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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"C'est un récit solaire, infernal et fabuleux, au sens propre du terme. On peut y apposer la morale qu'on voudra, elle sera, comme toutes les morales, un simple constat mélancolique. Tout change, rien ne bouge, et les mouvements fulgurants, les ballets paresseux, finissent par laisser sur la page leur courbe saisie et immobilisée sous forme de lettres, de mots, de conte. Et c'est éblouissant. La première phrase est « Se souvenir des fougères », et la dernière « Se souvenir seulement de ça », bouclant la fermeture d'un collier en forme d'ouroboros qui s'avale et s'engendre. le style puissant, sensoriel, prégnant du récit s'empare du lecteur comme l'eau tantôt avare, tantôt déchaînée du Taravo, l'emportant de l'éternel été à l'éternel hiver, en boucle."
Les papiers de Lonnie dans Double Marge (Extrait)
Lien : https://doublemarge.com/frer..
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En Corse, trois jeunes garçons jouent au bord de la mer. Deux frères, Christophe et Bastien et leur cousin Rémi. Lui est né à Marseille mais vient toujours passer ses vacances sur l'île avec Martine, sa mère, heureuse de retrouver le village le temps d'un été. Elle l'a quitté à 19 ans à peine pour chercher fortune ailleurs, une forme de liberté aussi sans doute.
Nous suivons la famille tout au long de leur enfance puis de leur adolescence. Ces jeunes qui pour certains ne souhaitent jamais au grand jamais quitter l'île, se contentant d'y exercer le boulot qu'il trouveront.
Et ces jeunes femmes qui brisent les tabous et l'ordre établi qui veut que les filles restent au pays, et s'en vont sur le continent chercher un travail, un mari. Certaines pour toujours, d'autre reviendront, plus tard.

Dans la famille, il y a des secrets, des non-dits, le grand père assassiné dont on ne doit pas parler, la fille partie sur le continent dont on disait qu'elle portait le diable, et tant d'autres bien sûr, inavouables et tus par tout le village, la communauté.

Un roman sur l'apprentissage de la vie, l'enfance et l'adolescence. Sur l'émancipation des femmes pas toujours évidente quand les traditions et la famille sont omniprésentes.
Un roman sur la Corse personnage à part entière avec sa singularité ilienne, ses nationalistes, ses sorcières et ses mauvais sorts, ses paysages et ses familles attachées à leur île.

Une écriture toute en finesse, où descriptions et personnages sont comme ces dentelles si fines et si complexes que l'on se plaît tant à admirer, ciselés, polis, et terriblement attachants.
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Découvrir une nouvelle plume, rencontrer un(e) auteur(e) que je ne connais pas à travers le rythme de ses phrases, ses mots, sa langue, sont souvent pour moi synonymes de plaisir. J'aime aller vers l'inconnu, le changement, la surprise. Et elle fut belle cette surprise, magnifique même ! "Frères soleil" de Cécilia Castelli est un très beau roman.

"Vous êtes brillants mes enfants… Vous êtes les frères Soleil qui illuminent ma nuit. le souffle de mes vingt ans." C'est Gabrielle qui parle, de ses deux fils, Baptiste et Christophe, et de leur cousin Rémi… Mais commençons par le commencement. le roman a pour décor la Corse. Là, chaque été Martine, qui vit sur le continent revient avec son fils Rémi passer ses vacances. On n'oublie pas facilement ses origines. Les autres, son frère Pierre-Antoine – l'oncle Pierrot – sa femme Gabrielle et leurs fils Baptiste et Christophe sont restés sur l'île… et les autres, morts ou vivants… Il s'en est passé des choses et il s'en passe encore mais ça, c'est à vous de le découvrir. Un tel roman se mérite, il se découvre à petit pas, au fil des pages.

Il se découvre à petit pas et pourtant dès les premiers instants je me suis totalement sentie immergée au plus profond de cette île de beauté. J'ai lu les paysages découverts dans des documentaires, le maquis sauvage et parfumé, la mer et le ciel bleus, les criques dérobées, la montagne souveraine. J'ai lu la vie, là-bas, les us et coutumes, les secrets, les non-dits. J'ai aimé chacun des personnages brossés avec minutie et la tendresse cachée au coeur des mots. La tendresse, elle déborde du récit de l'auteur et pourtant la violence est là, la mort rôde qui revient de génération en génération. Les cousins, petits, s'amusent et se rient de tout. Devenus grands, ils reproduisent, on dirait, les exactions de leurs ancêtres.

