Bégonia, Flora et Rosa, trois soeurs aux noms de fleurs qui habitent avec leur père, peintre, une grande maison dans le petit village de Cerbère à quelques kilomètres de la frontière franco-espagnole. Tous les quatre ont quitté l'Espagne pour s'installer en France après la mort de la mère de famille. Leur maison qui devient la maison aux fleurs va devenir un lieu d'accueil pour les espagnols fuyant la guerre civile (1936-1939) puis pour les résistants de la deuxième guerre mondiale.
Au début des années 70, cette grande maison abandonnée est en vente. Gabriele, italien arrivé en France dans son enfance, débarque à Cerbère après une séparation difficile. Il tombe sous le charme de la maison qu'il décide d'acheter sur un coup de tête. le passé est encore très présent entre ces 4 murs. Gabriele va notamment retrouver les carnets écrits par Flora. A travers ses écrits il découvre la vie de ces trois soeurs : Bégonia, la sanguine, tout feu tout flamme, Flora, la plus raisonnable, qui a la tête sur les épaules et Rosa, tout en douceur et en discrétion. Il fait aussi connaissance avec tous ces hommes qui ont passé quelques jours, quelques semaines ou quelques années dans cette maison : Enrique, Juan, Jaime ou Anton. Des histoires se tissent entre tous ces personnages. La guerre d'Espagne puis la deuxième guerre mondiale font rage et la maison des fleurs est un lieu où les rires et la bonne humeur tentent de faire oublier les douleurs du présent.
Gabriele se prend d'affection pour ces trois soeurs. Les vies de ces déracinés fait résonance avec sa propre histoire. Arraché à son Italie natale et à sa grand-mère, Gabriele a grandi avec un manque et une douleur qui le poursuit.
Quand il décide de retrouver Flora qui est retournée vivre en Espagne, Gabriele en voulant en savoir plus sur la vie des trois soeurs va surtout faire la paix avec sa propre histoire.
Ce livre se lit rapidement. C'est une histoire que j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir. le thème est intéressant et, comme le souligne l'auteur à la fin de l'ouvrage « Sur la mer, sur les routes, cachés sous les camions, dans les soutes des avions, les exils continuent. Une ritournelle sans fin... ». Au-delà de l'histoire romancée de ces trois soeurs, ce livre interroge sur l'arrachement à la terre et sur le déracinement.
Une très belle découverte ! Je remercie les ateliers
Henry Dougier pour l'envoi de ce roman dans le cadre de l'opération masse critique.