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Critique de gruz


Chattam cuvée 2014 : une récolte rouge sang avec un goût prononcé de souffre et de senteurs animales.

Le Mal, thématique privilégiée de l'auteur dans le cadre de ses thrillers, trouve une déclinaison corsée dans La patience du diable.

On ne peut pas parler véritablement d'une suite de la conjuration primitive, c'est un one-shot où s'y retrouvent toutefois quelques-uns des personnages importants de la précédente intrigue (dont les exhalaisons pourrissent encore leur quotidien).

Maxime Chattam nous plonge très vite la tête dans cette histoire rude au palais, dont les remugles fermentent tout le long d'un récit violent, envoyant ad patres son lot de protagonistes dans d'atroces souffrances.

L'auteur nous parle donc du diable. Mais de quel diable s'agit-il au juste ? le diable, vil tentateur, succube des temps modernes. Chattam utilise ce thème pour rythmer son thriller tout en développant des réflexions intéressantes sur le monde actuel.

Car du rythme, ce roman n'en manque pas ! Sous sa plume, l'histoire ne cesse de rebondir avant le bouquet final qui vous prend à la gorge et vous prive d'oxygène. On sent que Chattam s'amuse comme un beau diable.

Le récit est particulièrement visuel, cinématographique. Certaines scènes sont à ce point visuelles, qu'elles restent imprimées sur vos rétines.

Il n'est pas question d'éventer cette intrigue aux arômes de fumé. Les amateurs de l'auteur ne seront pas déracinés avec ce roman qui porte la marque Chattam, la marque du Mal.

Comme souvent avec lui, lorsque l'on gratte le tanin du cuir de son histoire, on découvre une épaisseur qui va au-delà du simple récit horrifique.

L'auteur décrypte notre société de masse, ses dérives brutales et ses effets de meute. Il pousse ces thématiques au bout jusqu'à nous renvoyer une image déformée de notre société (mais pas tant que ça). Une image effrayante et alarmante. A mon sens, clairement le plus grand intérêt de ce roman.

Je trouve le tout toutefois moins surprenant que La conjuration primitive, dont l'ombre plane au-dessus de ce récit (l'auteur fait d'ailleurs dire plusieurs fois à ses personnages récurrents que cette précédente affaire était l'enquête du siècle).

Oui la thématique du diable n'est pas très neuve. On se croirait parfois dans un de ces romans des années 80-90 mâtinée à la sauce du XXI° siècle, Maxime Chattam jouant avec les codes du genre pour mieux les agrémenter. Un amalgame qui prend parfaitement, grâce à l'écriture vive et alerte de l'auteur.

Clairement, en matière de thriller, ce roman tient donc ses promesses. Une cuvée AOC Chattam typique et de bonne facture, dont les thématiques sur le Mal au sein de la collectivité vous restent longtemps en bouche.
Lien : http://gruznamur.wordpress.c..
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