J'ai aimé l'écriture de Cécilia Castelli à la fois belle et nerveuse, le rythme vif, les phrases qui percutent, imagées. " Les Ajacciennes ne sont pas faciles. Les amadouer nécessite une étrange tactique que le cousin ne maîtrise pas. Il n'en a pas envie. Il connaît les règles pourtant. Comme à la pêche, s'approcher en douceur de la surface, lancer l'hameçon avec l'appât affriolant, attendre… Ferrer. Mais à chaque fois, le fil casse…". J'ai aimé les nuances du récit, tantôt joyeuses, tantôt violentes, le côté à la fois obscur et lumineux des vies, les résurgences du passé, l'histoire qui se répète.

"Frères soleil", un magnifique roman initiatique, un superbe déclaration d'amour à la Corse, "à la vie, à la mort".

Lien : https://memo-emoi.fr
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Un très grand roman sur l'enfance, l'été, la famille, la Méditerranée. Les non-dits imprègnent le lecteur pour le conduire jusqu'à l'hiver et à la malédiction des hommes. Un parfait équilibre entre réalisme et poésie avec un style puissant et sensoriel. Une auteure à suivre.
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La Corse : île intense entre mer et montagne, et une famille avec un secret mal caché dont on ne parle plus depuis longtemps, enfin on en a jamais parlé, on le tait, on l'occulte, et s'il transpire, on l'enfouit plus loin, plus fort….
Dans cette famille trois garçons, deux frères et un cousins deux vivent sur l'île, le troisième les rejoint chaque été pour les vacances.
Christophe, Baptiste les deux frères insulaires et Rémi le cousin du continent mais le même sang coule dans ses veines ! Une enfance solaire, libre si ce ne sont les quelques rites initiatiques et de transmission, et consenties auxquels Rémi doit se confronter.
Justement la transmission et le poids ancestral, c'est l'affaire de maria, la vieille tante sombre, ridée, qui inspire autant le respect que la peur.
Et puis l'histoire de leur mère, qui jeune fille dans les années 70 ployait sous le joug familial décuplé en terres corses, un besoin de s'affranchir sur le continent. Mais s'affranchit-on vraiment du poids des origines, du poids des ancêtres et de leurs secrets. L'insularité exacerbe les sentiments, le nationalisme n'est jamais loin !
L'histoire vous rattrape alors pour mieux vous faire un pied de nez, elle se répète et fait voler en éclat la vie des innocents !
Je ne veux en dire plus, je veux juste insister sur le réel plaisir de lecture que fut pour moi ce livre !
Roman d'apprentissage mais aussi roman des racines. L'enfance, les tiraillements des adultes, le poids du secret et son effet boomerang et puis la nature corse que Cecilia Castelli connait parfaitement et sait rendre tangible par ses mots. Une Corse douce –amère, sauvage et onirique.
Je vous recommande cette lecture qui m'a enchantée !
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C'est un magnifique roman que nous propose Cécilia Castelli, un roman tout comme l'île, envoûtant.

Cécilia est corse et fait de son île, "l'île de beauté" faut-il le rappeller, un de ses personnages principaux.

Au début, c'est le temps de l'insouciance, de l'enfance. Rémi le cousin du continent et sa maman Martine viennent chaque année passer l'été sur un terrain au bord de la mer.
L'occasion de vivre libre avec son frère Pierre-Antoine, son épouse Gabrielle et les deux cousins, Baptiste l'aîné et Christophe le charmeur.

Ils jouent, ils pêchent, initient Rémi le plus jeune aux us et coutumes de l'île. Ils ne sont pas toujours tendres avec lui car même s'ils sont du même sang, Rémi vit sur le continent avec sa mère Martine qui sous le poids des traditions dans les années 70 a fui l'île, s'émancipant , cherchant sa liberté ailleurs.

On a voir le temps passer, été après été. Enfants, ils deviendront adolescents puis adultes. Viendra le temps des études, des choix, un métier ou rester sur l'île à tout prix. Cette île que l'on défend bec et ongles, que l'on aime par-dessus tout, à n'importe quel prix.

Mais une île où les secrets, les non-dits perdurent. Une île où l'on n'aime pas les "pinzutis" (les étrangers), une île défendue par les nationalistes, les activistes. Une île où les sorcières comme la tante Maria et ses sorts effraient.

Une île magnifiquement décrite que l'on découvre avec ses criques, ce bleu du ciel et de la mer, son maquis sauvage, ses montagnes. Les mots de Cécilia sont splendides, son écriture est fluide à la fois poétique et très réaliste, nostalgique. Les phrases sont courtes et puissantes, tendres et violentes à la fois. Une écriture imagée qui nous fait presque sentir les parfums de myrthes et les embruns.

Ce roman est un roman d'initiation, d'identité, d'appartenance mais aussi de transmission ancestrale.

C'est d'une beauté comme l'île , laissez-vous tenter et fondez à votre tour sous le soleil.

Ma note : 9.5/10 tout tout proche d'un coup de coeur.

Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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