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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
De leur passé hongrois, Péter et Szuzsa n'ont rien voulu dire à leur fille Klara. Tout juste sait-elle qu'ils ont fui leur pays après l'échec de l'insurrection de 1956. Ils ne lui ont même pas transmis leur langue, qu'elle entend parfois quand sa mère téléphone en Hongrie ou quand son père papotait avec Mme Suba, dans la petite épicerie de la rue Sévigné. C'est donc par le goût que Klara a exploré la voie de ses origines. A coup de beignets d'abricot (farsangi fánk), de biscuit roulé (beigli), de chou farci (töltött kásposzra), de salami et de Tockay qu'elle s'est approprié cette Hongrie, si menaçante derrière son rideau de fer, et en même temps si irrésistiblement attirante. A l'occasion d'un deuil, elle fait une incursion dans ce pays dont elle a tant rêvé, mais c'est après la chute du mur qu'elle part à la conquête de Budapest et des souvenirs familiaux.

Un bien beau livre sur la transmission et la quête des origines à travers la gastronomie. Une découverte par le goût de la Hongrie et de ses saveurs par une héroïne privée de sa langue et de son histoire. C'est riche, goûteux, gourmand, sensuel, gai et piquant. La Hongrie se dévoile, de son passé douloureux à sa liberté retrouvée, de l'insurrection réprimée à l'optimisme retrouvé. Sans ses parents qui ont préféré tout oublié, Klara s'est réapproprié la langue, la culture, l'âme hongroises.
Aux effluves de la cuisine magyare se mêlent de belles réflexions sur l'exil, la famille et la seconde génération privée de son passé. A déguster sans modération.
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Evidemment, sur une lecture aussi savoureuse, il est plus que tentant de filer la métaphore gastronomique...

Parce que ce livre raconte le plaisir premier, celui de la bouche, les mets et les mots, étranges, différents, d'autant plus porteurs de sens et de sensations.

Nous suivons le parcours de Klara, de l'enfance à l'âge adulte, dans sa quête, sa reconquête d'une langue, d'une culture, d'une identité reniées, à travers l'association de consommes aux sonorités mystérieuses et le goût du paprika. Je me suis prise d'affection pour ce personnage, son obsession, ses bravades.

Ce roman est un véritable plaisir de lecture, offrant un double contexte historique très intéressant, le premier personnel et familial, le second marqué par les événements politiques, ceux qui firent construire un mur coupant Berlin. le récit alterne pertinemment ses deux histoires intimement liées, ces deux regards que porte Klara - qui la portent -, l'un tourné vers l'extérieur à la recherche de l'âme hongroise qu'elle tente de se réapproprier, l'autre tourné vers l'intérieur à l'affût des résonances.

La plume est fine, le ton parfois léger, pratiquant en douceur l'autodérision et la répartie ironique, puis s'attarde un moment plus en profondeur sur l'exil, ces conséquences sur la deuxième génération, sur le périple de la première. Ce roman se lit le sourire aux lèvres. La part de réflexion m'a paru d'une justesse qui m'a impressionnée, d'une humanité qui m'a touchée.


Lien : http://www.lire-et-merveille..
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En 10 courts chapitres dont les titres évoquent (presque) tous des mets hongrois, Viviane Chocas nous promène dans la vie de Klara, depuis son enfance jusqu'à l'âge adulte, depuis l'épicerie hongroise où elle accompagnait son père jusqu'à l'évocation du Rakott palacsinta, méli-mélo de crêpes et de noix qu'elle imagine être le festin de toutes ses grands-mères de substitution disparues. Un petit roman rondement mené, qui nous donne à ressentir les interrogations d'une fille d'exilés sur ses origines et le sens de la transmission, tout en nous mettant véritablement l'eau à la bouche.
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De la Hongrie, Klara ne connaît rien.

Zsuzsa et Péter, ses parents, en quittant leur pays en 1956, ont muré leur histoire dans le silence.

Seule concession à leurs origines, la cuisine de Zsuzsa qui met dans ses plats tout ce qu'elle tait. Guidée par ces saveurs, la narratrice recompose son identité, son bazar magyar, et l'histoire familiale d'avant l'exil.

Un roman tout en finesse, concis et enlevé.
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Klara est née en France de parents hongrois. Ceux-ci ont fuit leur pays en novembre 1956 pour s'installer en France. Ils n'ont jamais parlé de la Hongrie, ni de leur fuite à leur fille. Seules les visites hebdomadaire à l'épicerie de Mme Suba, d'où son père rapporte charcuterie, cornichons et strudel et où elle entend parler magyar, la rattache à ses racines.

Bien que ses parents se soient séparés l'année de ses trois ans, c'est ensemble qu'ils partent avec elle pour assister à l'enterrement de sa grand-mère. La petite fille a onze ans et découvre ce qu'il y a derrière "le rideau de fer". Ses parents ont obtenu la nationalité français et francisé leur nom de famille. Pour la première fois, elle va rencontrer sa famille hongroise et découvrir ses racines. Elle décide alors d'apprendre la langue. Elle devient ensuite journaliste, envoyée spéciale à Budapest. Ce n'est que beaucoup plus tard, une fois adulte, qu'elle apprend, par bribes, l'histoire de ses origines.

Les titres des chapitres portent chacun le nom d'un aliment ou d'un plat hongrois, pendant un temps ses seuls liens avec le pays de ses parents. Quatre recettes de cuisine sont proposées en fin de volume.

J'ai beaucoup aimé ce court récit, en partie autobiographique. Un témoignage sur l'exil et le besoin de connaître ses racines. Un moyen rapide de comprendre l'histoire du pays et de découvrir sa gastronomie...
Lien : http://dviolante5.canalblog...
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