J'ai découvert Céline, il y a bien longtemps avec
Mort à crédit et j'avais été littéralement emporté par ce roman.Un roman très autobiographique, parlant de ses jeunes années avec ses parents, passage Choiseul. Son écriture acerbe, son humour à l'emporte pièce m'avait fasciné.
Le seul roman que j'ai pu rapprocher de ce livre est l'enfant de
Jules Valles, qui lui aussi vaut son pesant d'or.
Néanmoins, je n'étais pas tentée de lire:
Voyage au bout de la nuit, j'ai mis très longtemps à m'y mettre renaclant que ce n'était pas un livre pour moi. Et, puis le hasard m'a "forcé" à le lire et sincèrement, je n'aime pas ce mot, mais c'est un véritable chef d'oeuvre, un roman incontournable à lire absolument.
Aussi, j'ai été ravie comme tant d'autres lecteurs de découvrir cet inédit de Céline avec :
Guerre.
Écrit, finalement deux ans après le voyage, soit en 1934, 20 après la
guerre de 14, celle dont on croyait que c'était "la der des der".
Céline, dans une écriture qui n'appartient qu'à lui nous livre les dégâts et les atrocités que la
guerre de 1914 ont provoqué , d'abord sur sa propre personne.
"J'ai attrapé la
guerre dans ma tête. Elle est enfermée dans ma tête".
On a de la peine à concevoir cette image atroce, Céline souffrira toute sa vie de maux de tête.
"J'ai appris à faire la différence entre les bruits du dehors et les bruits qui ne me quitteraient plus jamais"
Malgré cet handicap insurmontable, il deviendra médecin, un médecin pour les pauvres.
Le parcours de cet écrivain reste hors pair tant dans sa tragédie, ses excès, ses prises de position où on pourrait en écrire des tonnes.
Ce que j'aime avant tout chez Céline, c'est cette truculence dans l'écriture, cet humour mordant, feraillant sans cesse la noirceur du monde, cette écriture ne se compare pas, elle est exceptionnelle, après on ne peut que l'aimer ou la rejeter.