplies, beaucoup d'espace, beaucoup de vides. Je suis contente de l'avoir reçu via la Masse Critique (merci encore) et d'avoir pu le découvrir ainsi car je ne l'aurais jamais acheté en librairie. Les livres deviennent un produit de luxe, et je n'aime pas cette idée.

Pour en venir au contenu, deux impressions sont restées à la fin de ma lecture :

1 – le personnage principal, Gabriele, est fade, banal, et pas du tout attachant. de savoir qu'il se sent mieux dans sa petite vie après la découverte de l'histoire de Flora, Begonia et Rosa n'aide pas comme je le ressens comme du voyeurisme de sa part. À savoir que les trois soeurs ont vécu pendant la résistance Espagnole ainsi que pendant la deuxième guerre mondiale – leur monde n'était clairement pas tout rose.

2 – J'ai beaucoup aimé l'histoire des trois soeurs, retracée par Flora, l'aînée qui consignait tout dans ses carnets, et Rosa, la cadette, qui brodait toutes les personnes qui avaient croisé leur route sur un tapis. J'ai eu le sentiment que Gabriele, le semblant de personnage principal, était un leurre. Il s'agissait en fait de l'intermédiaire obligatoire pour connaître l'histoire des véritables personnages principaux, c'est-à-dire Flora, Begonia et Rosa.

Une lecture agréable et belle qui permet de se réveiller en douceur, pour un dimanche ensoleillé. C'est une écriture un peu lourde parfois mais qui se rattrape par les moments pendant lesquels on suit les trois soeurs au travers des carnets de l'aînée de la famille.
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Gabriele arrive à cerbère après une séparation. Il est seul, vit mal la rupture et semble être hanté par une histoire familiale compliqué. Il achète une maison, « la maison aux fleurs » et s'intéresse à l'histoire de ceux qui habitaient les lieux avant lui. 3 soeurs s'y étaient installées avec leur père dans les années 1930, avant que leur pays, l'Espagne ne connaissent les tourments de la guerre civile. Dans la maison, Gabrielle trouve divers objets abandonnés et des carnets. La relecture de ces écrits et les échanges qu'il a avec Clothilde, la boulangère vont lui permettre de mieux comprendre qui étaient les 3 soeurs et comment vivaient-elles dans cette maison.

On découvre alors les vies de Flora, Rosa et Begonia, bercées par la musique, la peinture et la danse. Au coeur de cette maison, elles accueilleront à de multiples reprises des exilés, des résistants républicains bien souvent, ceux qui fuient l'Espagne, ce pays qu'elles n'ont que trop peu connu. Elles soigneront, nourriront, aideront et aimerons à leurs manières chaque personne qui franchissent la porte de la maison aux fleurs.

Gabrielle se passionne pour ces filles et par cette maison, où la mémoire des murs a tant de choses à lui dévoiler. En parallèle, il entreprends un long cheminement sur son histoire personnelle.

J'ai beaucoup aimé ce récit, raconté par la plume très douce et poétique d'Aurelia Cassigneul-Ojeda. Les question de l'exil, de son identité et de ses racines sont présents tout au long du roman. A travers l'histoire des 3 soeurs, c'est plusieurs témoignages sur la Retirada qui nous sont contés. Des moments de vie forts et bien tragiques, tant le déracinement est difficile à vivre pour ces gens. La sensibilité de Gabrielle, cet homme à fleurs de peau en fait un personnage très attachant, au même titre que les trois soeurs.
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Dès les premières pages, le lecteur se laisse emporter par le climat de ce village niché aux bords de la mer. Les personnages se succèdent et apportent chacun leurs blessures et leurs espoirs. Entre quête d'identité et respect des racines, Aurélia Cassigneul-Ojeda dépeint L Histoire au travers du regard de Gabriele. Les trésors du passé peuvent prendre de nombreuses formes et transmettre un message qui résonne aujourd'hui.

A conseiller aux lecteurs souhaitant se laisser bercer au rythme des vagues en rencontrant les âmes qui ont marqué la Maison des Fleurs de leurs empreintes.

Je remercie Babelio et les Ateliers Henry Dougier pour ce joli voyage dans le cadre de la Masse critique.
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Bonjour, je vous parle aujourd'hui d'un roman que j'ai adoré "Les trois soeurs qui faisaient danser les exilés" d' @aurélia cassigneul-ojeda aux éditions Ateliers Henry Dougier. Nous sommes dans les années 70, Gabriele après son divorce s'installe à Cerbère à la frontière de l'Espagne pour se reconstruire. Il achète la maison des fleurs et va revivre au travers de dessins et de textes qui ont été laissés par les précédents habitants toute une époque, celle de la guerre civile espagnole, celle de l'exil, de la seconde guerre mondiale. L'importance qu'ont eu les trois fleurs de cette maison. Cette plongée dans l'histoire va le plonger aussi dans la sienne. Il va revivre la vie de ces trois jeunes femmes amour, joie, peine, et nous la faire revivre aussi. Un livre sensible, humain poétique. Je me suis régalée et je vous le conseille vivement.

