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Citations sur La fin de règne (16)

Seul Valéry Giscard d'Estaing continue à être confiant envers et contre tout. Certains signes ne trompent pas. Le président décide ainsi de changer de porte-parole et Jean -Philippe Lecat cède sa place à Pierre Hunt (1925-2021), ambassadeur de France à Madagascar. Il est reproché à Lecat sa mollesse avec les médias et le fait d'avoir fait dire qu'il était soutenu par le RPR à Beaune. À la fin du mois de février le chef de l'État prononce également une allocution télévisée depuis Brégançon dans laquelle il fait de nouveau appel à « l’intelligence » des électeurs. La gauche hurle au parti pris électoraliste, il n'en a cure, et ce, d'autant moins que les sondages tendent à montrer que l'écart se resserre entre l'opposition et la majorité. Bientôt, l'incertitude la plus totale règne quant à l'issue du scrutin. Du côté de la presse nationale, l'Aurore du 7 mars dramatise à loisir les enjeux du scrutin en titrant sur une opportune citation de Clémenceau « Que les Français n'oublient pas qu'un grand pays peut disparaître ! » L'heure est si grave que le chef de l'État lui-même, en parfaite violation de la loi électorale, prend une dernière fois la parole à la télévision, le samedi 11 mars, pour adjurer à nouveau les Français de faire le « bon choix ». Tous les sondages sont formels : la victoire de la gauche est plus que probable. Intervenu le même jour, un événement dramatique totalement étranger à la sphère politique, le décès accidentel du chanteur Claude François, suscite une très forte émotion, qui détourne un temps l’attention des Français des joutes électorales du moment.
Un jour plus tard, au soir du dimanche 12 mars 1978, flotte sans conteste un peu du parfum de la campagne menée tambour battant qui, quatre ans plus tôt, a permis l’élection du candidat Giscard d’Estaing. Avec une participation record sous la Vème République, à près de 83 %, et contre toute attente, les résultats sont beaucoup plus favorables que prévue à la majorité sortante : Ils laissent espérer une victoire de la droite au second tour des élections. Minés par l’éclatement du Programme commun, les partis de gauche ne totalisent que 45,1 % des suffrages, et c’est la coalition RPR-UDF qui arrive en tête avec 46,5 % des voix.
Symbole du retournement de tendance qui est en train de s’effectuer, Raymond Barre est élu dès le premier tour dans la 4ème circonscription du Rhône. Tandis qu’une maladroite tentative de replâtrage électoral rassemble trop tardivement une gauche affaiblie pas ses divisions, les accords de désistement s’enclenchent sans accroc majeur à droite, et c’est une majorité unie qui part conclure la bataille.
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Fin 1979, le journaliste d'Antenne 2 Claude Sérillon est ainsi remercié par Jean-Pierre Elkabbach pour avoir osé évoquer dans une revue de presse l'affaire des diamants de Bokassa, qui embarrasse le chef de l'État. Le présentateur-vedette du 20 heures de TF1, Roger Gicquel, est lui aussi provisoirement écarté pour avoir pris l'initiative d'aborder le sujet contre l'avis de sa hiérarchie.
Page 198
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Les téléspectateurs du journal de vingt heures assistent en direct à la rupture de l'Union de la gauche. L'altercation entre le radical Robert Fabre (...) et le communiste Georges Marchais (...) sonne le glas d'une victoire électorale annoncée.
(...)
Le 23 septembre 1977, le divorce entre socialistes et communistes est bel et bien consommé.
Page 125
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(...) le 5 décembre 1979, une nouvelle livraison du Canard Enchaîné révèle que, contrairement à ce qu'il a affirmé à la télévision, VGE, a bien reçu des diamants depuis son élection et qu'aucun d'entre eux n'avaient été confié à une oeuvre.
(...) Libération titre le même jour en une "Waterdiam/Valéry le tricheur". Jusqu'à la présidentielle, il ne se passera plus une semaine sans que la presse d'opposition ne revienne sur le sujet. (...) Thierry Le Luron, salue chaque soir son public, d'un "Bonsoir mes diams, bonsoir mesdemoiselles, bonsoir messieurs..."
(...)
Un an plus tard, après une interview de Bokassa, l'affaire est encore relancée. Jacques Fauvet dans Le Monde évoque un Watergate à la française.
Pages 213
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A Jacques Chirac qui la licenciait suite aux mauvais résultats aux élections européenne, sa conseillère Marie-France Garaud répondit : "Je vous croyais du marbre dont on fait les statues. Vous n'êtes que de la porcelaine dont on fait les bidets."
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Il est urgent de travailler à l'image du candidat Giscard d'Estaing. Du candidat ou du président ? S'interrogeant sur la meilleure conduite à tenir le premier intéressé souhaite avant tout éviter que ses adversaires puissent lui reprocher d'utiliser l'Élysée comme une rampe de lancement pour les présidentielles. Plusieurs mois avant de se lancer dans la campagne, il va même jusqu'à sonder Raymond Barre : "Je me demande si je ne vais pas démissionner pour me présenter, si jamais je me présente..."
