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Critique de lagazettebd


Un des « voleurs de couleur » de Kodak est de sortie : petit lutin au nez protubérant tel Cyrano de Bergerac, compagnon bienveillant au couvre-chef improbable, notre Jiminy Cricket chaperonne Florence Cestac au long d'une narration pleine de verve et de douces émotions sur cette période bourdonnante et féconde.

Celle-ci débute avec le rachat de l'innovante librairie de bd Futuropolis rue du Théâtre dans le 15eme arrondissement de Paris en association avec Étienne Robial et Denis Ozanne pour se clore plus de 20 ans après par la vente de la maison d'édition Futuropolis à Gallimard. Dans l'intervalle, Futuropolis publiera des auteurs tels que Edmond-François Calvo, Jacques Tardi et Moebius.

La vente de Futuropolis est concomitante à la crise que traverse le couple Robial - Cestac menant à leur séparation comme la mort du Fox terrier ayant accompagné une majeure partie de cette aventure éditoriale.

La genèse est à chercher dans la fréquentation assidue par le couple de graphistes Cestac et Robial du marché aux puces de la porte de Montreuil alors que nos 2 jeunes bohèmes vivent d'amour et accessoirement de piges pour des journaux.

Le dessin rond et bienveillant accompagne un humour léger versant dans l'autodérision qui dédramatise la fin de l'aventure Futuropolis pour Cestac. On ne peut néanmoins que ressentir la blessure indélébile occasionnée à cette occasion. On y décèle les difficultés de gestion vite évoquées qui s'accompagnent de contentieux aux Prudhommes, les tensions sociales, les incertitudes économiques pour se clore en profonde amertume à travers la cession pour un franc symbolique de la société après plus de 20 ans de travail acharné.

Faudrait-il voir dans ces personnages attendrissant à la bouche asymétrique et aux tignasses improbables, les clowns tristes de souvenirs encore douloureux et d'une aventure mal bouclée ?
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