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Citations sur Je fus (27)

L’homme peut être déterminé par un monde de puissances coalisées pour le rejeter au chaos, s’il l’admet sans abdiquer pour cela il aura remporté la victoire. La liberté ne nie pas les déterminations, elle les dépasse : elle surdétermine.
Si le constat de la nécessité n’est qu’un jugement de fait, le premier pas est accompli. Parce que je suis libre je m’accepte serf ; et parce que je m’accepte serf je devient libre : nous ne sommes pas l’un ou l’autre mais l’un et l’autre. Mais le premier pas est le plus dur. Le péché de l’homme libre est celui de l’orgueil : il se croit assuré d’une liberté dont il se glorifie. Il méprise l’action de la pesanteur parce que mécanique, alors qu’il lui suffit d’être pesante. La condition fondamentale de la victoire sur la nécessité est de l’attaquer sur son terrain : d’en prendre conscience.
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L'homme est nature et liberté, quand il le nie d'une façon ou d'une autre il se décompose. Sa liberté n'est qu'un fantôme quand elle refuse son corps terrestre. Mais qu'elle le reconnaisse, l'esprit se fait chair et une autre Génèse commence.
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Quand menace la trentaine, les meilleurs des jeunes hommes cherchent la vérité comme ils cherchent un établissement. Et ce sera toujours la première venue, celle du lieu et de l'instant où ils se trouvent. Le symptôme de ce prurit métaphysique est une fièvre d'absolu qui les conduit à mépriser tout le reste. Il leur faut rien moins que Dieu, le sens de la vie. Il leur faut tout ou rien, et tout de suite. Leur intransigeance et leur pureté comme leur appétit sont extrêmes. Le relatif pour eux n'existe pas, seule compte la vérité dont tout le reste découle. Mais autant il leur est essentiel de la connaître, autant la vivre leur est indifférent. Ceux-là seront aussi certains du principe qu'incertains dans son application. S'ils ont fui la mise en question ce n'est pas pour la retrouver sur un autre plan.
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Nous allons chercher la liberté dans les statistiques, alors qu'elles nous apprennent seulement que l'individu n'existe pas, que les comportements de la moyenne sont toujours dictés par les déterminations les plus lourdes. Plus s'étendra le domaine des nombres, plus s'étendra celui de l'impersonnel, l'erreur étant de tout ramener aux statistiques.
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L'homme n'est pas libre ; il le devient. La liberté n'est pas un état, mais une opération accomplie par un opérateur. Je ne suis pas libre, je suis serf. Et après ? Le premier acte est de foi.
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La loi du monde, et la nôtre dans la mesure où nous lui appartenons, c'est la victoire de la matière sur l'esprit, de la masse sur la personne. [...] Si rien n'intervient, à la longue le mal l'emporte et les victoires locales ne font que retarder la défaite finale : l'entropie triomphe, les soleils s'éteignent et l'homme meurt. Le sens de la nécessité c'est le mal ; qui s'abandonne à elle peut s'attendre à aller jusqu'au bout du mensonge et du désordre. Le bien n'est pas donné, il est à faire, et par quelqu'un.
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La vérité ? — Nous ne pouvons pas plus la saisir que le vent. L'Esprit souffle où il veut, invisible et mouvant, ce n'est pas pour rien que la tradition fait de l'âme individuelle un souffle. Vérité ! Ouragan ! Tu chevauchais l'horizon. Les orgues de ta gloire déferlaient, le chœur de tes légions exaltait ta puissance. Je me préparais à relever ton défi. Mais voici, tu t'apaises et te tais ; le silence me couvre de son ombre — et je tremble, puis je m'incline. Vent du désert ! Ma faiblesse te voulait tempête. Et voici, tu n'es qu'un souffle dont frémit à peine la fleur du lin.
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Toute conscience qui s'éveille se découvre flottant sur un gouffre. La maison peut être bien assise et les murs du bonheur épais, elle n'est qu'un rêve perdu dans la nuit. Et pourtant chaque vie n'en est pas moins assurée de préoccupations infimes et continues dont le va-et-vient émousserait l'aigu du diamant.
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Dans notre société la technique et l'économie emboîtent aussitôt le pas à la science. Mourir était laissé jusqu'ici à la nature et aux individus qui le faisaient fort mal. Désormais, le néant sera organisé. Il y aura des morts de première, de seconde ou de troisième classe comme il y a des enterrements, les chefs charismatiques auront droit à des agonies nationales indéfiniment prolongées. Comme il y a des maternités, il y aura des mouroirs où des spécialistes pratiqueront la mort sans douleur. Et les cimetières, et même les columbariums seront remplacés par des archives où chacun, réduit en microfilm, trouvera sa place pour l'éternité ; il suffira d'appuyer sur un bouton et le cher disparu vivra devant vous sa vie en couleur et en relief. Ainsi les veuves retrouveront leur nuit de noces et les promoteurs pourront enfin disposer de vastes espaces bourrés jusqu'ici de néant.
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La conscience n'est qu'un regard de lumière, mais alors le jour naît dans le silence du matin. Au-dessus de nous se creuse un vide limpide et vertigineux qui donne tout son poids au moindre grain de sable. Dans cet air pur et froid toute douceur mensongère sèche et tombe en cendres, mais toute vérité prend la densité du minéral.
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