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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« O Corse île d'amour »
Dans un second roman qui sonne comme une déclaration de fidélité à son île, Cécilia Castelli s'éloigne des clichés pour nous offrir avec Frères Soleil un récit aussi sombre que lumineux, à l'image de la «vraie» Corse.

Beau roman sur les liens familiaux et les secrets de famille, Frères Soleil est d'abord un roman sur la Corse. On y retrouve tout à la fois la passion exacerbée du Colomba de Prosper Mérimée et la soif de vengeance de la nouvelle Vendetta de Maupassant. Comme si les sentiments devaient ici être à l'unisson du soleil, brûlants. Comme si les traditions devaient être ici immuables, inscrites à jamais dans les âmes des insulaires. Déroger à ces règles non-écrites revenant à faire acte de parjure.
C'est ce que l'on va reprocher à ceux qui décident de partir pour le continent. C'est la choix fait par Martine, partie à 19 ans avec l'aval de sa mère, mais contre celui de son père, provoquant ainsi une première faille dans la famille. Son mari n'étant pas corse, il sera lui aussi accueilli froidement et son fils Rémi, avec lequel elle revient tous les étés pour les vacances, devra lui aussi sentir que ses cousins Christophe et Baptiste ne le considèrent pas comme un des leurs, quand bien même il accepterait de se soumettre aux rites de passage imposés par ces cousins qu'il admire tant.
Pierre-Antoine, le frère de Martine, resté sur l'île avec sa femme Gabrielle, est lui aussi le «vrai» représentant e la famille, celui qui s'arroge le droit d'édicter et de faire respecter cette loi immuable, transmise de génération en génération, qui exclut tous ceux qui ne font pas partie du clan.
Pourtant tous les ans, c'est un même bonheur de retrouver l'île: «Ce n'était que le début de l'été. Et ils savaient que c'était vers chez eux qu'ils revenaient. Là où ils étaient vraiment heureux. La terre de leur bonheur sans limite. Un tout petit territoire caché derrière les rochers.» La lumière, les odeurs, le soleil, les jeux et les rires, la Méditerranée, ici bien différente de celle qui borde la Côte d'Azur. «Oh, elle aurait tant aimé que l'été dure l'éternité, que les enfants restent des enfants, que tous les matins soient semblables aux matins sur le terrain.»
Sauf qu'au fil du temps, les jeux des enfants vont devenir de moins en moins innocents, les secrets de famille de plus en plus lourds. Depuis ce grand-père assassiné, dont on se refuse à parler jusqu'au cadavre flottant au bord d'une crique et qu'on décide d'oublier, ce sont toutes les règles non-écrites – on soutient le coupable pour qu'il puisse échapper à la loi – qui conservent leur primauté sur le droit commun.
Cécilia Castelli montre ainsi, sans juger, combien l'emprise des traditions reste forte, combien les familles restent soumises à l'omerta, à ce code d'honneur et combien les étrangers auront de peine à être simplement accueillis sur l'île. Car l'autre est par essence différent, dangereux.
Restent les paysages et les parfums, ce chant d'amour à une terre que l'on ne peut quitter vraiment et qui vous ensorcèle par ses mystères et ses diableries, par ses secrets et sa beauté que le style rend admirablement.


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Un très beau roman, sur la liberté, la famille, la Corse, la Méditerranée. de belles évocations de la vallée du Taravo et de la Corse, mais aussi une tension dramatique, des évocations pudiques de ce qu'on ose dire, ce qu'on tait, parfois longtemps, parfois trop longtemps, les silences ayant parfois plus de poids, plus de valeur que les mots.
Un roman mystérieux et initiatique, assez noir mais bien écrit, sur une Corse sauvage et secrète. A découvrir
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Lors de l'avant dernier rendez-vous Masse critique de chez Babelio, j'ai choisi ce titre de rentrée littéraire, forte de ma lecture du dernier roman d'Angélique Villeneuve, édité chez le même éditeur. Cécilia Castelli nous entraîne, dans son récit, à la rencontre d'une famille d'origine Corse. Rémi retrouve chaque été ses cousins sur l'île. Venu du continent, la différence entre eux est palpable dans les premiers jours mais se dissipe au fil de l'été, dans cette bulle protectrice que constitue la demeure familiale. Les adultes profitent du soleil, des vacances et taisent en eux les blessures du passé, ainsi que le quotidien qu'il faudra retrouver dès la rentrée. Tout cela est baigné aussi de mysticisme et de légendes. Plus les enfants grandissent, plus leurs préoccupations changent et se durcissent, moins les adultes se retrouvent pendant les vacances. Les cousins s'intéressent dorénavant aux filles, et lorsque Rémi les rejoint sur l'île, devenu un jeune adulte un peu perdu, aimer la Corse prend soudain un autre sens, moins festif et moins léger, plus engageant, plus combatif… Je suis restée en lisière de ce roman. Ma lecture en a été un peu laborieuse, malgré la beauté de l'écriture et du texte. Je n'ai pas su je crois m'attacher aux personnages et rentrer dans cette musique corse. Dommage. Comme souvent avec les lectures mitigées, c'est un livre que je vais tenter de faire circuler dans d'autres mains, histoire de lui donner une seconde chance…
Lien : https://leslecturesdantigone..
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Chaque année, Rémi, qui vit sur le continent à Marseille, passe les vacances d'été dans le village de sa mère en Corse en compagnie des ses cousins Baptiste et Christophe.

