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Critique de ninamarijo


Ce récit est déchirant il faut du courage pour soutenir ces paroles ! On est pris, par ces silences… en points de suspension…, ces cris de colère, ces replis de désespoir et ces élans vers la vie. On est happé, l'âme déchirée, par « le soleil des morts » où hommes, bêtes et nature souffrent à l'unisson ! Heureusement, l'écriture de Chmeliov déploie une formidable et surprenante poésie et humanité !
Il s'agit d'un récit autobiographique bouleversant où Chmeliov raconte la tragédie de la révolution bolchevique et ses conséquences. La Crimée va « a volo », elle se meurt, elle est alors dirigée par Béla Kun qui telle une sorcière use de son « balai de fer » (allusion à un conte russe) pour expulser d'abord les tatars et tous les indésirables agissant ainsi en tyran et despote.
Ces évènements se situent entre 1921 et 1922. La population est acculée : ses biens sont confisqués, elle est violentée, atrocement affamée par de nombreuses exactions : exterminations, viols…
Ce récit donne la parole à des nombreuses personnes, médecins, instituteur, facteur… qui errent avec les bêtes, femmes et enfants, parcourant, hagards, faméliques et déments de misère une nature stérile, et chaotique car pillée saccagée et brûlée : c'est la terreur rouge.
« On leur avait pourtant promis le bonheur » !
Mais ils approchent l'enfer et la mort !
Chmelov parle de l'effet de la faim sur homme : son retour à l'état brutal, et « sa descente atroce aux tréfonds de l'âme » dans toute son « inhumanité » et sa barbarie.
En contraste de toute cette noirceur Chméliov nous plonge dans sa Crimée, son coin de paradis, sa « riviera russe » natale où la nature est de toute beauté mais elle est maintenant souillée par les crimes, assombrie, la mer et le soleil se colorent de noir. Hommes et bêtes entament une descente aux enfers !
Chestov dans « qu'est ce que le Bolchevisme » s'insurge : « Là-bas, des hommes tuent, non seulement des hommes, mais leur pays, sans même soupçonner ce qu'ils font. Les uns s'imaginent accomplir une grande oeuvre et croient qu'ils sauvent l'humanité ».
Il faut lire ce récit le vous le conseille vivement !
Je ne résiste à vous mettre cet extrait : "Voici déjà la nuit close. Un vent furieux semble vouloir arracher même les étoiles ; elles tressaillent, tremblent, dans l'infini noir. le vent lisse la mer, qui est comme une vitre froide. Les étoiles frémissent sur elle. Tout le monde s'est depuis longtemps verrouillé, frissonnant aux heurts ; on ne sait pas présentement qui pousse les portes. Et, dans les rafales du vent, des cris, des prières étouffées, arrivent..."



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