Ainsi, au moment de récuser la Civilisation, le fair-play, le self-control, la tenue, le safe sex, et le bon sens près de ses sous, à la différence du Rock & Roll, qui, grâce à son sang noir, latin et juif, explose initialement en une exultation viveuse et galvanisante ("Baby, que ma joie demeure - all night long !"), le Heavy Metal, lui, devient comme la grossièreté du désespoir banlieusard. Satanique par dépit, nihiliste bidon, suicidaire faute de mieux, violent par procuration, gratuitement apocalyptique, pseudo-dionysiaque, le Heavy Metal est ce qu'on obtient quand on interdit à des petits garçons blancs et anglo-saxons de croire aux anges : ils font la bête.
Autrement dit, de deux choses l'une : soit cet homme est libre, soit sa cellule est mal fermée.
Le Heavy Metal, c'est : "On n'a pas de sex-appeal, de sens du rythme ou du swing, mais on peut faire tellement de bruit, motherfucker !" Sur les tam-tams, d'ailleurs, et contrairement à une idée reçue, pour en faire autant il faut être banc. Lorsqu'on leur donne un tambour, seuls les Blancs produisent du potin brut. Toutes les autres couleurs y tapent de la musique, des signaux, un langage. D'où cet autre nom plus approprié du Heavy Metal ; "White Noise", Bruit blanc.
Autrement dit, le Heavy Metal, c'est encore : "J'en ai une petite, je ne sais pas danser, mais vos tympans vont me le payer."
Le Rock est ce qui pourrait éventuellement justifier la façon dont ça c'est passé, car le Rock, dans l'universalité même de sa forward propelling directionality, c'est l'Homme. Plus encore, n'hésitons pas : le Rock, c'est la preuve de l'existence de Dieu.
Le Rock est le seul exemple de Nouveau Monde tel qu'il aurait dû être, le seul témoin que les Etats-Honnis d'Amérique pourront citer pour leur défense le jour de leur procès. Le seul moment où le "pot" a un peu "melté".