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EAN : 9782070767748
128 pages
Gallimard (15/01/2003)
4.3/5   155 notes
Résumé :
Rien, en Poésie, ne s'achève. Tout est en route, à jamais.

En d'autres temps, d'autres termes, d'autres élans, la Poésie, comme l'amour, se réinvente par-delà toute prescription.

Ne sommes-nous pas, en premier lieu, des créatures éminemment poétiques?

Venues on ne sait d'où, tendues vers quelle extrémité? Pétries par le mystère d'un insaisissable destin? Situées sur un parcours qui ne cesse de déboucher sur l'imaginaire? ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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sur 155 notes
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Rythmes, variations sur un même t'aime.
Un battement d'elle, Andrée Chédid, qui offre dans un dernier envol ce magnifique recueil de poésie, le dernier paru avant que la nuit ne s'invite sous ses paupières.
Rythmes, entre berceuses et incantations, l'harmonie s'invite, s'impose tout au long des sept parties du recueil.
D'un corps accord torride se dégage une sérénité alliant la jeunesse d'un esprit au flétrissement d'une enveloppe.
Rythmes, ce sont les saisons du plaisir. Eaux rages, eaux des espoirs. Quand l'eau tonne, un fait divers n'a été que l'emprunt temps, celui qui passe, inlassablement, imperturbable, celui qui saura faire payer l'intérêt qu'on aurait du, qu'on aurait pu porter aux choses, celui qui triomphant nous ramène à notre condition de mortel.
Rythmes, ce sont les remous d'une vie, un sourire, un visage, un regard, un geste, une parole, cadencés par des doutes et des espérances, des questions sans réponses.
Rythmes, c'est le mouvement perpétuel, la complexité de l'Homme, ses nuits de pleine lune, ses ciels étoilés, ses éclipses, ses paradoxes.
Rythmes, c'est aussi et surtout un tempo envoutant qui balance entre Amour et liberté, un va et vient fougueux puis langoureux qui vous ancre l'échine, qui vous donne l'en vie.
Rythmes, comme le pouls du monde, ses marées hautes, ses marées basses et puis ses mystères.
Miss Terre, elle la vie et nous. Ce miracle permanant, ne tenant à rien, si… fragile.
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Rythmes, j'ai eu une double émotion à la rencontre de ce recueil de poèmes d'Andrée Chedid.
Tout d'abord la beauté grandiose du monde et la beauté intime de nos battements de coeur se rejoignent dans ces vers magnifiques. Tout n'est que rythmes finalement dans nos vies éparses, éparpillées, nos chemins perdus, éperdus, nos escapades personnelles sont aussi importantes que les escapades des saisons. Ce qui est immense autour de nous, nous remplit de joies et de hasard, dans nos impatiences, dans nos désirs de l'autre et parfois un peu plus loin. le coeur et le corps n'ont pas toujours le même rythme, et c'est une douleur, et c'est une consolation, et c'est ainsi, et c'est tant mieux...
Du plus grand au plus lointain, Andrée Chedid tisse ses mots emplis de soleils et de chemins, dit l'incertitude de la vie qui a jailli sur cette terre, l'humanité qui a cheminé jusqu'à nos coeurs fragiles, nos corps flamboyants, nos peaux brûlantes, jusqu'à nos étreintes à quelques pas du vide, nos doutes, nos élans, nos chagrins, nos rivages...
Tout n'est que rythmes, sur terre et sur mer. Les océans et ceux qui sont livrés à leurs mouvements le savent. Les marées sont une manière pour la poétesse de dire le ressac, dans ce très beau poème qu'elle dédie au poète breton Yvon le Men que j'aime beaucoup.
J'adore la poésie d'Andrée Chedid. Ici, les mots qu'elle nous offre nous ramène à l'humilité, l'endroit d'où nous venons, ce qui nous forge, ce qui nous pousse parfois au-delà de ce que nous sommes, avec nous et malgré nous...
Et puis l'autre émotion fut une rencontre insolite avec le livre que j'ai entre les mains, acheté d'occasion chez un bouquiniste. Les livres vivent aussi des histoires, passant de mains en mains... Dans ce livre il y avait une carte postale visiblement revenue à son destinataire par la Poste... Sans doute n'y avait-il plus personne à l'adresse indiquée... Il y avait aussi une feuille blanche, remplie de quelques citations du recueil. Et puis à la page 52, sur le très beau poème intitulé « Au coeur du coeur », griffonnés dans la marge au crayon à papier, ces mots d'une écriture que je pense être féminine : « Toulouse, 19 mai 2006, prends mon coeur dans ton coeur »...
Je ne sais pas si cela vous est arrivé. Parfois les livres nous entraînent ainsi sur les marges des pages où d'autres chemins captent notre imaginaire...
Ce récit de poèmes est tout simplement un chant d'amour presque incantatoire, un hymne merveilleux à la vie si chère, plus que jamais...
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Rythmes, quel joli mot thématique pour ce recueil ,qui en effet bat le tempo: celui du coeur, du corps, de la vie, de la mort...
" La Vie
se rythma
se nuança "


