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sur 29 notes
Un épisode de la Terreur à Montpellier. Voilà qui est original et qui ne pouvait que me tenter, d'autant plus que l'éditeur, TDO, est de ma région d'adoption (y avoir vécu 30 ans, ça laisse des traces. N'allez pas croire pour autant que je vais être subjective). Je le remercie d'ailleurs, ainsi que Babelio, pour cette belle découverte.

Tout commence de façon plutôt banale à la fin du XVIIIe siècle : un jeune garçon se présente chez Élisabeth, tenant dans ses bras un petit être chétif et famélique. Il le lui abandonne et prend la poudre d'escampette. Si je dis que c'est banal, c'est parce que l'abandon d'enfants n'était pas rare à cette époque. La jeune drapière décide d'adopter la petite fille. Mais il faut cependant la déclarer. Elle envoie sa domestique, Catherine, s'en charger. Et lorsque le juge vient dans sa demeure afin de faire toutes les constatations nécessaires, Élisabeth n'en croit pas ses yeux : il s'agit de Joseph, qu'elle a connu tout jeune alors qu'il travaillait pour sa famille. Et là, vous vous dites, "ça y est, ils se revoient, tombent amoureux, se marient". Eh ! Ce serait beaucoup trop facile. Je vous ai dit au tout début qu'il s'agissait d'un roman relatant de cet épisode sombre de l'Histoire, la Terreur. J'en vois qui ne suivent pas !

Revenons donc à l'histoire : en ce temps-là, il ne fait pas bon d'être dans le mauvais camp. Malheureusement pour Élisabeth, elle ne se situe pas du côté des révolutionnaires, pas plus que son frère, prêtre réfractaire insermenté. Tous ses biens sont confisqués. Élisabeth, sa fille et son père se retrouvent à la rue. Les révolutionnaires sont d'autant plus à cran que les espagnols sont aux portes de Perpignan et que la famine sévit. Pourtant, la jeune drapière sera vue avec des galettes. Où s'est-elle procurée le nécessaire ? Il n'en faut pas plus pour qu'elle passe en jugement...

J'ai vraiment apprécié ce roman faisant intervenir une histoire dans L Histoire. Véronique Chouraqui, qui connaît bien le système judiciaire, s'intéresse ici à "l'affaire des galettes" qui avait eu lieu au printemps 1794 à Montpellier. Élisabeth Coste et tous ceux qui gravitent autour d'elle ont réellement existé. Comme il s'agit d'un roman historique, l'auteur imagine tout ce qui a pu se passer par rapport à cette affaire en se basant sur de longues recherches autour de ce procès. le style vif et alerte ainsi que la profondeur psychologique des personnages, rendent la lecture très agréable et je ne vous cache pas que je l'ai dévoré. Je ne connaissais pas du tout cet épisode de l'Histoire montpelliéraine et cela m'a permis d'en apprendre beaucoup.
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Rouge comme la teinture qui fait la renommée des drapiers de Montpellier,
Rouge comme la honte de celle qui a bradé sa virginité,
Rouge comme le sang qui gicle sous la lame de la guillotine...
Rose comme l'eau du même nom qui inonde le récit.

Véronique Chouraqui s'est inspirée des archives de la ville pour construire ce roman historique se déroulant dans les premières années de la Révolution française. À 44 ans, Élisabeth Coste, issue d'une longue lignée de drapiers, voit sa vie soudain bouleversée. On abandonne un bébé devant sa boutique et le juge venu enregistrer sa déclaration n'est autre que son grand amour de jeunesse, Joseph Durand, ancien apprenti de la draperie, disparu depuis 25 ans… En cette période tourmentée, la famine menace. Pour nourrir la petite fille qu'elle a décidé d'adopter et aider son frère, prêtre réfractaire déporté, Élisabeth décide d'utiliser de la farine pour confectionner des galettes semblables aux biscuits consommés par les marins au long cours. Une initiative lourde de conséquences en ces temps de Terreur ou l'arbitraire le dispute à l'absurde.

