Dernier roman de cette sélection littéraire 2015. Je compte en rajouter quelques uns pour mon compte personnel. J'ai beaucoup apprécié cette expérience (trop rare dans ma petite ville). le livre a du me plaire, car je parcours rarement 400 et quelques pages en deux jours, même sous la pression d'une échéance. Il faut dire que
Là où tombe la pluie faisait partie de mes prévisions de lecture sur Babelio. Les critiques étaient plutôt enthousiastes.
L'histoire ne paye pas de mine à première vue, on découvre un univers d'anticipation écologique (il ne pleut plus en Angleterre, en Europe depuis des années et peu à peu le monde connu sombre dans la guerre de l'eau), au sein de ce scénario catastrophe deux londoniens tentent désespérément de sauver leur couple en achetant une propriété à la campagne. le lieu se révèle effectivement paradisiaque au delà de son côté naturel et sauvage. En effet, à La source (bien nommé) il pleut. Petit à petit, alors que la sécheresse décime le pays (le monde ?), le rêve des apprentis fermiers se transforme en enfer.
La Source devient la cible des fanatiques religieux, un domaine expérimental pour l'état et, surtout, un point où vont se cristalliser les haines et jalousies des voisins, d'abord, puis de tous ceux qui sont privés d'eau. Normal me direz-vous !? Soupçonnés, épiés, agressés, enfermés chez eux, Ruth et Marc essaient de continuer à vivre normalement bientôt rejoint par Angie (la fille de Ruth) et son fils Lucien âgé de cinq ans.
Hélas, les différences, les caractères, les tensions, l'intrusion d'une secte dans le domaine vont bouleverser le fragile équilibre. le drame se joue à huit-clos ! On le connait dès le début du roman puisque Ruth revient sur l'histoire alors qu'elle est emprisonnée dans la demeure après l'assassinat de son petit fils Lucien... Tout au long de l'intrigue, Ruth va chercher à savoir qui ? pourquoi ? quels sont les torts de chacun, elle compris ?
L'écriture m'a semblé accessible, fouillée parfois, rigoureuse, presque scientifique à d'autres moments. Évidemment, la tristesse diffuse et l'enfermement se dégagent du récit. Il y flotte une note de spiritualité. le suspens n'est pas tendu à l'extrême, on sait que l'assassin de Lucien se situe dans un entourage immédiat. Pour ma part, j'avais trouvé le coupable bien avant la fin, mais je me demandais comment Ruth parviendrai à la conclusion, si elle y parvenait un jour.
Je regrette juste que l'aspect écologique soit si peu évoqué. Pourquoi ne pleut-il plus ? Qu'en est-il du reste du monde (États-Unis, Afrique, Asie...) On dirait que les humains ont admis la sécheresse sans se poser la question de ses causes. Sans est-ce trop tard ! Enfin, le livre est agréable, intéressant, prenant. J'espère seulement que je le garderai un peu en mémoire.