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Un pauvre diable rencontre un homme en gris qui exauce tous les voeux, d'ordre matériel. Tel un bon ou mauvais génie, ce dernier fait sortir des merveilles de ses poches (un portefeuille, une lunette, une pièce de tissu, et plus improbable vu la dimension, des tapis, une tente, pour faire de l'ombre aux dames, des chevaux, etc.) le public ne s'en étonne guère, mais notre narrateur, Peter Schlemihl, s'étonne et s'effraie des prodiges de l'homme en gris, parce qu'il ne s'explique pas le phénomène. Il en a des frissons et le fantastique s'installe. L'homme en gris propose à Pierre Schlemihl plusieurs merveilles, divers artefacts magiques dont la bourse de Fortunatus qu'il lui cède en échange de son ombre. Schlemihl acquiert la fortune, tout en restant paradoxalement, perpétuellement, infortuné ( il le porte en lui). Notre narrateur, riche, se verra obligé de vivre sans son ombre, dans l'ombre, pour ne pas se faire remarquer, pour ne pas s'exposer au soleil, tel un être diabolique, un être sans reflet, un vampire ou que sais-je ? Schlemihl se retrouve alors à la poursuite de son ombre, et traverse une aventure tragi-comique pour se retrouver et c'est alors qu'on lui propose un nouveau marché ... Qu'il accepte ou qu'il refuse le marché, il finit par passer sa vie à marcher, tel le juif errant.
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Ce conte s'inscrivant dans le romantisme allemand m'a intéressée.Le thème de l'ombre perdue, du pacte avec le diable, vu à travers un personnage sympathique, Peter, et les renvois aux objets magiques, donnent une idée plus précise des leimotiv du courant romantique.L'auteur, que je ne connaissais pas, est en fait français d'origine mais il a longtemps vécu à Berlin.Les bottes de sept lieues permettent à la fin au héros de parcourir le monde et d'acquérir la sagesse, au lieu de vivre dans une fausse opulence, qui détruit l'âme.
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Un livre très bien écrit, captivant, qui nous raconte comment un homme à la suite de la signature d'un pacte se voit délesté de son ombre. de bon moment de lecture et d'évasion. Un beau classique.
Lien : http://araucaria.20six.fr
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Un charmant conte philosophique aux accents voltairiens, qui nous interpelle sur l'éthique de nos vies et nos choix.
Chamisso a fait de son héros Peter Schlemihl, son double parodique à l'existence parallèle.
En conséquence Peter, celui qui a perdu son ombre, devient l'ombre de l'écrivain Chamisso.
Peter fuit la lumière pour ne pas dévoiler son infirmité, mais il en est quête d'une lumière intérieure, spirituelle. C'est le message qu'inspire Chamisso à travers son parcours.
Ainsi en témoignent les mots de conclusion de l'ouvrage : "...Si tu veux vivre parmi les hommes, apprends à révérer, d'abord l'ombre, ensuite l'argent. Mais si tu veux vivre que pour toi et ne satisfaire qu'à la noblesse de ton être, tu n'as besoin d'aucun conseil."
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Lâcher la proie pour l'ombre. Voici une fort belle locution, trop peu usitée, que l'on voit que de loin en loin dans les vieux livres vénérables et qui signifie se laisser distraire de ses intérêts, abandonner un avantage réel pour un profil illusoire. Or dans l'histoire qui nous intéresse, ce brave Peter Schlemihl, a quant à lui, inconsidérément, et bien plutôt, abandonner son ombre pour les richesses de ce monde! Talonné par le besoin, notre héros s'est laissé berner par le Malin, qui a plus d'un tour dans son sac, et en l'occurrence, la poche fort profonde et jamais avare en ressources, y puisant des merveilles comme le prestidigitateur le fait de son chapeau. Dans un premier temps amadoué par ses ducats et par sa prodigalité toute orientale, les braves gens, qui ne s'illustrent guère par la gratitude, se détournent de lui comme d'un sujet d'opprobre, lui l'homme dépourvu de la sempiternelle et fidèle compagne de chaque instant, hormis les jours de pluie, de brouillard à couper au couteau : j'ai nommé l'ombre que chaque homme, du manant au sultan, partage, avec la mort, dans son humaine condition.