"D'un rouge incomparable" est publié aux éditions TDO, éditeur régional que je remercie, ainsi que Babelio, pour cette opération spéciale de Masse Critique. Je croyais que ce roman de terroir me permettrait de "visiter" Montpellier ou de découvrir des spécificités culturelles ou naturelles de sa région au XVIIIe siècle. Or sur ce point j'ai été déçue car l'identification régionale se limite à la Draperie Rouge et aux fameuses galettes. Aux descriptions de monuments ou de paysages, l'auteur préfère les dialogues et la psychologie de ses personnages, à grand renfort de pensées signalées en italique, jusqu'à 5 ou 6 fois par page, telles que « Est-il possible que la transparence de tes yeux reste aussi opaque ? » ou « Ne jamais réveiller le passé. »

En dehors de cette agaçante manie, l'écriture est soignée, la reconstitution appliquée et l'auteur a certainement mis beaucoup d'elle-même dans le personnage d'Élisabeth. Son roman dénonce les dérives de certains révolutionnaires qui s'abritent derrière un idéal pour servir leurs intérêts personnels, aidés en cela par un système judiciaire défaillant. Il montre aussi combien l'Égalité proclamée n'était qu'un leurre, surtout pour les femmes ou les domestiques. Cependant je dois avouer que l'épisode choisi m'a peu intéressée ; le sombre procès des galettes qui occupe le dernier quart du livre m'a semblé interminable — j'espère qu'il parlera plus aux passionnés d'histoire locale. Les atermoiements de Joseph et d'Élisabeth et les naïves réminiscences de leur amour de jeunesse délayées sur 400 pages n'aident guère à la crédibilité de l'ensemble. Les intrigues sentimentales secondaires, comme les mésaventures de la servante Catherine et de sa soeur Flore avec le sinistre Azéma, sonnent finalement plus juste que la principale.

D'un rouge incomparable, peut-être... Mais d'un rose certain.
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L'action "D'un rouge incomparable" se déroule pendant la révolution française et plus précisément à Montpellier.

Elisabeth Coste habite Montpellier et elle est issue d'une longue lignée familiale de Drapier. L'héritage familial s'est étiolé à travers le temps, et la famille Coste ne possèdent plus qu'une boutique de tissus, draps.... qu'Elisabeth tient tant bien que mal. La révolution a supprimé les inégalités mais le pays est en faillite. L'assignat ne vaut pas grand chose (pour ne pas dire rien) et Elisabeth a en charge un père grabataire et une jeune domestique pleine de rêves et d'espoirs révolutionnaire.

Un jour, un jeune garçon laisse à Elisabeth un bébé, en disant qu'il repassera le prendre. Illusion. Ni l'enfant, ni la mère du bébé ne reviennent.
Alors, Elisabeth, jamais mariée, sans enfant, adopte la petite fille de quelques mois et lui donne le prénom de Marianne.
Mais cette adoption n'est pas sans soulever des questions. Elisabeth va voir le juge pour légaliser l'adoption.
Cette histoire serait banale si ce juge de paix ne lui rappelait pas une vieille histoire oubliée, un amour perdu qui refait surface : Joseph Durand.

Se déroule toute une histoire entre Joseph Durand et Elisabeth Coste sur fond de Révolution Française. Un roman d'amour qui n'est pas trop ma tasse de thé.

Je reconnais par contre l'immense travail de recherche qu'a dû faire Véronique Chouraqui sur l'histoire de Montpellier au temps de la révolution. Même si j'ai eu du mal à lire le livre au début, j'ai littéralement dévoré la partie où tous les personnages sont confrontés "à la patrie en danger" et le procès qui s'en suis. Procès "d'exemple" qui démontre qu'il fallait donner au peuple du sang. Référence au "Panem et Circences" du temps de Rome.

A un moment, je me suis mis à comparer le livre aux films : Chouans et Mariée de l'An II. Similitude non dissimulé de sens.

