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Critique de domi_troizarsouilles


(avis écrit le 02 mai 2006 !! retrouvé par hasard en triant de vieux documents sur mon ordinateur... professionnel, hum hum...)

Est-ce cette écriture si poétique qui m'a empêchée d'avancer, moi qui ai eu les idées tellement terre-à-terre ces derniers temps ? François Cheng écrit d'une façon très sensible ; il ne raconte pas vraiment une histoire (ce que j'aime d'habitude dans les romans), on a plutôt l'impression qu'il la rêve. Ajoutez à cela son incroyable postulat de départ, cette relation qui n'est pas tout à fait de l'amour, mais qui semble plus forte encore, relation à trois qui n'en finira pas de faire prendre aux uns et aux autres des décisions qui, à moi lectrice accrochant assez peu à ce postulat, semblaient parfois complètement saugrenues. le tout raconté par celui des trois qui a l'air le plus faible, qui est sans cesse pris dans ses problèmes existentiels immanquablement liés, semble-t-il, à ses progrès dans l'art de la peinture.

Bref, c'est très beau, une superbe écriture, malheureusement à peu près illisible dans l'état d'esprit où je me trouvais – mais accrocherai-je jamais suffisamment pour me laisser emporter dans ce genre d'histoire, qui a finalement quelque chose de très « religieux » ? – d'ailleurs, cela termine à peu près avec la rencontre et l'histoire de ce vieux Chinois converti au christianisme, et qui évoquera la Trinité de telle sorte que le lecteur ne peut pas faire autrement que d'y voir un reflet dans la relation triangulaire décrite dans ce livre, entre Tianyi le peintre que l'on imagine volontiers souffreteux, Yumei l'actrice appelée très souvent l'Amante (alors que dans les faits ils n'ont jamais été amants, le mot semble être utilisé dans un sens plus que figuré), et Haolang le poète et rebelle, appelé lui plus simplement l'Ami, oui avec un grand A.

Le livre est brusquement devenu intéressant, en tout cas plus « palpitant », quand l'auteur aborde (en troisième partie seulement, si je me rappelle bien) les années sombres du communisme chinois, son expérience hallucinante dans un de ces camps de rééducation, que l'écriture poétique rend un peu irréelle, alors que, au-delà des mots, cette expérience (vraie ou inventée sur base d'autres histoires, mais peu importe finalement) n'a rien à envier à d'autres camps de travail ou goulags mieux connus aujourd'hui, si l'on peut dire. C'est que, ce qui m'intéresse réellement, ce que j'avais envie de lire dans ce livre, c'est une histoire, même romancée, de la Chine, histoire que l'auteur ne fait qu'effleurer et assez tard dans son livre, pour ensuite mieux retourner à son obsession triangulaire.

Si je me rappelle bien, c'est une collègue qui m'avait conseillé ce livre, après m'avoir offert le superbe « Balzac et la Petite Tailleuse chinoise » de Dai Sijie, jamais noté dans aucune de mes rubriques de lecture celui-là. Un livre que j'avais adoré. Je ne saurais dire, désormais, si « le dit de Tianyi » s'en rapproche d'une façon ou d'une autre ; je pense tout simplement que je n'ai pas lu ce superbe livre au bon moment, et que du coup je l'ai un peu lu « à côté ». Dommage.
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