Ils grandissent ensemble, insouciants plein de vie, font les 400 coups. En devenant adultes, ils sont confrontés aux secrets de famille, aux non-dits et à toutes ces choses que l'on préfère taire mais que la rumeur se charge de dévoiler en partie. Ils vont apprendre ce que le mot famille signifie pour les Corses.

Aussi quand l'un d'entre un fait le choix d'une autre vie, cela perturbe. Il y a urgence à intervenir mais comment ? le choix de la méthode va les unir encore plus et ajouter peut-être un secret aux secrets existants.

C'est un roman sur l'apprentissage de la vie, du passage de l'enfance à l'adolescence puis à la vie adulte avec tout ce que cela implique en termes de traditions culturelles et familiales quand le regard de l'autre est important et que l'honneur prend le pas sur le reste.

Ce roman nous montre aussi l'attachement des Corses à leur île bien singulière et au rejet palpable de tout ce qui vient du continent et qui pourrait toucher à leurs traditions.

Outre une belle description de cette île que ce roman donne envie de découvrir pour ceux et celles qui ne la connaissent pas, on s'attache aux personnages qui débordent d'amour mais qui n'ont pas forcément les clés pour l'exprimer et qui, peut être par peur de perdre l'authenticité de leur île, ne veulent (peuvent ?) pas s'ouvrir aisément aux autres.

Ce roman m'a bien plu mais ne m'a pas emballée plus que cela. Néanmoins, j'ai passé un agréable moment et je me suis vue dans les montages et les criques évoquées.
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Ce livre nous emmène sur celle que l on appelle l ile de beauté
Que l on connaisse les paysages de cet île c est sur ce qu on a su une envie d y aller.
Ce livre est la chronique d une famille de plusieurs générations ou l âme le caractère l a fratrie sont évoqués .
J ai ete un peu gênée par la chronologie des événements mais ce livre se lit quand même facilement
En le fermant je n ai qu une envie aller y faire un petit tour
Quelle différence faite vous entre "le pays" et "le continent ".
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Mon avis sur ce livre est assez mitigé : ma lecture a été chaotique
Je pense que je n'ai pas adhéré au style de l'autrice :
Par exemples les débuts de chapitres commencent par "il" ou elle" et il faut quelques lignes pour savoir de qui l'on parle .
Les personnages principaux ne sont pas très intéressants et on perd en route certains autres protagonistes.
On ne comprend pas pourquoi ces enfants insouciants deviennent des adultes intolérants.
Ils protègent leur île ok mais le rejet des étrangers est il la solution ?
Je m'égare peut-être mais je n'ai pas ressenti la poésie et la beauté de l'île que l'autrice a voulu nous faire ressentir.
Et au vu de la chaleur des autres critiques je sens que je suis passée à côté de ce roman.
Dommage !
Je remercie babelio et les éditions passage pour cet envoi.
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Rémi vit sur le continent avec sa mère, Patricia, et son père. Tous les étés il rejoint ses cousins, Christophe et Baptiste, en Corse. L'île, que sa mère a choisi de quitter, est pour le petit garçon un lieu rempli de magie et de joie même si sa tante est hantée par le souvenir d'un assassinat et la perte d'un enfant. Mais pour les trois jeunes garçons c'est l'âge de l'insouciance, des plongeons dans la mer, des parties de pêche et des promenades dans le maquis.

Plus tard viendront l'adolescence et les premiers émois amoureux. Puis encore un peu plus tard, l'indécision, l'envie peut-être de retrouver définitivement la Corse, ses paysages et de nouveaux combats. A moins qu'un drame vienne tout remettre en question.

Cécilia Castelli livre un récit à la fois plein de nostalgie et d'amour pour son île. C'est un roman tout en retenu qui dévoile petit à petit les histoires, les failles, les doutes et les espoirs de ses personnages et notamment de Rémi qui semble être en quête de lui-même.

L'auteur n'appose pas de jugement sur ce qu'elle raconte, laissant le lecteur à sa propre morale, mais sonde en profondeur les coeurs et leur complexité.

Le style de Cécilia Castelli est fait de phrases courtes qui donnent un véritable rythme au récit et aussi une véritable puissance lorsqu'il faut dire, presque à mots couverts la violence de certains événements qui se déroulent sous l'oeil du lecteur.

Un récit qui, comme les lieux où il se déroule, ne doit pas s'appréhender dans une globalité qui pourrait trop simplifier le roman mais plutôt se découvrir à plusieurs niveaux tant il évoque de sujets : les traditions, les secrets de famille, l'apprentissage, la sauvegarde de la nature, l'identité, le poids de la famille, la transmission.

Un livre d'une grande profondeur.
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