En résumé, un roman agréable à lire.
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D'un rouge incomparable est un roman historique, tel que Walter Scott savait les construire, sachant y faire passer le souffle du romantisme. La dimension historique transforme l'intrigue principale en lui donnant une épaisseur qui gonfle la dimension des sentiments qui animent les personnages.

Alors que les romans historiques se déroulant en province au moment de la Révolution française prennent régulièrement pour cadre les régions de l'Ouest (avec les Chouans au nord de la Loire et les Vendéens au sud), on est heureux de pouvoir découvrir avec "D'un rouge incomparable" un Languedoc, que les historiens savent avoir été très agité durant toute la période allant de 1792 à 1815 par des conflits entre partisans de diverses formes de régime politique. Toutefois, dans une ville comme Nîmes, les oppositions se manifestèrent de façon bien plus violente qu'à Montpellier où est située l'action du livre "D'un rouge incomparable". de courtes notes, comme à la page 58 sur le camp de Jalès en Ardèche actif rassemblement de contre-révolutionnaires, répondent à un désir de meilleure compréhension de la situation dans la région et incitent parfois à en savoir plus par la lecture de textes autour des faits auxquels il est fait allusion.

L'action démarre au début novembre 1791 et la lutte contre les prêtres réfractaires sert d'amorce au récit. L'héroïne est la soeur d'un curé qui a refusé de jurer sur la Constitution civile du clergé et elle va être amenée à retrouver Joseph un ami d'enfance, devenu un révolutionnaire. Recueillant une enfant abandonnée de surcroît, Élisabeth Coste a la lourde responsabilité de devoir nourrir plusieurs personnes.

Si la Révolution donne aux femmes le droit de monter à l'échafaud, elle ne leur accorde pas pour autant le droit de vote, pour reprendre un mot d'Olympes de Gouges, dont une biographie écrite par Olivier Blanc vient d'être rééditée début 2014. Voilà notre héroïne en grand danger de passer pour quelqu'un qui a stocké de la farine afin de s'enrichir en la revendant (sous une forme brute ou travaillée) au prix fort, bref d'appartenir au groupe des "accapareurs". À l'extrême fin du XIXe siècle le chanoine Saurel avait consacré un livre entier au sujet et il l'avait intitulé "Un sanglant Episode sous la terreur à Montpellier, l'affaire dite des Galettes". Élisabeth Coste va trouver sa place dans cette Affaire dite des galettes qui est jugée au théâtre (à défaut de pain, on offre aux habitants de Montpellier un spectacle) dans le printemps 1794 ; les historiens nous apprennent qu'elle s'est traduite par quatre acquittements, quatre emprisonnements et quatre exécutions. Dans lequel de ces trois groupes, la romancière a-t-elle choisi de mettre Élisabeth Coste ?

La chronique de cet ouvrage s'inscrit dans le cadre de l'opération "Masse Critique" de Babelio.
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Autant l'avouer tout de suite, j'ai eu du mal à me plonger dans le récit de madame Chouraqui. Les débuts entre son ouvrage et moi ont été assez timides, on s'est tournés autours quelques chapitres. Puis la magie a opéré. Je me suis retrouvée impliquée dans l'histoire d'Élisabeth -et des autres-. J'ai eu peur avec les personnages, j'ai espéré avec eux et j'ai été en colère.

Tout ce que j'aime dans les romans historiques est présent : la rigueur, la peinture d'une époque et d'un lieu, le souffle romanesque. Il faut dire que madame Chouraqui, Docteur en Droit, a soutenu une thèse en Histoire du Droit et que c'est ainsi qu'elle s'est trouvée plongée dans cet épisode de la Terreur. Autre point fort du roman : le contexte géographique, puisque nous nous trouvons à Montpellier. Je ne connais pas du tout l'histoire de cette ville et j'ai eu le plaisir d'apprendre beaucoup de choses.

Bien que style de l'auteure soit parfois très classique, le choix du sujet offre au lecteur des questionnements universels. Il est question de justice, il est question d'humanité, il est question d'indignation.

