Atlas insolite de la mer

C'est à l'époque dorienne, vers 1000 av. J-C., que Olous aurait connu son apogée avant d'être rayée de la carte par un séisme et un raz-de-marée. Il ne reste aujourd'hui que les fondations de la ville, visibles dans l'eau claire.

Combien de frégates, galions, goélettes, cargos et paquebots hantent donc les profondeurs des mers du globe? Combien d'histoires tragiques ou mystérieuses, d'abordages, de tempêtes, de collisions ou d'accidents dans la nuit? Combien de marins jamais revenus à bon port, combien de voyageurs paris pour l'infini?

Cinq milliards de tonnes de plastique sont aujourd'hui dans la nature. Des plages de Micronésie à la banquise arctique, c'est huit millions de tonnes qui finissent chaque année dans l'océan.

C'est le moment tant attendu avant d'arriver à destination en voiture : le passage du Gois, une traversée excitante qui sonne le véritable commencement des vacances à Noirmoutier.

Préservée dans la boue des marais préhistoriques, la forêt sous-marine de Dauphin Island est unique en son genre.

LE TROU BLEU DE LA MER ROUGE

Cette grotte submergée exerce une telle fascination sur les plongeurs qu'on l'appelle « la cathédrale sous-marine ».

Il fait rêver et trembler les plongeurs qui l'approchent. Siutée en Égypte, à l'est du Sinaï, à quelques kilomètres de Dahab, le trou bleu de la mer Rouge est un site naturel rare, d'une grande beauté, qui attire chaque année des millers de personnes à leurs risques et périls. Près de 200 plongeurs auraient perdu la vie dans cette vaste excavation sous-marine circulaire aux parois abruptes, comme en attestent les plaques funéraires posées sur la falaise. Bien avant la fonte des glaces, il s'agissait d'une grotte de 130 mètres de profondeur dont le plafond calcaire s'est un jour effondré. Avec la montée des eaux, la mer a ensuite englouti cette doline, tressant des massifs de coraux sur son pourtour. Tout en nuances de bleu clair, bleu foncé et turquoise, adossé aux montagnes orangées, le Trou bleu a acquis la réputation d'être si fascinant que les plongeurs en oublient de vérifier leurs réserves d'oxygène. À la vérité, comme le rappellent activement les gardes postés à l'entrée par le gouvernement égyptien, le danger réside précisément à 52 mètres de profondeur, au niveau d'un passage naturel dans le corail, surnommé l'Arche, que les plus audacieux s'imaginent pouvoir emprunter pour rejoindre la pleine mer. Désorientés par l'obscurité, certains descendent sans le voir et s'aventurent plus bas au risque d'être saisis par l'ivresse des profondeurs. La narcose à l'azote, alors, ne pardonne pas. D'autres s'y engagent sans préparation, ignorant que le passage qui apparaît devant eux serpente sur près de 26 mètres dans un boyau étroit battu par un courant puissant, et qu'il est impossible de traverser ce parcours du combattant sans bouteille de décompression. Professionnels ou amateurs, personne n'est à l'abri des dangers de ce trou que certains nomment désormais la cathédrale sous-marine.




Selon la légende locale, une jeune femme se serait noyée pour échapper à un mariage forcé, causant la malédiction du Trou bleu.

L’ivresse des profondeurs (excès d’azote dans le sang) désoriente les plongeurs, qui ne retrouvent plus la surface.

"Homme libre, toujours tu chériras la mer" écrivait Baudelaire. Car quelle autre présence que celle de la mer indéfiniment nous invite au rêve et à l'aventure ? Tous les ports du monde nous parlent de voyage. Toutes les cartes marines recèlent des trésors engloutis. Il n'y a qu'à se tenir sur un voilier pour voir s'ouvrir devant nous l'immensité du champ des possibles.

Et c'est aussi cela la magie de la mer : de tant la côtoyer et la connaitre, il reste toujours quelque merveille à découvrir. Incongruités de la nature, lubies des humains ou empreintes du passé, l'insolite se révéle à qui veut bien le distinguer.

Ainsi, longtemps craint, toujours respecté, l'océan n'est pas avare de phénomènes étranges. Trous noirs de Norvège, trous bleus de la mer Rouge, vagues scélérates et illusions d'optique nous rappellent que la mer est un monde où l'humain n'est plus roi. Un monde où la féérie aussi peut régner, lorsque les plages des Maldives se confondent avec la Voie lactée ou les mers polaires se couvrent de fleurs de glace...

Sous la surface de l'eau, la nature bouillonne d'inventivité. Des créatures aux yeux mobiles, aux oreilles-nageoires, à l'odorat décuplé. Des iguanes qui raccourcissent leurs os, des tortues qui respirent par les fesses !

Hommes et femmes, éblouis, s'en inspirent : on peut désormais lire Moby Dick sous des lampes emplies de bactéries bioluminescentes des abysses. Et très bientôt Vingt-mille- lieues sous les mers dans des cités ancrées dans le plancher océanique.

Mais ne nous méprenons pas : cette mer qui nous nourrit est d'une grande fragilité. Aux quatre coins du globe, les courants façonnent des continents de plastique qui nous rappellent à nos responsabilités. Les voyages d'aventure cèdent le pas aux missions de sensibilisation, menées par des bateaux peu communs comme le Tara et le Plastic Odyssey.

Pour autant, le rêve tient bon. Il y aura toujours des îles enchanteresses et des villes englouties. Car la mer exerce son pouvoir jusque sur la terre de nos imaginaires. Il suffit de se dire, comme Lewis Carroll dans Alice au pays des merveilles : « je n'ai pas la moindre idée de ce que sont la latitude et la longitude, mais ce sont deux mots fantastiques. »