Tant qu'on est vivant, on est vivant, dit-il. Tant qu'on respire, on a une chance...
Son nom à elle, sur ses lèvres à lui, c'est déjà un baiser.
Une pensée étrange lui vient : ce qui sépare le plus deux êtres humains, ce n'est pas l'âge, la langue, la fortune ou la culture.
Ce qui les sépare le plus, c'est la souffrance qu'ils n'ont pas partagée.
La vie n'est pas une tragédie.
Comment lui dire que son nom est mort? Qu'il appartient à quelqu'un qui n'est plus? Qu'elle craint de le prononcer à voix haute et de faire renaître les fantômes?
Et tu trouves ça normal ! La liberté aussi, tu trouves ça normal. Et la mort, pour toi, pour tout le monde ici, c'est injuste. Mais ailleurs dans le monde, c'est la mort qui est normale. Et la vie, c'est un accident !
Ce n'est qu'un chien après tout, juste un animal. Elle ne le connaissait pas il y a une heure. Comment comparer cette perte à celle d'une famille ? Mais c'est peine perdue, elle sait qu'il y a autre chose. Elle ne peut pas se permettre de perdre encore cette vie parce qu'il y lui semble que cette vie, c'est la sienne.
Quelque chose d'inattendu la submerge : elle a l'impression de flotter dans un devouement sans fin, dans un merci sans retour. Elle baigne dans se qui ressemble à l'amour, un amour gratuit, sauvage, absolu, si vaste qu'il en est presque effrayant.
Une pensée étrange lui vient : ce qui sépare le plus deux êtres humains, ce n'est pas l'âge, la langue, la fortune ou la culture. Ce qui les sépare le plus, c'est la souffrance qu'ils n'ont pas partagée
Rage de vivre. Il ne lui semblait pas que l'on pouvait accoler ces mots ensemble, parce que l'un parle de malheur et l'autre d'espoir. Pourtant, réunis, ils lui paraissaient justes. Le noir et l'or. La nuit et le feu.