Pour un premier roman, j'avoue avoir été impressionnée. J'espère que Véronique Chouraqui n'en restera pas là et nous fera visiter d'autres époques, d'autres affaires, d'autres lieux.
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Six heures du soir,19 germinal, an II. Une jeune femme, Elisabeth Coste, est décapitée, ainsi que trois autres accusés, à Montpellier, sur la place du Peyrou, devenue place de la Révolution. Leur crime? Avoir fait cuire des galettes, pourtant plus économiques et nourrissantes que le pain, qui manque cruellement.
Ce roman de Véronique Chouraqui "D'un rouge incomparable" doit son titre au rouge écarlate dont seuls les teinturiers de la rue de la Draperie Rouge de Montpellier avaient le secret, couleur obtenue par la graine de cochenille, petit fruit poussant sur les chênes kermès, dans la garrigue. Mais ce rouge n'est-il pas, aussi, celui du sang que fait couler la guillotine, d'abord à Paris, puis en province?
Un récit riche, et propre à satisfaire un très large public.
Il plaira à ceux qui aiment les tendres et courageuses figures féminines, à ceux qui cherchent de belles histoires d'amour, car, au fil des pages, s'entrecroisent et se déroulent non seulement l'aventure d'Elisabeth et de Joseph, dont l'amour n'a pu se réaliser à cause des barrières sociales, mais aussi celle de la petite Flore, victime du cynique Azéma, celle de Catherine, la jeune servante, ardente, avide de s'instruire et de voir évoluer la condition des femmes, et bien d'autres...
Il plaira à ceux qui cherchent action, suspense et rebondissements: l'époque y est, hélas, propice.
Il plaira à ceux qui s'intéressent à l'histoire locale. Comme les événements s'étendent sur plusieurs années, on se trouve d'abord dans un Montpellier relativement calme, qui n'a même pas les outils permettant de faire fonctionner la guillotine. Puis, la répression se fait de plus en plus féroce, les prêtres réfractaires sont déportés ou doivent s'enfuir, leurs familles sont inquiétées. On apprend l'écrasement sanglant du camp contre-révolutionnaire de Jalès, en Ardèche. Bientôt les Espagnols sont aux portes de la ville, Montpellier est en état de détresse et de famine, le Jardin des Plantes est saccagé, les manuscrits, livres et gravures de la bibliothèque brûlés, le théâtre devient la sinistre scène de parodies de jugements, dont l'issue sanglante est déjà décidée. En arrière- fond, on entend le bruit et la fureur de la capitale, on apprend la mort sur l'échafaud d'Olympe de Gouges, les exécutions, les règlements de compte sous couvert de patriotisme.
Et c'est là le plus grand intérêt de l'ouvrage, le terrible tableau de ces années noires, où employer par hasard le mot "royaume" est de la provocation, où des ascensions spectaculaires se font au prix des pires infamies, où les dénonciations sont quotidiennes, où les juges ne sont que des pantins sinistres soumis au pouvoir, tandis que ceux qui, comme Joseph Durand, croyaient à la Révolution voient leurs idéaux bafoués.
Le style de Véronique Chouraqui est aisé, le ton varié, la documentation - il s'agit d'un fait réel - extrêmement solide. On regrette néanmoins que l'instruction de l'affaire des galettes et le procès, malgré l'intérêt qu'ils présentent, traînent un peu en longueur...Mais on ne peut que féliciter les Editions TDO et l'auteur pour cet ouvrage riche, prenant et accessible à tous les lecteurs, et je ne peux que remercier Babelio et Masse Critique pour m'avoir permis de le connaître.