Cette sympathique étrange histoire de Peter Schlemihl est un abordable et fort distrayant épigone du Faust de Goethe. L'histoire du fameux et décevant pacte que l'homme, dans sa vanité, signe avec le diable qui sait fort bien tourner les traités. Ce classique de la littérature allemande, écrit par un français d'origine, à la langue élégante et fleurie, au succès immédiat et jamais démenti, est un joli petit conte philosophico-fantastique sur le chemin de l'homme vers l'acquisition de la véritable richesse : la sagesse dans la connaissance de soi et de ses besoins profonds.
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Ce petit conte fantastique est assez proche de ce que produit alors le romantisme allemand : Goethe, Hofmann, Grimm. Chamisso s'inscrit dans une tradition germanique bien ancrée. Il y a du Faust dans cette histoire de Schlemihl qui cède son ombre contre une bourse magique. Il y a des contes pour enfants lorsqu'il chausse ses bottes de sept lieues. Cette petite histoire est amusante et grave, et mérite bien un petit détour. D'autant qu'elle faut écrite par un auteur à la trajectoire singulière, réfugié français à la Révolution, devenu finalement auteur de langue allemande.
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Ce court roman du XIXème siècle est un classique de la littérature fantastique.
Le héros, Peter Schlemihl est à la recherche d'un emploi lorsqu'il va rencontrer un bien curieux personnage qui lui propose d'échanger durant un an son ombre contre la bourse de Fortunatus, qui donne des pièces d'or à volonté.
Et c'est ainsi que Schlemihl tombe sous la coupe du diable qui cherchera à obtenir son âme et dont il aura du mal à se dépêtrer.
Avec cette histoire aux allures de conte, oeuvre du romantisme allemand, on découvre un diable facétieux présent dans le quotidien des hommes.
De plus, Chamisso use d'un humour tout au long du récit qui donne un ton particulier et n'enlève rien à la gravité de l'ensemble.
Oeuvre majeure qui a inspiré de nombreux auteurs autant qu'elle fut elle-même le résultat de toute une tradition tant littéraire que folklorique.
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"Quant à toi, mon ami, si tu veux vivre parmi les hommes, apprends à révérer d'abord l'ombre, ensuite l'argent."

Vendre son ombre, son âme au diable est l'un des thèmes fondateurs du romantisme allemand. Peter Schlemihl sans un sou, décide d'offrir son ombre à un étrange homme gris, en échange de la bourse de Fortunatus. Une bourse à caractère magique qui ne s'épuise jamais. Tout content de cette nouvelle acquisition, Schlemihl va vite se rendre compte que sans ombre, sa richesse ne vaut rien. Une descente en enfer qui lui vaudra bien des péripéties rocambolesques. 
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l'étrange histoire de P. S ( sous titrée l'homme qui a vendu son ombre) est une variation humoristique savoureuse sur le thème du pacte diabolique, un grand classique de la littérature allemande - chez Goethe, Faust vendait son âme, chez Hoffman, un homme vendait son reflet.. et chez Chamisso, le héros commet la gaffe de vendre son ombre.

L'argument est classique: P. S. ( oui j'ai la flemme de réécrire son nom à coucher dehors à chaque fois!), un homme pauvre, rencontre par hasard lors d'une fête un étrange petit bonhomme en gris qui est capable de tirer n'importe quoi ( un tapis persan, une tente avec tous ses accessoires, une carriole avec tous ses chevaux) de ses poches, sans que cela semble étonner quiconque. a l'issue de la fête, il se voit proposer un étrange marché: l'inconnu lui offre la bourse de fortunatus, une bourse d'argent inépuisable, en échange de son ombre. Il reviendra un an plus tard pour renégocier le marché. N'importe qui , sain d'esprit, se dirait qu'il y a un problème, mais voilà, Peter est dans la dèche, et naturellement cupide, il se dit qu'il fait là un marché très avantageux: des sous à voloté contre quelque chose d'aussi immatériel et sans intérêt qu'une ombre.

Erreur fatale, car ce marché complique singulièrement sa vie: tout le monde se rend compte que quelque chose cloche, et le voilà obligé de justifier auprès des badauds médusés la perte de son nombre ( avec des arguments aussi farfelus que : "l'hiver dernier il a fait très froid, elle a gelé et ne n'ai pas pu la décoller", "j'ai été malade, j'ai perdu mes cheveux, mes ongles et mon ombre, les cheveux et les ongles ont repoussé, mais l'ombre prend son temps", ou encore " un lourdaud a marché dessus et y a fait un trou, je l'ai amenée à repriser mais elle n'est pas encore réparée"), enfin, sa vie devient très compliquée, la vie sentimentale encore plus ( quelle femme sensée accepterait de sortir avec un homme dépourvu d'ombre, il doit être sacrément négligent pour l'avoir ainsi égarée!).

Evidemment, c'est un conte moral: l'argent, les femmes, le pouvoir, tout ça ne vaut rien si c'est au prix de son intégrité. Mais j'ai beaucoup aimé ce conte fantastique pour son humour, d'autant qu'il fait intervenir plein de références folkloriques ou littéraires: Faust en premier lieu, la légende du juif errant, tout un tas d'objets magique: la bourses de fortunatus, mais aussi, les bottes de sept lieues, le nid d'invisibilité ( on le porte sur la tête et on devient invisible.. hormis l'ombre justement), ancêtre direct de la cape d'invisibilité d'Harry Potter.
Lien : http://chezpurple.blogspot.f..
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Quelle étrange histoire effectivement ! Elle m'a fait voyager, m'a transporté loin de mon quotidien qui me paraît alors encore plus douillet...
Troublant rapport entretenu tout le long du livre entre l'auteur et le personnage auquel ce dernier s'adresse : dédoublement de personnalité ? Jeu ?
C'est un livre qui gardera une empreinte sur moi.
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