Silence. Regards l'un dans l'autre, comme deux feuilles d'origami pliées l'une dans l'autre. Comme deux fibres de kózo prises l'une dans l'autre. Comme deux engrenages pris l'un dans l'autre.
- On ne peut comprendre où l'on va, si l'on ne sait pas d'où on vient.
Puis :
- D'où l'on vient est d'une extrême simplicité. Puisque à l'origine il n'y a rien.
A quoi sert-il d'avoir si être nous manque. (p.140)
Je cherche dans le brouillard de mes pensées, ce que je veux faire de ma vie. (p.107)
« Maître Kurogiku a un métier.
À soixante ans, il fabrique du washi, puis il le vend.
Le washi est un papier japonais dont les secrets de fabrication se transmettent de génération en génération depuis le VIIIe siècle.
À vrai dire, avant de le vendre, il sélectionne quelques feuilles de sa production. Les plus belles. Pour son utilisation personnelle.
Le reste, il s’en sépare et le vend.
Washi signifie : papier de la paix et de l’harmonie.
Il est formé de deux kanji.
Le premier kanji 和 signifie paix, harmonie.
Par extension, ce kanji est utilisé pour désigner tout ce qui provient du Japon.
Le second kanji 紙 signifie papier.
Maître Kurogiku quitte le Japon à l’âge de vingt ans.
Avant de partir, son père l’invite au chadō, la cérémonie traditionnelle du thé.
Il lui donne un bout de papier plié.
Un origami.
Il représente une grue.» (p. 18-20)
Maître Kurogiku à aujourd'hui soixante ans et habite toujours sa ruine.
Le propriétaire de la ruine n'est jamais venu.
Les trois pousses de kōzo se sont propagées.
Et, comme tout nomade qui se sédentarise, Maître Kurogiku s'est installé lui aussi.
-L'autre nom du kōzo est le mûrier à papier.
Maître Kurogiku quitte le Japon à l'âge de vingt ans.
Avant de partir, son père l'invité au chadō,la cérémonie du thé.
Il lui donne un bout de papier plié.
Un origami.
Il représente une grue.