Plus il parlait, et plus je me sentais idiote. Je ne m’étais pas rendu compte que mon meilleur ami était amoureux de moi ! Et maintenant, la situation s’était inversée, c’était moi qui étais folle de lui et qui écoutais cette chanson.
Tu ne dois pas pleurer pour un garçon qui n’a pas les mêmes sentiments que toi. Tu ne mérites pas de souffrir pour quelqu’un qui ne sait pas t’apprécier. La vie est pleine de surprises. Tôt ou tard, tu trouveras une personne qui saura te faire sourire, chuchota-t-il au creux de mon oreille. Ça passera…
La tristesse de mon meilleur ami s’envola aussitôt, et son regard s’emplit d’espoir et de détermination. J’étais heureuse de le voir ainsi même si la raison de son bonheur était une autre fille que moi.
Je pouvais imaginer comment il se sentait après avoir appris que la fille de ses rêves n’éprouvait rien pour lui. Il devait être aussi malheureux que moi, chaque fois qu’il m’appelait sa « meilleure amie ».
Il m’ouvrit la porte, les yeux gonflés et rougis, le visage triste. Je l’étreignis sans dire un mot. Je savais que ce geste l’aiderait plus que n’importe quelles paroles.
En réalité, c’est moi qui me sentis protégée et en sécurité dans ses bras. Personne d’autre ne me procurait une telle sensation. J’étais convaincue qu’on n’éprouve cela qu’avec sa moitié. Dylan faisait vraiment partie de moi-même.
On est beaucoup mieux ici, crois-moi. Il n’y a pas d’embouteillages, les gens sont plus calmes, et le froid, c’est bon pour la santé. Ce n’est pas aussi moche que ça en a l’air. Il suffit de le regarder avec des yeux différents.
En automne, il faisait très froid et il pleuvait tout le temps. L’hiver était encore pire. Au printemps, il y avait tant de vent qu’il était difficile de tenir debout. Par chance, il ne restait que trois mois avant l’été, la période de l’année que je préférais parce que je pouvais partir en vacances sous le soleil avec mon frère et ma mère.