Les vers courts, les brisures mélodiques, scandent un chant profondément humain, une incantation douce et têtue, qui veut comprendre le sens de la vie, s'interroge:
"Que dire de l'instant
tantôt ami
tantôt ennemi?"

La générosité de l'auteure, son besoin de l'autre sont présents, comme dans tous ses livres."En cette fraternité / de nos fugaces vies", elle trace, malgré les doutes, un chemin d'espoir, et se sent "mutiple", ancrée au coeur des hommes. J'admire cette capacité à se fondre dans autrui, à laisser en route son ego:
" Mon semblable
Mon autre
Là où tu es
Je suis."

Ce qui me séduit aussi, à travers sa poésie, c'est ce sens si frais et vivace de l'émerveillement, d'ailleurs une des parties du recueil s'appelle ainsi.

"Jamais de terme
Aux arcanes de la vie
Jamais de fin
A nos émerveillements!"

Le rythme, c'est aussi celui du temps, des saisons, de la nature.Si l'angoisse est présente face au passé enfui, inaccessible, elle est transcendée par un désir intense d'avancer, de créer. L'auteure n'est cependant pas dupe:
" Je fonce vers l'horizon
Qui s'écarte
Je m'empare du temps
Qui me fuit"


Avec des mots simples, sobres mais profonds et si pleins d'énergie, de souffle , Andrée Chedid me touche, fait tressaillir en moi des vérités essentielles. Ses élans sincères, sa manière bien à elle de faire vibrer les mots me plaît.

Laissez-vous prendre par le rythme de son chant , aux accords riches et inspirés, entrez dans la danse émouvante du coeur, la seule qui vaille vraiment...




