AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
2,39

sur 22 notes
5
0 avis
4
0 avis
3
6 avis
2
4 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
L'autrice nous fait pénétrer avec minutie dans le monde tentaculaire d'une entreprise qui devient une Cité-Etat, Town. Un monde autoritaire qui divise sa population en habitant ou non habitant. une coupure nette, où chacun a une place bien définie pour le profit de cette pieuvre.
La résidence Saha est le seul lieu d'accueil pour les parias de cette société. Nous suivons l'histoire souvent douloureuse de ces résidents qui bien gré malgré résistent à leur manière. le contraste entre les deux communautés, l'une est disciplinaire dictée par autant de règles au profit d'un groupe obscur; l'autre est chaotique, désespérée, mais toujours solidaire, où priment la solidarité et le partage.
Une dystopie qui semble si proche de notre réalité, une écriture froide et clinique, un choix assumé par l'autrice, pas de pathos dans ce roman ni pour les démunis, on reste assez décontenancé par cette façon de narrer mais après tout c'est peut-être l'effet recherché de l'autrice.
Je remercie bien entendu Babelio et les éditions robert Lafont de m'avoir permis de découvrir cette autrice qui a le mérite ne pas laisser indifférent ses lecteurs que l'on apprécie ou non son style.
Commenter  J’apprécie          140
Auteure de 4 romans, dont les deux premiers restent inédits en français, Cho Nam-joo a connu un grand succès mérité avec Kim Jiyoung, née en 1982. Plus ambitieux encore, Résidence Saha se présente sous la forme d'une dystopie, genre qui fait florès actuellement et qui autorise la critique acerbe de nos sociétés discriminantes en décrivant ses dérives qui ne peuvent que l'acheminer vers la catastrophe. le fonctionnement de Town, la cité-État, décor du roman, parait à la fois monstrueux mais crédible, en accentuant les clivages des systèmes de gouvernance libérale. En l'occurrence, dans ce meilleur des mondes, les citoyens sont répartis en plusieurs catégories bien délimitées, des classes aisées aux plus démunis, ces derniers s'entassant dans la Résidence Saha, qui a donné son titre au livre. La quatrième de couverture donne une idée assez imprécise de ce que la romancière a souhaité faire, avec une intrigue de thriller pour débuter, qui n'est qu'une fausse piste dans un ouvrage assez déconcertant, choral et somme toute plutôt confus, avec une conclusion maladroite à partir d'un twist facilement prévisible. Les histoires personnelles de plusieurs des occupants de la résidence Saha se succèdent sans apporter de véritable valeur ajoutée au sujet principal qui est apparemment la description de la mise en oeuvre et la cruauté d'une gestion politique qui s'apparente à celle d'une dictature aux méthodes radicales et aux visées élitistes, au détriment du peuple. Cela ressemble de loin à la Corée du Nord mais il est pour autant difficile de penser que l'autrice y a véritablement songé. Ce qui est certain, c'est que le livre manque de cohérence, de fluidité et qu'il ne réussit jamais à nous attacher à ses différents personnages dans un récit trop éclaté et rarement captivant.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
Commenter  J’apprécie          50
Après avoir adoré le premier roman de l'autrice, je n'ai pas pu résister et j'ai plongé dès sa réception dans ce roman. Il n'a rien à voir avec le premier, et je pense qu'il ne vaut mieux pas le juger selon ce dernier !

Pour commencer, je dois dire que l'autrice aborde un thème intéressant (surtout au regard de l'actualité du moment) sur les conséquences sur les plus fragiles d'une politique très autoritaire. J'ai trouvé le thème très pertinent et m'a donné encore plus envie de le lire.

Les habitants de Saha sont ceux le plus fragiles, les plus résignés qui ne se plaignent pas et tentent de vivre tant bien que mal cette situation. L'intrigue est construite d'une façon originale, autour de plusieurs personnages, avec un principal qui est conducteur tout au long du roman. C'est plutôt facile à suivre, même si parfois la chronologie à tendance à changer (cela est bien mentionné dans le titre du chapitre) mais c'est à prendre en compte pour celles et ceux qui rencontreraient des difficultés avec les intrigues avec de multiples personnages. Néanmoins, il est intéressant aussi d'avoir ce genre de portraits dans ce genre littéraire dystopique. On peut y croiser différents âges, divers profils et parcours de vie.
C'est un livre qui est à la fois agréable à lire pour l'univers et qui demande en revanche de la concentration durant sa lecture.