Le lundi 2 mars 1981 (...) Le président de la République apparaît en costume bleu sombre, cravate bordeaux, son épouse Anne-Aymone à ses côtés. (...)
"Je ne demanderai l'investiture d'aucune formation. (...) Je fais appel à toutes les Françaises et tous les Français pour que ce soient eux qui organisent le soutien à partir de leur ville (...)
Le président de la République conduira sa tâche jusqu'au bout, comme c'est son devoir. Le candidat s'en distinguera entièrement. Je ne serai pas un Président-candidat, mais un citoyen-candidat."
Pages 249-250
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Tout remonte en effet au 24 décembre 1976. Ce jour-là, le prince Jean de Broglie (1921-1976) avait été découvert assassiné de trois balles dans la tête (...) L'affaire de Broglie commençait à la façon du plus sordide des faits divers. (...) de Broglie était un ami personnel du président de la République en exercice. (...) Fondateur et animateur des Républicains Indépendants aux côtés de ce dernier et de Michel Poniatowski. (...) Les liens autrefois chaleureux, avaient commencé à se distendre avec Giscard d'Estaing. (...) il figurait au premier rang des auditeurs de Jacques Chirac, le 5 décembre 1976, lors du grand meeting de la Porte de Versailles qui avait vu la naissance du RPR. (...)
Le 29 décembre 1976 (...) Michel Poniatowski satisfait et trop sûr de lui (annonce) que l'enquête était résolue et que les coupables venaient d'être appréhendés. (...) Déjà on parlait de "forfaiture" et VGE semblait lui-même condamner une initiative intempestive, en déplorant peu de temps après devant le presse "la confusion du politique et du judiciaire"
(...) l'instruction s'était enlisé et le procès des assassins présumés n'était toujours pas fixé. (...)
Le 2 avril 1980 le Canard Enchaîné (révèle) sans l'ombre d'un doute que les services de police étaient au courant du projet d'assassinat du prince de Broglie, plus de trois mois à l'avance. (...)
Ce qui n'était somme toute qu'une banale affaire crapuleuse se transforme en authentique affaire d'État. (...) À l'Assemblée nationale, le 9 avril, Gaston Defferre pose la question que tout le monde attendait : "Michel Poniatowski était-il au courant ?
(...)
Les remous de l'affaire de Broglie ne font pas que des heureux à gauche. Au RPR, on juge en haut lieu qu'il serait regrettable de laisser passer l'occasion de toucher le pouvoir giscardien par la bande, d'autant plus que les attaques visent l'un de ses représentants les plus honnis.
(...)
La commission d'enquête parlementaire aboutit à un non lieu.
Pages 221-222
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"Chirac est à la fois impossible et irremplaçable", soupire le député RPR Robert Poujade. On comprend dès lors qu'au cours de l'une de ses interventions télévisées, le président de la République ait traité Jacques Chirac d'"agité" et que le Premier ministre (Raymond Barre) n'ait pas hésité à dénoncer l'"enflure" du Président du RPR, dont "l'éloquence (...) procède du menton", comme un vulgaire Mussolini.
Page 155
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Le 3 octobre 1976, Jacques Chirac fait sa grande rentrée politique devant 2000 militants sur ses terres à Égletons. C'est dans ce chef-lieu de canton corrézien, fief de Charles Spinasse (1893-1979), l'ancien ministre du Front populaire, soutien du maréchal Pétain sous l'occupation, et devenu par la suite mentor politique de Chirac, que l'ex premier ministre de VGE prononce son premier discours depuis l'annonce de sa démission. (...) Une formule a retenu l'attention générale, cet étonnant "travaillisme à la française". Selon certains, l'expression serait due à un malencontreux lapsus de Chirac, emporté par son propos (...) Le principal intéressé, lui, précisera dans ses mémoires que la formule lui aurait été directement soufflée par Spinasse en vue d'élargir sa démarche aux militants de la gauche non communiste.
Page 75
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Ce que l'histoire retiendra sous le nom d' "Appel de Cochin" nait fortuitement d'un banal accident de la route. Le 26 novembre 1978, on apprend que Jacques Chirac a été grièvement blessé, après que sa Citroën CX a dérapé sur une plaque de verglas (...) d'une route de Corrèze.
(...)
Le texte ressort pour l'occasion un argument ancien, celui de "parti de l'étranger" par essence nuisible aux intérêts de la France :
"Comme toujours quand il s'agit de l'abaissement de la France, le parti de l'étranger est à l'oeuvre avec sa voix paisible et rassurante. Français ne l'écoutez pas. C'est l'engourdissement qui précède la paix de la mort."
Pages 149-150
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