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« Rythmes » d'Andrée Chedid est un cadeau que j'ai reçu de l'homme que j'aime, voilà huit ans, alors que notre histoire peinait à prendre son envol. Au milieu du livre, il avait glissé une carte, à la page d'un poème, dédicace et invitation à éprouver dans les mots de la poétesse ce qu'il avait à me dire, de lui, de moi, de nous.
C'est à travers le prisme de cette invitation que j'ai lu le livre entier, découvrant aussi la poétesse Andrée Chedid dont je n'avais lu, et apprécié que « L'Autre ».
« Rythmes » renvoie à la musique, aux battements du coeur, au temps qui passe, ce temps qui est le thème principal du recueil. Temps que l'on éprouve au quotidien, après lequel on court, que l'on voudrait retenir, qui nous abime mais nous façonne aussi. Il y a dans ces poèmes sérénité et peur mêlées, solitude et partage, une union de mélodies et tempi calmes mais vigilants.
En choisissant la poésie comme offrande, cet homme à qui je veux rendre hommage, a aussi signifié la part du mystère dans chaque relation comme à l'intérieur de chaque être, cette part de l'Autre qui nous échappera toujours et qui nous complète, et je mesure la chance que j'ai eue à croiser sur ma route un être si subtil, m'ayant épargnée un vague roman sentimental à la mode bourré de clichés pour m'inviter à la rêverie, à l'inconnu, au décryptage de l'énigme en lui qui continue encore aujourd'hui. Je lui sais gré d'avoir choisi Andrée Chedid comme messagère, méditerranéenne comme moi, ses mots comme échos à notre rencontre, ses vers dans lesquels il s'est reconnu et qu'il m'a tendus comme un miroir.
La poésie est simple, limpide, fleuve parfois tranquille et parfois tumultueux, aux méandres voluptueux et envoûtants. Les émotions affleurent dans la résonnance, la suggestion plutôt que le fracas. Les images défilent à nos yeux bienveillants, solaires mais jamais clinquantes, au parfum que j'aime infiniment du jasmin, léger mais entêtant, oriental.
« Rythmes » est un hommage à la beauté de la vie qui s'offre, à l'amour que l'on se donne, dont les senteurs, qu'il dure huit jours, huit ans ou toute une vie, navigueront dans la mer d'un ciel liquide bien après nous.
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Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu un recueil de poésie, un recueil de poésie entier. Quelque chose s'était brisé entre la poésie et moi. Ou plutôt, entre les poètes et moi. Trop d'amours déçues avec beaucoup d'entre eux – avec Baudelaire, surtout –, déçues par leur faute, après de grands élans enthousiastes et naïfs. Trop de promiscuité imposée par les programmes scolaires et universitaires, qui m'ont fait lire tout de Villon, trop d'Apollinaire, trop de Ronsard, trop de Verlaine, Rimbaud et Mallarmé, trop de l'un ou de l'autre poète, sans jamais vouloir savoir si je le voulais ou non, si cela me plaisait ou non, si j'en tirais personnellement quelque chose ou non, si cela me blessait ou non ; ou plutôt, qui exigeaient unilatéralement que ce soit ce que je voulais, que cela forcément me plaise, que j'en tire de voir le monde à travers leurs yeux et sans critique qui viendrait de moi-même, et surtout, surtout, que je me taise et que je nie que cela me blesse d'être niée. Trop de gifles assenées par leurs mots, à eux, trop de soufflets assenés par ceux qui se réclament la fine fleur des hommes et qui au détour d'un vers, exigent, dénigrent, se moquent, menacent, exercent un chantage à l'éternité, ridiculisent, anéantissent, renversent les rôles et attribuent à la destinataire – à la lectrice dont le ressenti n'intéresse pas le critique, qui la rabaisse tout autant – leur propre cruauté. Et il fallait leur tresser des couronnes et leur composer des odes et des dissertations plus dithyrambiques les unes que les autres.

Je me suis lassée de tout cela. Les poètes sont peut-être plus fins que la moyenne des hommes, mais ils n'en sont pas nécessairement plus humains. Quant à divins, c'est avoir une bien piètre vision de la divinité que de la leur attribuer dans ces conditions tristes et vaseuses. J'ai arrêté de courber l'échine, de me forcer à les lire, à tout avaler malgré le mauvais goût et l'amertume. J'ai continué à picorer de-ci de-là un poème errant, à l'occasion, mais avec défiance et circonspection, en me donnant l'autorisation de battre en retraite dès que je sentais dans une tournure leur bouche se tordre du dédain et de l'injure, au nom d'une prétendue esthétique supérieure, traditionnelle ou provocatrice (puisque tous les prétextes, même les plus contradictoires, peuvent être invoqués successivement ou simultanément quand il s'agit de justifier le droit de nous fouler aux pieds dans les règles ou hors des règles de l'art). Avec ma relation aux poètes, ma relation à la poésie s'est refroidie et distendue, devenant épisodique et guère plus que vaguement cordiale.