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D'un rouge incomparable comme le rouge dont les teinturiers de Montpellier gardaient jalousement le secret: la cochenille; rouge comme l'amour, un amour impossible entre la grande bourgeoise, fille du maître drapier et le fils d'un pauvre ouvrier; rouge comme le sang que réclamme la Révolution et la guillotine dont Montpellier n'a pu encore se servir...
Dans ce roman, "librement inspiré de faits réels", on assiste au combat d'Elisabeth qui, à l'aube de la période qu'on appellera la Terreur, veut adopter la petite fille abandonnée devant chez elle. En entammant la procédure d'adoption, elle se retrouve face à un juge: Joseph. On comprend très vite que cet homme qui a quitté la ville il y a 25 ans, est en fait le grand amour d'Elisabeth. Au fil du roman, on apprendra par la flash backs successifs l'histoire de leur amour et de sa triste conclusion.
On pourrait croire que la Révolution et son idéal d'égalité va rendre les choses possibles entre Joseph et Elisabeth, mais il n'en est rien , au contraire parce que l'un est juge et un patriote convaincu du bien fondé de la Révolution ; l'autre, la soeur d'un prêtre insermenté. Joseph se verra même contraint d'apposer les scellés sur les biens d' Elisabeth en raison de la déportation de son frère, prêtre rebelle aux idées nouvelles de la Révolution. Suite à cela, Elisabeth se retrouve sans ressources avec un père grabataire et une enfant malade. Pour s'en sortir alors que les Espagnols sont aux portes de la Région et que la famine sévit dans d'autres villes, elle fait confectionner des galettes. Mais la situation politique est explosive et les autorités communales ont besoin de faire des exemples de lutte contre les "aristocrates" afin de se faire bien voir de Paris, voilà donc Elisabeth, sa domestique et leurs amis accusé de complot contre la Révolution et d'accaparement de denrées alimentaires...
L'auteur nous raconte une belle histoire d'amour, bien sûr, mais de son écriture limpide , elle nous décrit les rouages de l'âme de ses personnages. Elle se livre à une véritable et subtile étude psychologique . Les personnages de Joseph et de Catherine, la domestique sont particulièrement bien décrits on comprend le cheminement de ses deux êtres qui croient de toutes leurs forces dans l' idée d'égalité et dont la réalité va broyer toutes les illusions. L'auteur rend bien aussi l'atmosphère délétère où chacun peut se voir accuser "d'aristocratie" et "d'antipatriotisme" par ses voisins, où la moindre remarque, le plus malheureux des commentaires peut voir condamner à la décapitation après une parodie de procès où les juges inventent les lois en fonction des besoins... J'ai donc passé un très bon moment avec ce roman et j'en remercie Babelio et la Masse Critique ainsi que les Editions TDO.
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Elisabeth est issue d'une longue lignée de drapiers montpelliérains. Mais les affaires marchent moins bien. Pourtant un jeune garçon dépose un bébé sur son seuil avant de s'enfuir. Il faut déclarer cet abandon mais à sa grande surprise le juge de paix lui est bien connu. Pauvre, il a fait partie des apprentis de son père avant de disparaître pendant 20 ans. Ils étaient amoureux mais leur différence de condition rendait inimaginable une union.

