Qui mieux que lui a su peindre ça: la tourmente intérieure des hommes qui allait se changer en folie collective et exterminatrice? On comprend mieux pourquoi Munch a tant été décrié: on ne prend jamais l'horreur au sérieux avant qu'elle advienne ou tant que les saltimbanques crient au loup...
L'adolescent que j'étais s'est souvent senti étranger. Etranger partout. Et même étranger à lui-même. C'est peut-être ça l'histoire de Munch. L'histoire de quelqu'un qui s'est sauvé. Grâce à l'art et à la peinture. Il s'est sauvé.
En vérité, mon art est une confession que je fais de mon plein gré, une tentative pour tirer au clair, pour moi-même, mon rapport à la vie … C’est au fond une forme d’égoïsme, mais je ne renonce pas à l’espérance qu’avec son aide, je parviendrai à aider d’autres gens à se comprendre.
Munch savait toutefois qu'il lui restait beaucoup à apprendre. Et tout comme l'on apprend à écrire en lisant toujours plus, il était bien conscient qu'on ne trouve sa peinture qu'en contemplant des heures durant toute la peinture qui est venue avant soi.
La maladie, la folie et la mort sont des anges noirs qui ont veillé sur mon berceau et m’ont accompagné toute ma vie.