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Critique de Nostradamus27


D'un rouge incomparable est un roman historique, tel que Walter Scott savait les construire, sachant y faire passer le souffle du romantisme. La dimension historique transforme l'intrigue principale en lui donnant une épaisseur qui gonfle la dimension des sentiments qui animent les personnages.

Alors que les romans historiques se déroulant en province au moment de la Révolution française prennent régulièrement pour cadre les régions de l'Ouest (avec les Chouans au nord de la Loire et les Vendéens au sud), on est heureux de pouvoir découvrir avec "D'un rouge incomparable" un Languedoc, que les historiens savent avoir été très agité durant toute la période allant de 1792 à 1815 par des conflits entre partisans de diverses formes de régime politique. Toutefois, dans une ville comme Nîmes, les oppositions se manifestèrent de façon bien plus violente qu'à Montpellier où est située l'action du livre "D'un rouge incomparable". de courtes notes, comme à la page 58 sur le camp de Jalès en Ardèche actif rassemblement de contre-révolutionnaires, répondent à un désir de meilleure compréhension de la situation dans la région et incitent parfois à en savoir plus par la lecture de textes autour des faits auxquels il est fait allusion.

L'action démarre au début novembre 1791 et la lutte contre les prêtres réfractaires sert d'amorce au récit. L'héroïne est la soeur d'un curé qui a refusé de jurer sur la Constitution civile du clergé et elle va être amenée à retrouver Joseph un ami d'enfance, devenu un révolutionnaire. Recueillant une enfant abandonnée de surcroît, Élisabeth Coste a la lourde responsabilité de devoir nourrir plusieurs personnes.

Si la Révolution donne aux femmes le droit de monter à l'échafaud, elle ne leur accorde pas pour autant le droit de vote, pour reprendre un mot d'Olympes de Gouges, dont une biographie écrite par Olivier Blanc vient d'être rééditée début 2014. Voilà notre héroïne en grand danger de passer pour quelqu'un qui a stocké de la farine afin de s'enrichir en la revendant (sous une forme brute ou travaillée) au prix fort, bref d'appartenir au groupe des "accapareurs". À l'extrême fin du XIXe siècle le chanoine Saurel avait consacré un livre entier au sujet et il l'avait intitulé "Un sanglant Episode sous la terreur à Montpellier, l'affaire dite des Galettes". Élisabeth Coste va trouver sa place dans cette Affaire dite des galettes qui est jugée au théâtre (à défaut de pain, on offre aux habitants de Montpellier un spectacle) dans le printemps 1794 ; les historiens nous apprennent qu'elle s'est traduite par quatre acquittements, quatre emprisonnements et quatre exécutions. Dans lequel de ces trois groupes, la romancière a-t-elle choisi de mettre Élisabeth Coste ?

La chronique de cet ouvrage s'inscrit dans le cadre de l'opération "Masse Critique" de Babelio.
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