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Citations sur Pasolini (2)

Ce fut une vie brève et pleine. Assassiné à l’âge de cinquante-trois ans, Pier Paolo Pasolini avait, toutefois, eu le temps de signer de nombreux romans, recueils de poèmes, films, pièces de théâtre, tableaux, traductions, essais critiques, pamphlets politiques. Ce n’était donc pas tout à fait un homme encore jeune qui fut tué. Il était usé par d’innombrables combats politiques, moraux, esthétiques. Il se sentait seul dans sa vie personnelle, mais il était pourtant entouré par de nombreux amis et collaborateurs, qui lui étaient demeurés fidèles. Il se sentait seul dans sa vie d’artiste, parce que ses triomphes cinématographiques étaient, selon lui, marqués par trop de malentendus.
Il avait entrepris un roman qu’il appelait poème. Il avait en chantier plusieurs films. Il n’avait pas dit son dernier mot, mais passait beaucoup de temps à commenter, justifier, expliquer, défendre ses choix idéologiques, artistiques et privés. Poète civil, conscient des devoirs d’expression publique de tout artiste, ce n’était pourtant pas un homme politique. Très singulier dans son parcours privé, il n’était pas le poète maudit que sa mort tragique tend à faire de lui, après coup.
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Certes, son rôle dans le cinéma, la poésie et le roman, la critique, le théâtre et le pamphlet politique, le journalisme, la pédagogie et la morale sexuelle est explicable par le temps où il est né, a mûri et a rencontré la mort. Ce rôle, dans ces divers domaines qu’il a abordés, et où il a régné en tyran, tyran de lui-même plus que des autres, aurait été tout autre s’il avait été contemporain de D’Annunzio, de Dino Campana ou de Nanni Moretti, pour nous en tenir au XXe siècle.
Pasolini était un enfant du fascisme, un témoin de la montée du berlusconisme. Un enfant de Roberto Longhi, le grand critique d’art. Un enfant de Roberto Rossellini. Un enfant du romancier sicilien Verga. Un frère de Moravia, de Godard, de Gadda, de Penna. Un acteur de la scène littéraire, politique et cinématographique de l’Italie des années 1950, 1060 et 1970. Au début des années 1950, il était naturel qu’un jeune écrivain talentueux s’intègre aux équipes de scénaristes de la Radio et même de Cinecittà. Le cinéma italien était triomphant, non seulement sur le plan intellectuel et artistique, mais sur le plan commercial. Rome ne se battait pas contre Hollywood, Hollywood venait chercher à Rome une alliée et puisait à cette source d’idées, de novations et de financement. Pasolini a bénéficié de cette situation exceptionnelle du cinéma italien, qui permettait à un tempérament aussi singulier de s’exprimer avec une liberté sinon totale (comme on le sait, il paya cher cette liberté, par d’innombrables procès, déclenchés par des procureurs de province, souvent alertés par de simples spectateurs que choquaient une image, une réplique, une scène, une allusion), du moins assez considérable pour se poursuivre jusqu’à sa mort. De même que Pasolini a bénéficié de l’atmosphère générale de polémique intellectuelle, liée aux conflits constants entre le communisme, le catholicisme, la démocratie chrétienne, qui étaient au premier plan de la vie politique.
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