Est-ce un hasard que ce soit une poétesse qui me réconcilie aujourd'hui avec la poésie ? Je ne le crois pas ; il y a là une forme d'évidence. Car peu à peu, grâce à ces mots, mon esprit s'est apaisé et a pu déposer le lourd bouclier nécessaire à ma protection.
C'est une amie, ma très chère Constance, qui a travaillé pour que voie le jour la nouvelle édition de Gallimard des Rythmes d'Andrée Chedid et que je remercie encore, qui m'a généreusement et chaleureusement offert ce recueil pour me souhaiter, en ce début d'année 2018, un merveilleux tour de soleil. Après quelques poèmes lus avec la curiosité toute simple qui ne m'a jamais quittée, je me suis laissée prendre au tempo de la poétesse. Je l'ai lu en sept fois, ce recueil, en sept jours, chaque jour successif d'une pleine semaine, respectant les sept parties, me laissant emporter par chacune des sept vagues et déposer en douceur après chaque creux, avant de me laisser reprendre le lendemain par la nouvelle onde.

Ce sont les poèmes cosmologiques qui m'ont le plus transportée. Ceux qui m'ont fait voir l'univers avec le plus de distance, mais sans s'en dissocier, et en me faisant sentir cette force de liaison formidable entre étoiles et planètes. Ceux qui m'ont remplie de paix, d'une paix qui n'est pas faite d'illusions, qui ne se fait pas dans le déni de la tristesse et du sentiment d'absurdité, mais faite d'une lucidité chaude, d'une beauté ronde et dont les distances ne sont pas néant. Ceux qui m'ont permise, pour quelques instants, de laisser mon coeur blessé scintiller parmi les astres.


LES ASTRES

Chétives sont nos voix
Parmi le chant des sphères
Vains sont nos cris
Précaires nos fables
Périssables nos corps
Liés au persistant univers

Face au monde sans confins
À la magie des astres
Que peuvent nos mots
En leur membrane singulière ?
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RYTHMES

Tout débuta
Dans l’arythmie
Le chaos

Des vents erratiques
S’emparaient de l’univers
L’intempérie régna

L’indéchiffrable détonation
Fut notre prologue

Tout fut
Débâcle et dispersion
Turbulences et gaspillage
Avant que le rythme
Ne prenne possession
De l’espace

Suivirent de vastes accords
D’indéfectibles liaisons
Des notes s’arrimèrent
Au tissu du rien
Des courroies invisibles
Liaient astres et planètes

Du fond des eaux
Surgissaient
Les remous de la vie

Dans la pavane
Des univers
Se prenant pour le noyau
La Vie
Se rythma
Se nuança

De leitmotiv
En parade
De reprise
En plain-chant

La Vie devint ritournelle
Fugue Impromptu
Refrain
Se fit dissonance
Mélodie Brisure
Se fit battement
Cadence Mesure

Et se mira
Dans le destin

Impie et sacrilège
L’oiseau s’affranchissait
Des liens de la terre

Libre d’allégeance
Il s’éleva
Au-dessus des créatures
Assujetties aux sols
Et à leurs tyrannies

S’unissant
Aux jeux fondateurs
Des nuages et du vent
L’oiseau s’allia à l’espace
S’accoupla à l’étendue
S’emboîta dans la distance
Se relia à l’immensité
Se noua à l’infini

Tandis que lié au temps
Et aux choses
Enfanté sur un sol
Aux racines multiples
L’homme naquit tributaire
D’un passé indélébile

Le lieu prit possession
De sa chair
De son souffle
Les stigmates de l’histoire
Tatouèrent sa mémoire
Et sa peau

Venu on ne sait d’où
Traversant les millénaires
L’homme se trouva captif
Des vestiges d’un monde
Aux masques étranges
Et menaçants

Il s’en arrachait parfois
Grâce aux sons et aux mots
Aux gestes et à l’image
À leurs pistes éloquentes
À leur sens continu

