L'AUTRE
Je recherche l'Autre
À force de m'écrire
Je me découvre un peu
J'aperçois au loin
La femme que j'ai été
Je discerne ses gestes
Je glisse sur ses défauts
Je pénètre à l'intérieur
D'une conscience évanouie
J'explore son regard
Comme ses nuits
Je dépiste et dénude un ciel
Sans réponse et sans voix
Je parcours d'autres domaines
J'invente mon langage
Et m'évade en Poésie
Retombée sur ma Terre
J'y répète à voix basse
Inventions et souvenirs
À force de m'écrire
Je me découvre un peu
Et je retrouve l'Autre.
(extrait de "L'Autre") p.53
Bienheureux les fêlés, car ils laissent passer la lumière.
BRUITS
La nuit
Parfois
S’anime
Du clapotis de l’eau
Et des sanglots du vent
Vibrante, comblée
Par cet étrange bruit
Je brûle soudain
Pour un feu qui
S’embrase
Puis pour me recueillir
Je brûle
Pour le silence glacé
D’un feu éteint.
CETTE VIE SANS SEL ?
Ce crépuscule
Où le jour se tamise
Où l’éphémère s’alourdit
Et le glas sonne minuit
Cette vie sans sel ?
Où le jour s’affadit
Où l’amour se déterre
Où l’amour se dépèce ?
Ce jour à jour
Qui reprend vie
Et s’empare d’amour
Et reprend souffle
Pour briller en silence
Demain
La lumière
Envahira
Ce monde.
L’ULTIME PUITS
Éphémère comme le vent
Frêle comme le fruit
Glissant d’un lieu à l’autre
De vérités à deuils
Tu parcours tes saisons
Entre passions et cendres
À la poursuite de ta vie
Éphémère comme le vent
Frêle comme le fruit
Tu creuses l’ultime puits.
Je m'accrochais à des riens, un bruit léger à peine audible, une part de lumière. Je conservais chaque miette de bonheur, j'avalais tout.
LE RIEN DE L’UNIVERS
Pénétrer ce rien de l’univers
Saisir la présence de son absence
Se recueillir
Suivre pas à pas
Le poème qui proclame
« Le Poète est Tout »
Le Poète
Arrache
À la moelle
Des mots Le mystère
Qui le propulse
Au-delà
De l’image
Par des voies
Inconnues
Vers la Voix Oubliée
Le Poète Sait
Avant de dire.
(...)
Je plaide
Contre moi-même
Puis me disculpe
Et de nouveau je plaide
Je plaide
Et me défends.
II QUI JE SUIS
juillet 2005
LIBRE
J'ai le champ libre
J'ai desserré les liens
Qui m'attachent
Enhardie
Libérée
Je m'engage
Sur ma route
Et cherche ce lieu
Sans promesses
Où je serais partout.
p.37
V - MA TERRE
Juillet 2005
L'ÉTOFFE DE L'UNIVERS
(à Pierre Teilhard de Chardin)
Première Partie (Allegro Vivace)
Ce tissu insondable
Flottant vers l'infini
Cette toile
Sans faille
Indescriptible
Ce tic tac du cosmos
Métronome du silence
À la fibre qui palpite
En milliers de battements
Deuxième Partie (Andante)
Ce tissu irréparable
Aux franges sans limites
Cette nature libérée
Ce cosmos qui virevolte
Cet univers en marche
Dans l'étoffe du temps
Finale (Molto Vivace)
Cette pluralité des mondes
Ces espaces infinis
Cette planète inouïe
Au tissu bigarré
Cette gravitation
Ce fileté des jours
Ces continents en déroute
Ce genre humain
Ces foules à travers siècles…
Dont on prévoit la fin.
p. 73-74