Cette indignation sur laquelle je pensais que l'autrice appuierait bien plus, j'avoue que je m'attendais à la ressentir plus forte et finalement, tout reste calme, trop calme à mon goût alors que l'univers de l'autrice a les ingrédients à mon sens pour une portée plus grande. Je m'attendais aussi à peut-être plus de rebondissement, de force de la part du récit.
La fin du roman m'a déçu, je dois aussi le préciser, c'était trop long à mon goût et se termine d'une façon que j'ai trouvé un peu maladroite…
Commenter  J’apprécie          30
C'est la première fois que je plongeais dans un roman de Cho Nam-joo et je ne sais pas si je retenterai l'expérience.

Dans Résidence Saha, elle dépeint Town, ville rachetée par une entreprise et devenue état indépendant. Chacun y a une place bien définie et ô surprise, rares sont ceux qui bénéficient réellement du système mis en place. Les plus démunis sont les Saha, qui servent de main-d'oeuvre pour les tâches les plus ingrates. Ils vivent en marge de Town, dans une résidence qui n'a ni électricité, ni eau courante.

Cho Nam-joo dresse le portrait de ces exclus qui cherchent désespérément à s'en sortir. Malheureusement le récit laisse peu de place au pathos. les destins s'enchaînent et se scellent et le lecteur se retrouve démuni face à tant de cruauté. On aimerait un peu d'espoir mais Cho Nam-joo ne semble pas disposée à nous bercer d'illusions. Ce sera la réalité crue et tragique, et puis c'est tout.
Commenter  J’apprécie          10
Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Résidence Saha ?
"Tout le monde ou presque connaît Kim Jiyoung, Née en 1982, premier roman traduit en français de Cho Nam-Joo. L'ayant lu et apprécié, j'étais également curieuse de découvrir celui-ci."

Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"Dans la ville-état de Town, lorsqu'une pédiatre est retrouvée morte, c'est vers la Résidence Saha que l'enquête s'oriente, ce lieu où vivent ceux qui ne sont pas qualifiés pour obtenir le titre d'habitant, tout juste bons à exécuter les corvées dont personne ne veut..."

Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?
"J'espérais une ambiance inquiétante, je m'attendais à une enquête et je n'ai véritablement trouvé ni l'un ni l'autre. L'autrice utilise la fiction, cette ville-état qui n'existe pas, pour poser des critiques qui passeraient sûrement moins facilement sans cela et qui résonne malgré tout très fort avec la réalité dans laquelle nous vivons aujourd'hui (et juste histoire d'avoir un peu froid dans le dos quand même : écrit en 2019, un chapitre non décrit une pandémie extrêmement similaire à celle que nous avons vécu un an après). le propos est intéressant mais la façon dont il est amené m'a moyennement convaincue. On passe d'un résident à l'autre, du passé au présent et toutes les histoires tristes finissent pas s'entremêler. Même si j'ai apprécié les personnages, ou peut-être justement parce que je les ai appréciés, j'aurais aimé quelque chose de plus cohérent."

Et comment cela s'est-il fini ?
"J'avais peut-être mis trop d'espoirs dans ces dernières pages. Parfois, un livre sur lequel j'ai un avis mitigé peu complètement se révélera ce moment-là mais ce ne sera finalement pas le cas ici avec un suspense à la résolution décevante et peu originale à mon goût, et une fin plus ou moins ouverte."
Lien : http://booksaremywonderland...
Commenter  J’apprécie          10
La résidence Saha est un roman kaléidoscopique qui nous présente une histoire à travers le point de vue de plusieurs habitants. Cette résidence est un lieu où se réfugie toutes les personnes qui ne sont pas des "habitants" ou sont exclus de la Town. Chacun a développé sa personnalité en fonction de sa vie, de ses expériences et et de sa douleur. Pourtant, malgré les conditions de vie difficiles, l'entraide permet de rendre tolérable cette misère. On découvre Mamie fleur qui entretient avec amour un jardin, l'adolescent perdu, le Vieux, concierge taciturne au grand coeur, Umi la douce géante...
Mais une jour le jeune Dogyeong disparait en laissant morte sa bien aimée dans une voiture. Sa soeur cherche alors à le retrouver pour le protéger.

A travers ce roman, il est fait une critique acerbe du monde contemporain qui se laisse peu à peu muselée par ses politiciens jusqu'à devenir un régime totalitaire. le contrôle des médias,le pouvoir de l'argent, abrutissement des masses, le manque de sens de ce qu'est le bien commun construisent un monde déshumanisé. Les plus faibles sont exclus, jusqu'à devenir transparent simplement dirige par la volonté de survivre. Les évènements contemporains comme la pandémie, les migrants ou le pouvoir des multinationales sont parfaitement intégrés à la réflexion.
La plume est vive tranchante, restituant avec justesse cet endormissement progressive des consciences, la douleur des exclus mais aussi la révolte que cela peut générer. J'aurais aime un peu plus de rythme dans l'intrigue pour que ce roman soit réellement passionnant.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (68) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4895 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}