Mais l'intérêt de ce roman n'est pas dans cette histoire d'amour, il est dans les événements révolutionnaires à Montpellier, une ville qui ne les vit pas au même rythme que Paris. L'absence de livraison de guillotine a créé un déficit de répression qu'il faut rattraper. Et la confection de galettes semblables à celles qu'on fournit aux marins va être un excellent prétexte.

L'image donnée de la Révolution est assez négative mais l'ouvrage est inspiré des archives de la ville et est donc en grande partie véridique.

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La vie de Montpellier à la fin de la Révolution Française.

Souvent, lorsqu'on parle de Révolution Française, on parle de révoltes, de Louis XVI et de Marie Antoinette, de la fuite des nobles. C'est ce que suscite la Révolution et il est vrai que cela donne une foule d'intrigues qu'elles soient policières, amoureuses ou tout simplement historiques. La Révolution Française excitera toujours notre imagination car un tel chaos, un tel bouleversement de l'ordre établi permet de développement d'une foule d'idées.

Ici, l'auteure ne déroge pas à la règle. Elle prend un fait divers qui est un procès pour la vente de galettes au lendemain de la Révolution et à partir de là elle tisse sa toile. L'accusée était une ancienne bourgeoise dont la famille faisait partie des compagnons drapiers. Elle était amoureuse d'un apprenti qui est devenu juge. Elle est la seule de la famille pouvant continuer le commerce même si c'est difficile car les Compagnons n'existent plus, ce qui signifie la fin d'un savoir faire. Elle est seule, a décidé d'adopter une gamine et son frère est un prêtre qui a décidé de rester fidèle à la papauté.

Ainsi, nous oscillerons entre situation économique, situation politique, et situation amoureuse. Nous aurons là l'histoire d'une femme courage à la recherche de la justice pour elle et pour les siens.



Mais voilà, la sauce n'a pas pris.

Je ne doute pas des intentions de l'auteure, bien au contraire, mais j'ai des questions en suspens. En effet, pour commencer, une servante d'Elisabeth nous parle des droits de la femme, de femmes élues, etc. Je sais bien que nous sommes juste après la Révolution mais on est pas un peu tôt pour y penser ? Surtout de la part d'une servante ? Un tel raisonnement de la part du plus bas peuple me semble un peu bizarre. A l'époque, on cherchait plutôt à se nourrir quand même.

Autre chose, le juge Joseph faisait partie des apprentis de la draperie. Il faut aussi me dire où il a trouvé l'argent pour sa formation. Ainsi que le bagage culturel et les relations. Je doute du parcours réel historique (pourtant, je peux me tromper).

Enfin, les dialogues. Tout le monde parle avec un beau langage que même nous nous n'avons pas. N'y aurait il pas fallu faire un peu plus de réalisme à ce sujet ?

Bref, ceci est un premier roman et surtout ne faites pas comme moi, privilégiez l'aspect romance avant l'aspect historique et vous devrez vous en sortir pas trop mal. Nous avons là une plume qui doit encore se tailler un peu plus. Dans tous les cas, je tiens à remercier Babelio pour sa découverte.
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En adoptant Marianne, Elisabeth, drapière à Montpellier en 1791, retrouve son amour de jeunesse, Joseph, qu'elle n'a pas revu depuis 25 ans. L'histoire entre les deux personnages est racontée par des "flash-back". Elisabeth et Joseph ont bien plus qu'un passé commun. Ainsi on comprend ce qui les a unis et ce que les a séparés.

Véronique Chouraqui réussit à créer une ambiance oppressante. Elisabeth fait partie des notables de Montpellier. de plus, son frère est un prêtre non assermenté. On imagine facilement quel drame se dessine autour d'elle et de son entourage.

L'auteur a fait un excellent travail de recherche historique sur la période révolutionnaire. Véronique Chouraqui nous décrit avec justesse la Terreur : dénonciations, peines de prison, climat de suspicion et d'oppression.

Des thème divers et variés sont abordés, comme la condition des femmes à la fin du XVIIIème siècle à travers les personnages féminins du roman. D'autre part, le roman a un côté psychologique qui m'a plu, chaque personnalité est analysée, le contexte spatio-temporel est bien décrit. L'auteur nous donne ainsi un aperçu d'une ville de province à la charnière du XIXème siècle.

Même si le sujet est grave et dramatique Véronique Chouan n'hésite pas à rajouter quelques touches d'humour à son récit. En voici un exemple concret : "Fait à Montpellier, le 19 germinal an deuxième de la fondation de la République impérissable en séance publique ; Présents : Salsifis Gas, Président ; Betterave Devic , Tournesol Escudier, Raisin Peytal, Junius Jeanjean Greffier [...] L'Histoire retiendra sans doute que des juges courageux, pour montrer leur patriotisme, avaient pris comme seul et unique initiative, le risque énorme de changer leur prénom et de transformer un tribunal en jardin potager."

Ce premier roman est donc une réussite et je n'hésiterai pas à lire les prochains romans de Véronique Chouraqui.

Merci à Babelio et à TDO Editions
Lien : http://lilasviolet.blogspot...
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