Après un premier tome qui se finissait de manière très énergique, avec une Cité au bord de la guerre civile, l'auteur fait le choix d'une trêve hivernale qui permet de se rendre compte que la situation est de plus en plus explosive mais que Nox est bien décidé à rester en dehors de tout ça, tout occupé qu'il est à tenir l'épicerie du mieux possible tout en cherchant à faire sortir son petit pote Symètre des ennuis dans lesquels il est depuis que la Recluse le pourchasse.
Autant dire que les différentes factions ne l'entendent pas vraiment comme ça et, tandis que la construction du canal est abandonnée et que des vagues de réfugiés viennent frapper à la porte de la Cité, voilà que Nox est approché par plusieurs maisons qui veulent le voir tuer Servaint de la Couane.
Pour quelqu'un qui a juste envie qu'on le laisse dans son coin, autant dire qu'il est servi.
J'ai toujours eu beaucoup d'attachements à ce personnage et ça se confirme avec ce tome dans lequel il tente bien de s'en sortir du mieux possible mais où tout le monde veut se servir de lui pour arriver à ses fins.
On retrouve aussi les personnages que j'avais appris à apprécier et on nous élargit un peu notre horizon avec la jeune réfugiée Adelis et l'introduction de factions qu'on ne connaissait pas précédemment.
Cet élargissement se fait aussi géographiquement puisqu'on découvre de nouveaux lieux en compagnie de Nox qui était rarement sorti de sa zone portuaire jusque là et qui poursuit son exploration du Nihilo, apprenant à maitriser ce monde miroir.
On est toujours dans un faux rythme assez étrange, avec un côté fantastique qui se développe un peu plus mais presque toujours à la marge, comme s'il s'agissait de quelque chose d'important mais que même sans cela la catastrophe en approche aurait quand même eu lieu.
Face à tout ça, Nox continue à être passif. Il ne sait pas comment agir et finir par ne pas agir, laissant les autres bouger à sa place, comportement qui pourrait paraitre étrange pour celui qui est au centre du récit mais tellement compréhensible.
Chacun place ses pièces et avance son jeu comme dans la Tour de Garde, jusqu'à ce qu'arrive un évènement que même les grands visionnaires Serpentaires n'ont pas pu imaginer parce qu'il fait intervenir la petite graine de poussière étrangère qui n'a jamais pu être prévue.
C'est prenant, c'est fort, c'est magistral et bouleversant, avec de nouvelles révélations qui viennent encore remettre en cause ce qu'on croyait établi.
C'est un excellent roman qui est en plus très contemporain en plaçant le lecteur face aux propres contradictions de notre société quant aux questions migratoires.
Étrangement, ce tome donne presque l'impression de boucler une grosse part de son intrigue mais laisse les choses dans un état déplorable et je suis curieuse de voir comment tout ça peut rebondir par la suite.
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