River, c'est la soeur cadette de la narratrice, une soeur différente, fragile de naïveté, entourée de l'amour de sa famille – même si ce n'est pas tous les jours facile – et d'une armée de thérapeutes. Mais au collège,
River est seule. C'est la copine trop collante, trop zarbi. C'est la tarée, la souffre-douleur d'Alanka et des trois T. Elle se tait
River, elle se terre et tente de suivre les conseils de sa grande soeur , comme celui d'éviter absolument d'aller seule aux toilettes. Eviter de devenir une proie. Mais ces conseils, aussi avisés soient-ils, ne sont pas toujours faciles à suivre, quand votre soeur protectrice est au lycée d'en face, à la fois si proche et tellement loin. Et pleuvent les insultes, les humiliations et les coups.
River se réfugie dans le mutisme et la relation quasi fusionnelle avec cette soeur à qui elle supplie de ne rien révéler.
Roman sur la différence qui s'empare aussi à bras-le-corps de la question du harcèlement scolaire,
River est surtout un joli coup de maître de la part de
Claire Castillon qui sait provoquer le mal-être, l'écoeurement, l'incompréhension et… la surprise. Un de ces petits livres qui bousculent, intriguent, interpellent et se jouent subtilement du lecteur. Un roman qui signe également pour moi de réjouissances retrouvailles avec la plume sans concession de
Claire Castillon, que j'avais particulièrement appréciée dans
Insecte, piquant recueil de nouvelles sur les rapports mère-fille.
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