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Ce roman commence par un séisme, alors que les catastrophes naturelles se multiplient ces dernières années. Nous sommes au Printemps 2024 quand Line, hôtesse de l'air en voyage à Tokyo, disparaît, victime de l'un d'entre eux. Elle refait surface quelques jours plus tard, miraculée et à jamais transformée.

Celle qui rêve de s'envoler depuis toute petite ressent une énorme dette envers les disparus qui n'ont pas survécu. Il est difficile de continuer à vivre comme si rien ne s'était passé. Elle décide de rejoindre une île sauvage de l'Atlantique pour guérir avec un profond désir de renaître. Il s'agit de l'île dont Saki lui a parlé, la Japonaise qui l'a aidée à survivre sous les décombres.

Ce roman est très prenant, surtout la première partie qui raconte comment Line a été miraculée. La deuxième partie évoque principalement l'histoire de Saki, dont on se demande tout au long du roman si elle va revenir ou si elle a péri lors de la catastrophe. Quant à la troisième partie, elle fait référence au titre et renvoie à nos émotions, notre partie faillible et les forces contradictoires qui nous habitent. L'écriture est très belle et les réflexions menées ainsi que la construction du roman ont su me tenir en haleine et me transporter.
Lien : https://alinebouquine.fr/ins..
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Line est hôtesse de l'air et a l'habitude de parcourir le monde au gré des escales que sa compagnie dessert. En mars 2024, elle s'envole pour le Japon. Après plus de douze heures de vol, histoire de ne pas être totalement Lost in translation, elle part se promener pour découvrir les vieux quartiers de Tokyo. Mais le Big One la surprend, un tremblement de terre d'une ampleur jamais vue. Si les bâtiments modernes sont conçus pour résister à de puissantes secousses, il n'en est pas de même pour les vieux bâtiments. Cependant, huit jours plus tard, elle sera retrouvée telle une miraculée, et rapatriée sur Paris.

Mais comment survit-on à une telle épreuve ? Certes elle est vivante, mais à l'intérieur tout est désordre, tout est à reconstruire. « A qui expliquer qu'avoir été épargnée puisse vous anéantir ? » Qui peut imaginer, comprendre ce qu'elle a vécu, bloquée sous terre pendant une semaine, réussissant à survivre grâce aux gouttes de pluie qui ruisselaient le long des murs de sa prison de béton et de verre ? Huit jours à taper contre les murs, à tour de rôle avec Saki une femme coincée sous terre avec elle, pour être repérées par les sauveteurs. Huit jours à parler, évoquer leur enfance, leur vie, dans le noir, jusqu'au silence.

Thomas, son mari, observe sa femme impuissant, ne comprenant pas le combat intérieur qu'elle mène pour survivre à un tel traumatisme. Comme les johatsu, les évaporés, des disparus volontaires (par honte suite à un évènement malheureux, ils décident de fuir, de s'en aller, sans prévenir personne), Line va partir, fuir cette vie où elle se sent perdue. Direction une petite ile française, sur la côté Atlantique. Pas n'importe laquelle, celle où Saki, adolescente, a vécu quelques années. Lentement, au gré des marées, des embruns, des silences des iliens, elle tracera son chemin vers la reconstruction, sa renaissance. La culpabilité d'avoir survécu, le stress post-traumatique feront resurgir des douleurs plus anciennes.

Caroline Caugant mêle habilement le présent et le passé, les croyances et légendes japonaises (les âmes des soldats morts au combat qui se réincarnent chaque année en fleur de cerisiers, comme autant de présence fantômes, le namazu, poisson-chat qui vit dans les entrailles de la Terre et dont les japonais redoutent ses réveils et encore plus ses colères, les séismes naissant de ses colères), l'éveil de nos sens (les bruits, les odeurs) comme pour mieux faire ressortir cette douleur sourde que ressent cette femme touchée au plus profond d'elle.

Belle surprise que ce roman plein de délicatesse et de poésie (quelques haïkus ponctuent le roman) qui avec grâce évoque les failles laissées par les traumatismes.

Merci à Babelio et aux Editions du Seuil pour cette jolie découverte.
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J'ai une voisine qui dit qu'avec moi, il faut que les choses avancent, que c'est même ce dont elle se souvient lors de notre 1ère AG des copropriétaires, qu'au bout d'un moment lors d'une réunion assez longue, ça l'avait fait rire que je dise : "Bon, là, il faudrait qu'on avance !" Oui, ça me paraît juste, merci Cécile d'avoir partagé ce ressenti amusant ! 😊

Et j'y ai repensé en lisant "Insula" de Caroline Caugant. Me demandant, grâce à tout ça, s'il fallait vraiment qu'un livre "avance", que le rythme accélère, qu'il se passe beaucoup de choses... la réponse est non pour beaucoup, mais oui pour moi ! 😀

Un bon roman n'est pas nécessairement celui où il y a une action par chapitres. En tout cas ce n'est pas la course ! Mais il faut tout de même un certain rythme, pour m'accrocher.

