Avant toute chose, sachez que s'il existe un second tome (vendu une fortune en occasion, qui plus est),
Devil's Kiss peut parfaitement se lire comme un one-shot, son intrigue étant totalement clôturée à la fin du livre.
Ceci étant dit, vous pouvez donc vous laisser embarquer dans ce roman où si les Templiers ont survécu, ils ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes : réduits à une poignée d'hommes, engagés dans une lutte éternelle qu'ils ne peuvent pas gagner, seuls leurs principes leur permettent encore de continuer à vivre, et à se battre. C'est dans ce contexte qu'a grandi Billie, sans rien avoir demandé. Pire ; cette vie lui a tout pris, à commencer par sa mère. Bref, l'adolescente ne rêve que d'une chose, mener une existence normale, où elle n'aurait pas besoin d'aller pratiquer sa maîtrise de l'épée après les cours.
Vous l'aurez compris, dans
Devil's Kiss, l'ambiance est assez sombre et ce, tout du long. Contrairement à ce que la quatrième de couverture pouvait laisser croire, il ne s'agit pas du tout d'une romance paranormale ; on n'est pas là pour rigoler. La menace est réelle, des enfants meurent dans d'atroces souffrances, quelques descriptions sont assez peu ragoûtantes... bref, l'atmosphère est indubitablement au rendez-vous. le rythme est là, également : les évènements s'enchaînent avec fluidité et si les ellipses ne sont pas toujours bien gérées, l'histoire a le mérite de ne jamais traîner en longueur. Bref, on ne s'ennuie pas. En revanche, on sent venir les rebondissements à des kilomètres à la ronde. Pas très subtil,
Sarwat Chadda laisse des indices gros comme des maisons dans son texte, anéantissant non seulement tout suspense, mais tuant surtout tout l'impact émotionnel de certaines scènes-clé. Et ça, ça ruine véritablement le roman. C'est dommage, car il est pourtant blindé de bonnes idées, l'auteur ayant refusé de tomber dans la facilité. Enfin un roman où les évènements ont de réelles conséquences ! A côté de ça, il y a malheureusement quelques autres défauts, comme des scènes d'action pas franchement convaincantes et brouillonnes ou la présence des vampires anecdotique au possible et sans grand intérêt.
Bref,
Devil's Kiss possède un certain charme, s'avère très plaisant à lire, mais ne parvient jamais à devenir totalement accrocheur, la faute aux points négatifs évoqués plus hauts. Ceux-ci sont malheureusement trop omniprésents, partout, tout le temps, pour pouvoir en faire abstraction à un quelconque moment. Dommage, car son originalité le rendait plus intéressant que certaines séries beaucoup plus convenues (coucou, Mortal Instruments). Mais en l'état, il ne marquera pas les mémoires. Dommage.