Elle a réussi à entrer là où personne n'a jamais réussi à pénétrer. Mon cœur.
« – J’ai brisé notre pacte, tout ça sans savoir que tu avais encore des sentiments pour elle, et j’en suis vraiment, sincèrement désolé. Je n’en suis pas spécialement fier, mais aujourd’hui, si on en est là, c’est parce que je l’aime, et qu’elle en vaut la peine. »
« – Calum… parle-moi, l’imploré-je.
– Je flippe, ouais là, je flippe à mort Lexie, mais la seule chose que je vois, la seule chose qui soit plus forte que cette peur, plus fort que tout, c’est que tu vas m’offrir ce que je n’ai jamais eu : une famille, souffle-t-il. »
« – Je suis désolé, Lexie, et je suis aussi désolé de m’être comporté avec toi comme un enfoiré, et cela va bien au-delà de cet après-midi avec la fille au bar, bien au-delà de nos vacances ici. Je sais que tout remonte à nos années au lycée. J’ai été un connard car tu me plaisais et je ne pouvais pas t’avoir. Du moins, je n’avais rien de bon à t’apporter. »
« Je sais que quand on souffre d’abandonnisme, tout fout une horrible trouille. Une simple situation peut être hyper mal vécue. »
« Le détester en théorie, c’est bien facile, mais en pratique, l’exercice s’avère impossible. Même si ça fait mal, l’amour reste la plus belle chose au monde. Je suis une putain de sadomasochiste, et il faut croire que ça me plaît. Je préfère avoir Calum dans ma vie en tant qu’ami que de ne plus l’avoir du tout.»
« Je pense qu’il faut que tu profites du moment, que tu restes toi-même, et tu verras bien à la fin des vacances. Malheureusement, il n’y a pas grand-chose à faire. On ne peut obliger un cœur à aimer. Surtout s’il s’agit de celui de Calum. »
« Je l’ai découvert hier : je me sens vivante avec lui, comme jamais je ne l’ai été auparavant. J’ai mal au cœur, mais je suis heureuse, et j’ai surtout l’air très con à me comporter de la sorte, à penser ça, mais je m’en fiche ! »
Chapitre 2 : Pas de malaise
Lexie
«… – Tu ne comptes pas m’aider au lieu de me regarder ?
– Non, pas là, non, plaisante-t-il, tout en continuant sa tâche.
– Goujat, ris-je.
– T’as qu’à faire un peu plus attention à ce que tu fais, Miss Disaster4… marmonne Calum.
– Amusant ton nouveau surnom, Casanova, soupiré-je en levant les yeux au ciel.
– T’as vu ça ? Je ne me suis pas trop fatigué à le trouver.
Il se rapproche de moi.
– C’est tellement facile, termine-t-il en s’accroupissant afin d’être à ma hauteur.
Sa proximité me perturbe, j’en déglutis d’embarras, et de… je ne sais pas.
Contre toute attente, il m’arrache le plat des mains et s’empare de la nourriture éparpillée au sol, afin de la remettre dedans. Moi ? Eh bien, je l’observe, ahurie par le fait qu’il vienne m’aider.
Non mais, c’est clairement invraisemblable ! Calum ? Qui m’aide. Calum ? Gentil. HAHAHAHA, TRÈS DRÔLE !
Mais pourquoi je crie dans ma tête ?
– Ce n’est pas parce que j’ai la gentillesse de te venir en aide qu’il faut que tu me regardes ramasser ta connerie, Oompa Loompa ! me lance-t-il d’un ton à la fois dur, mais avec un soupçon de taquinerie, si bien que je ne sais comment interpréter sa phrase.
Je réalise surtout que j’étais carrément en train de buguer sur lui. En même temps, depuis quand ce mec vient m’aider ...»
La douleur est si fulgurante que je tombe à genoux au sol. Des sanglots que je ne parviens plus à retenir font se déverser des torrents sur mes joues.