Pour mieux tenir debout
L’homme inventa la fable
Se vêtit de légendes
Peupla le ciel d’idoles
Multiplia ses panthéons
Cumula ses utopies

Se voulant éternel
Il fixa son oreille
Sur la coquille du monde
À l’écoute
D’une voix souterraine
Qui l’escorte le guide
Et l’agrandit

Alors
De nuits en nuits
Et d’aubes en aubes
Tantôt le jour s’éclaire
Tantôt le jour moisit

Faiseur d’images
Le souffle veille

De pesanteur
Le corps fléchit

Toute vie
Amorça
Le mystère
Tout mystère
Se voila
De ténèbres
Toute ténèbre
Se chargea
D’espérance
Toute espérance
Fut soumise
À la Vie

L’esprit cheminait
Sans se tarir
Le corps s’incarnait
Pour mûrir
L’esprit se libérait
Sans périr
Le corps se décharnait
Pour mourir

Parfois l’existence ravivait
L’aiguillon du désir
Ou bien l’enfouissait
Au creux des eaux stagnantes

Parfois elle rameutait
L’essor
D’autres fois elle piétinait
L’élan

Souvent l’existence patrouillait
Sur les chemins du vide
Ou bien se rachetait
Par l’embrasement du coeur

Face au rude
Mais salutaire
Affrontement
De la mort unanime
L’homme sacra
Son séjour éphémère
Pour y planter
Le blé d’avenir.
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Je reste émerveillée
Du clapotis de l’eau
Des oiseaux gazouilleurs
Ces bonheurs de la terre
Je reste émerveillée
D’un amour
Invincible
Toujours présent

Je reste émerveillée
De cet amour
Ardent
Qui ne craint
Ni le torrent du temps
Ni l’hécatombe
Des jours accumulés

Dans mon miroir
Défraîchi
Je me souris encore
Je reste émerveillée
Rien n’y fait
L’amour s’est implanté
Une fois
Pour toutes.
De cet amour ardent je reste émerveillée.

Andrée Chedid
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L’Autre

« Je est un autre. » Arthur R.

À force de m’écrire
Je me découvre un peu
Je recherche l’Autre

J’aperçois au loin
La femme que j’ai été
Je discerne ses gestes
Je glisse sur ses défauts
Je pénètre à l’intérieur
D’une conscience évanouie
J’explore son regard
Comme ses nuits

Je dépiste et dénude un ciel
Sans réponse et sans voix
Je parcours d’autres domaines
J’invente mon langage
Et m’évade en Poésie

Retombée sur ma Terre
J’y répète à voix basse
Inventions et souvenirs

À force de m’écrire
Je me découvre un peu
Et je retrouve l’Autre.
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Ce corps que tu habites
Ces jours qui t'ont bâti
Cette vie qui t'a conduit
Ces peines qui t'ont mûri
Ce passé qui t'a fait
Ou bien qui t'a défait
Ce toi qui s'enfonce Dans la souche
Des années
Ce corps qui fut demeure
Cette vie qui fut dessein
Ces heures qui te fabriquent
Et dont tu fus le lien
Ce temps qui revendique
Et dont tu es le fruit
Ce toi qui se dissipe
En soleils
Ou en nuit.
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Tout débuta
Dans l’arythmie
Le chaos

Des vents erratiques
S’emparaient de l’univers
L’intempérie régna

L’indéchiffrable détonation
Fut notre prologue

*

Tout fut
Débâcle et dispersion
Turbulences et gaspillage
Avant que le rythme
Ne prenne possession
De l’espace

Suivirent de vastes accords
D’indéfectibles liaisons
Des notes s’arrimèrent
Au tissu du rien
Des courroies invisibles
Liaient astres et planètes