Quatrième de couv.Un homme, une maison dans les Pyrénées et les souvenirs de trois soeurs au coeur de la guerre civile espagnole puis de la résistance française...

" Elles s'appelaient Flora, Begonia, Rosa. Elles étaient trois, elles étaient soeurs. Elles habitaient cette maison, à Cerbère, cette grande maison qu'aujourd'hui j'habite. Sous leurs fenêtres l'histoire roulait des flots d'hommes et de femmes. Sous leurs fenêtres la mer se balançait. Un jour elles sont parties, ont tout abandonné. "

Seul, blessé, Gabriele s'installe à Cerbère pour commencer une nouvelle vie. Il achète la Maison des fleurs, une grande bâtisse rose qui surplombe le port, abandonnée depuis des années ; il plonge alors dans la vie de trois jeunes femmes, trois soeurs qui l'habitaient, prises à leur insu dans les griffes de l'histoire, de la Retirada espagnole à la résistance française. À trente années d'écart Gabriele revit leurs peurs, leurs joies, leurs amours et la mémoire de l'exil.
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Une très belle écriture, fluide et poétique. On ne lâche pas ces trois soeurs dont l'histoire, bien au-delà d'un simple récit mémoriel bien documenté, résonne avec nos propres quêtes et les vides qui les accompagnent. Les tensions et les joies sont mêlées dans un rythme qui relance sans cesse la lecture et le plaisir qu'on en tire. Bravo !
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Ici et là-bas

Ici c'est Cerbère, village français frontalier, première terre d'exil de milliers d'espagnols fuyant Franco.
Là-bas c'est la terre des ancêtres, des racines, de l'identité; celle qu'on quitte parce que la vie n'en laisse pas le choix, pour un ailleurs étranger, promesse incertaine d'une vie meilleure.

Gabriel le solitaire, traine une mélancolie profonde depuis ses 6 ans, depuis son départ d'Italie- hanté par le souvenir de sa grand-mère, généreuse et aimante mais surtout par le cri de la séparation, sa déchirure à lui, béante et douloureuse. Alors il nage inlassablement pour trouver la quiétude... mais c'est à Cerbère que sa quête d'une paix intérieure va aboutir.
Un village chargé de l'histoire de trois soeurs, trois fleurs: Rosa, Bégonia et Flora. Trois exilées elles-mêmes qui tentent en 1939 d'apaiser les maux de ces êtres arrachés à ce qu'ils sont au plus profond.
Gabriel rencontre leur maison trente ans plus tard, abandonnée et surtout hantée par cette fratrie féminine et par tous ceux qui y ont trouvé refuge. le théâtre de vies qui passent, se croisent, s'unissent et se quittent, souvent pour repartir vers l'exil.
Des dizaines d'années après les âmes de ces naufragés continuent d'errer sur le village. Gabriel les ressent avec force, nouvel exilé dans cette maison des fleurs, il veut tout savoir de ces histoires dans L Histoire. Il repeuple la maison vide par les souvenirs qu'il exhume devenant très vite pour lui un espace cathartique capable d'éclairer sa propre vie et lui permettre enfin de se sentir vivant.
Dans un chassé-croisé entre passé et présent, à la lumière des carnets de Flora, l'histoire de cette maison se reconstitue, celle d'un refuge où la misère des exilés côtoie la joie de vivre et la douceur des trois soeurs, et où l'expression artistique apaise, protège et libère de la peur et de l'avenir.

C'est une histoire de départs, d'arrivées, de souffrances, de résistance et d'espoir. Une histoire de femmes pour panser les maux d'un homme.
L'écriture d' Aurélia Cassigneul-Ojeda est celle de l'instant habitée par le passé, belle car souvent poétique et emprunte d'une douce nostalgie, capable de décrire la blessure et la douleur avec douceur, sans brusquer son lecteur, pour l'aider comme Gabriele à glisser vers le coeur de ces déracinés.
Un très beau roman sur l'exil et la quête de soi, sujets universels que raconte Aurélia Cassigneul-Ojeda dans une intimité sensible et poétique. Une très belle lecture pour cet été- aux éditions Ateliers Henry Dougier.
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Près de la frontière espagnole se tient un petit village du nom de Cerbère qui a accueilli les soeurs fleurs. Il suffit d'un carnet trouvé par notre personnage principal pour partir à la découverte de Flora, Bégonia & Rose aux prises de l'histoire.

L' espagne a une histoire tellement riche, tellement passionnante. Je me réjouis à chaque fois de découvrir un nouveau roman qui traite de cette période.

Ce livre parle de l'exil, de cette culture qu'on emporte avec soi dans son pays d'accueil. Et puis on devient un étranger dans les deux pays, les cultures se mélangent troublant cette identité. Une histoire qui fait écho à des problèmes de notre époque.

C'est pour moi un texte qui présente quelques défauts mais qui n'enlève pas le contenu et l'émotion de cet exil.
J'ai particulièrement aimé les passages où Flora se livre et raconte son histoire. C'est la grande Histoire qui vient se mêler à la vie personnelle de ces trois soeurs.

Les chapitres courts permettent un rythme très fluide et une lecture agréable.
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