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Critique de CLOU5426


Content d'avoir lu ce roman qui compte dans la littérature française. Je connais l'aura sulfureuse qui plane sur Céline mais je l'ai lu sans aucun aprioris sur l'auteur car je me fout de sa réputation et de ses idées. C'est l'oeuvre qui m'intéresse. Je n'ai de toute façon rien trouvé de réellement choquant en matière de mysoginie, de racisme, antisemisme ou autre. Et ne rien trouver de "réellement choquant" ne veut pas dire tout trouver normal. C'est à dire qu'il faut accepter qu'un personnage soit immoral ou amoral dès lors qu'on nous raconte juste une histoire et que le but n'est pas de nous convaincre d'être ainsi. C'est un roman, donc ça donne à lire les pensées et comportements d'un personnage de fiction. Tout est permis (ou devrait l'être). Ce ne serait pas la même chose s'il s'agissait d'un essai où l'auteur donne sa pensée réelle. Là la condamnation peut être acceptée s'il y a lieu.
Pour en revenir à l'oeuvre, ce que j'y ai vu c'est un jeune homme qui paraît être tout à fait normal au départ, et qui change radicalement après son expérience de la guerre. En fait j'y vois un grand traumatisé de guerre qui bascule même par moments dans la folie. Et qui traînera cette "blessure" tout le reste de sa vie. D'où sa vision du monde et des hommes totalement désabusée. Ce sentiment que l'homme ne donne et n'est jamais rien de bon. D'où son attitude très spectatrice, sans grandes émotions. Ce sentiments de "à quoi bon" perpétuel. L'homme à toujours été dans la fange et ne s'en sortira jamais alors pourquoi intervenir, pourquoi essayer quoi que ce soit ? Pour moi tout ça est le résultat de son traumatisme guerrier. On le voit aussi à sa façon de voir régulièrement les gens comme de la pourriture sur pied, de la chair morte. En fait pour lui les gens sont plus des morts en sursis que des vivants. Voire des déjà morts qui ne le savent pas encore.
C'est assez déprimant comme roman mais ça fait réfléchir.
Et cette façon particulière d'écrire comme le personnage pense ou parle, c'est une belle technique. Ça m'a rappelé le style d'emile Ajar dans " L'angoisse du roi Salomon". Et ce côté spectateur désabusé du personnage m'a rappelé aussi "L'étranger" de Camus.
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