Je remercie Babelio de me l'avoir fait gagner lors d'un concours Masse critique, et aux Éditions du Seuil de me l'avoir offert.

L'autrice donne dans Insula la part belle aux émotions et aux sentiments de son héroïne, Line, aux ressentis et aux descriptions de nature, belle comme chaotique. Moi qui suis habituée à lire relativement vite, j'ai dû ralentir le rythme pour être vraiment avec elle, et ça m'a un peu ennuyée.

L'histoire :

L'action va se situer dans quelques mois, au Japon.
Line est hôtesse de l'air. Lors d'une escale, elle va se retrouver à Tokyo, au moment du "Big one", LE tremblement de terre tant redouté ! Elle est engloutie, sous terre, y restera une semaine, car on va la retrouver, et vivante !

Elle est mariée à Thomas, prof de français, et était heureuse, jusqu'à cet accident. Elle refuse l'aide psychologique, et au bout de 2 semaines, semble aller mieux... mais elle sent que quelque-chose cloche... elle n'était pas seule, sous terre, et elle se souvient.

Rien d'ésoterique, et vous voyez que ça bouge quand même, mais ensuite on suit Line depuis son enfance, ses cours de danse, l'accident de moto qui coûtera la vie à son copain de l'époque, et Caroline Caugant m'a, là, un peu perdue... tout comme j'ai lâché quand elle décrit son appartement, ou l'île sur laquelle elle va s'isoler un moment.

On suivra aussi la vie de "l'autre personne", en parallèle.

C'est l'histoire d'une reconstruction, il faut donc du temps, mais il est vrai que ce genre de roman, tout en finesse psychologique, n'est pas ce que je préfère.
Ceci dit, c'est bien écrit et c'est doux, et il est émaillé de courts poèmes, comme des haïku.

Et malgré tout, j'ai aimé le personnage de Line, je me suis quand même attachée à elle le temps de ce roman, mais l'oublierai probablement vite...
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Line, jeune hôtesse de l'air, aime passionnément son métier. Voyagez de pays en pays, se retrouver dans n'importe quelle ville à n'importe quelle heure. En 2024, alors qu'elle se promène dans Tokyo, un séisme très important se produit. Se retrouvant ensevellie sous des tonnes de gravats, elle reste dans le noir pendant plusieurs jours. Ressortie vivante, sa vie est totalement chamboulée. Des flashs la forcent à agir, à se remettre en question. Qu'a-t-elle vécue et qui croit-elle chercher?
Écrit avec une plume délicate, poétique, Insula confronte le lecteur & son héroïne à du stress post-traumatique (TSPT). Fourmillant de détails sur la psychologie de Line, le lecteur se retrouve enserré. A l'image de la jeune femme. On suit ses pérégrinations, ses doutes, ses moments de flottement où elle ne sait plus très bien qui elle est et pourquoi elle est toujours vivante. Elle tente de se reconstruire, n'ose se confier à personne car personne ne peut comprendre son traumatisme. On vit ses palpitations, ses frissons. Ces renseignements psychologiques sont très intéressants et permettent au lecteur de découvrir la notion même de TSPT. Pourtant, notre esprit s'évapore souvent au fil de la lecture. le récit ne retient pas l'attention malgré une belle écriture. Les chapitres sous forme de flash-back présentent l'enfance de Line, expliquent son mode de fonctionnement au présent mais manquent cruellement d'intérêt. Résultat, le livre délivre un fort message d'avancement dans la vie. Mais ennuie par ses moments contemplatifs.
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Le roman d'une reconstruction après un drame, c'est ce que j'ai compris à la lecture de ce roman. Ne connaissant pas Caroline Caugant dont c'est le deuxième roman, et toujours curieuse de connaître de nouvelles plumes j'ai été ravie de la découvrir. Cependant, et je suis la première navrée, je n'ai pas réussi à accrocher, et bien que le style très simple et les chapitres courts m'ont entraînée, j'ai refermé ce livre avec regret… d'être sans doute passée à côté. Ce n'est pas tant l'histoire qui me semble manquer d'originalité (une métaphore des catastrophes dont nous sommes coutumiers, mais que de tristesse tout au long de ces pages…..) que les personnages -que j'ai trouvé trop lisses, quand je suis plus sensible aux « cabossés »- qui n'ont pas réussi à capter mon attention. Je remercie toutefois les éditions du Seuil et Babelio.
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