Citations sur Voyage en Italie - Voyages en Auvergne et au Mont-Blanc (6)
..., je me suis représenté une vie commencée au mi-lieu des orages : le reste de son cours passe en vain sous un ciel pur ; le fleuve demeure teint des eaux de la tempête qui l’ont troublé dans sa course.
Les temps varient, et les destinées humaines ont la même inconstance. La vie, dit la chanson grecque, fuit comme la roue d’un char
On attribue aux paysages des montagnes la sublimité : celle-ci tient sans doute à la grandeur des objets. Mais, si l’on prouve que cette grandeur, très réelle en effet, n’est cependant pas sensible au regard, que devient la sublimité ?
Les deux degrés de différence entre la latitude de Clermont et celle de Paris sont déjà sensibles dans la beauté de la lumière : cette lumière est plus fine et moins pesante que dans la vallée de la Seine ; la verdure s’aperçoit de plus loin et paraît moins noire :
Adieu donc, Chanonat ! adieu, frais paysages !
Il semble qu’un autre air parfume vos rivages ;
Il semble que leur vue ait ranimé mes sens,
M’ait redonné la joie, et rendu mon printemps.
Il faut en croire le poète de l’Auvergne.
Aigue-Belle semble clore les Alpes ; mais bientôt en tournant un gros rocher isolé, tombé dans le chemin, vous apercevez de nouvelles vallées qui s’enfoncent dans la chaîne des monts attachés au cours de l’Arche. Ces vallées prennent un caractère plus sévère et plus sauvage.
Les souvenirs historiques entrent pour beaucoup dans le plaisir ou dans le déplaisir du voyageur. Les princes de la mai-son de Savoie, aventureux et chevaleresques, marient bien leur mémoire aux montagnes qui couvrent leur petit empire.