Du fond des eaux
Surgissaient
Les remous de la vie

*

Dans la pavane
Des univers
Se prenant pour le noyau
La Vie
Se rythma
Se nuança

De leitmotiv
En parade
De reprise
En plain-chant

*

La Vie devint ritournelle
Fugue Impromptu
Refrain

Se fit dissonance
Mélodie Brisure
Se fit battement
Cadence Mesure

Et se mira
Dans le destin
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Vidéo de Andrée Chedid
« Une anthologie de femmes-poètes ! - Eh oui, pourquoi pas ? […] On a dit du XIXe siècle que ce fut le siècle de la vapeur. le XXe siècle sera le siècle de la femme. - Dans les sciences, dans les arts, dans les affaires et jusque dans la politique, la femme jouera un rôle de plus en plus important. Mais c'est dans les lettres surtout, - et particulièrement dans la poésie, - qu'elle est appelée à tenir une place considérable. En nos temps d'émancipation féminine, alors que, pour conquérir sa liberté, la femme accepte résolument de travailler, - quel travail saurait mieux lui convenir que le travail littéraire ?! […] Poète par essence, elle s'exprimera aussi facilement en vers qu'en prose. Plus facilement même, car elle n'aura point à se préoccuper d'inventer des intrigues, de se créer un genre, de se faire le champion d'une idée quelconque ; - non, il lui suffira d'aimer, de souffrir, de vivre. Sa sensibilité, voilà le meilleur de son imagination. Elle chantera ses joies et ses peines, elle écoutera battre son coeur, et tout ce qu'elle sentira, elle saura le dire avec facilité qui est bien une des caractéristiques du talent féminin. […] Et puis, au moment où la femme va devenir, dans les lettres comme dans la vie sociale, la rivale de l'homme, ne convient-il pas de dresser le bilan, d'inventorier - si l'on peut dire, - son trésor poétique. Les temps sont arrivés où chacun va réclamer le bénéfice de son apport personnel. […] » (Alphonse Séché [1876-1964])
« Il n'y a pas de poésie féminine. Il y a la poésie. Certains et certaines y excellent, d'autres non. On ne peut donc parler d'un avenir spécial de telle poésie, masculine ou féminine. La poésie a toujours tout l'avenir. Il naîtra toujours de grands poètes, hommes ou femmes […]. Où ? Quand ? Cela gît sur les genoux des dieux, et nul ne peut prophétiser là-dessus. […]. » (Fernand Gregh [1873-1960])
0:00 - Angèle Vannier 1:22 - Andrée Chedid 2:07 - Juliette Darle 2:51 - Anne Perrier 3:26 - Claire Malroux 4:01 - Anise Koltz 4:26 - Liliane Wouters 5:20 - Générique
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Références bibliographiques : Couleurs femmes, poèmes de 57 femmes, Paris, co-édition le Castor Astral/Le Nouvel Athanor, 2010. La poésie à plusieurs voix, rencontres avec trente poètes d'aujourd'hui, sous la direction de Serge Martin, Paris, Armand Colin, 2010. Françoise Chandernagor, Quand les femmes parlent d'amour, Paris, Cherche midi, 2016
Images d'illustration : Angèle Vannier : https://traversees.files.wordpress.com/2020/11/angele-vannier-biographie-cristel-couverture.jpg Andrée Chedid : https://www.bulledemanou.com/2015/03/andree-chedid.html Juliette Darle : http://academiereneevivien.unblog.fr/salon-litteraire/salon-litteraire-6-juillet-2019/ Anne Perrier : https://www.recoursaupoeme.fr/auteurs/anne-perrier/#iLightbox[aac8e1aa6f5de8aeaab]/0 Claire Malroux : https://twitter.com/ColeHenri/status/717368378826956801/photo/1 Anise Koltz : https://www.luxtimes.lu/en/culture/anise-koltz-wins-top-poetry-prize-602d5ef2de135b92369270dd Liliane Wouters : https://www.lezardes-et-murmures.com/2016/10/testament-liliane-wouters.html
Bande sonore originale : Arthur Vyn
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