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Citations sur L'homme au complet marron (75)

Vrai, la vie est trop dure. Les hommes ne veulent pas de vous si vous n'êtes pas jolie, et les femmes ne vous supportent pas si vous l'êtes.
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- Êtes-vous sûre de cet homme ?
Un sourire bizarre effleura les lèvres de la danseuse.
- Absolument sûre. Il ne brille pas par l'intelligence, mais on peut se fier à lui.
Elle s'arrêta un instant, puis, sur un ton d'indifférence, ajouta :
- Au fait, c'est mon mari.
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Tout le monde fut très bon pour moi. J'appréciais la bienveillance de mon entourage. Il faut bien le dire, je n'étais pas accablée de chagrin. Mon père ne m'avait jamais aimée, je ne le savais que trop. S'il m'avait aimée, je l'aurais aimé aussi. Non, il n'y avait pas eu de tendresse entre nous, mais nous formions quand même une famille ; je l'avais soigné, j'avais secrètement admiré son érudition immense et son dévouement intransigeant à la science. J'étais peinée de le voir mourir au moment où la vie l'intéressait le plus.
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Oui, j'étais heureuse, mais j'avais en outre l'étrange impression d'attendre quelque chose - quelque chose qui n'allait pas tarder à arriver. J'étais tendue, surexcitée.
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PROLOGUE
Nadine, la danseuse russe qui avait conquis Paris en coup de vent, revint saluer la dixième fois, rappelée par les applaudissements frénétiques. Ses longs yeux noirs brillèrent dans un sourire, sa bouche écarlate eut une moue hautaine. Les Parisiens enthousiastes continuèrent encore d’applaudir quand le rideau tomba sur les ors, les rouges et les bleus du décor bizarre. Dans un tourbillon de voiles tango et bleuâtres, la danseuse quitta la scène. Un monsieur barbu la reçut dans ses bras. C’était son manager.
— Bravo, ma petite, bravo, cria-t-il. Ce soir, tu t’es surpassée.
Et il lui plaqua sur les joues deux bons gros baisers d’affaires. Nadine accueillit l’hommage avec l’insouciance que donne une longue habitude et passa dans sa loge, où parmi des gerbes de fleurs traînaient de merveilleuses toilettes brodées de dessins futuristes. L’air était lourd d’exotisme et de parfums étranges. Jeanne, l’habilleuse, déversait sur sa maîtresse, en la dévêtant, un torrent de flatteries grossières.
Un petit coup à la porte l’interrompit. Jeanne se leva et revint, une carte à la main.
— Madame reçoit-elle ?
— Faites voir.
La danseuse tendit une main indolente, mais, à la vue du nom gravé sur le vélin : Comte Serge Pavlovitch, une lueur s’alluma au fond de ses prunelles.
— Faites entrer. Le peignoir jaune, Jeanne, et faites vite ! Quand le comte entrera, vous sortirez.
— Bien, Madame.
Jeanne apporta le peignoir, adorable chiffon jaune d’or bordé d’hermine. Nadine s’en enveloppa et s’assit à sa table de toilette, battant de ses longs doigts fins la mesure d’une danse et se souriant dans son miroir.
Le comte, très svelte, très élégant, très pâle, très las, neutre de traits et de langage, un de ces hommes qu’on rencontre à la douzaine et qu’on reconnaîtrait difficilement, sans leurs allures trop maniérées, s’inclina respectueusement sur la main de Nadine.
— Madame, enchanté de vous présenter mes hommages.
C’est tout ce que Jeanne put entendre avant de fermer la porte derrière elle. Dès qu’ils furent en tête à tête, le sourire de Nadine s’évanouit.
— Bien que compatriotes, nous n’allons pas parler russe, hein ? dit-elle.
— Et pour cause ! répliqua son compagnon. Puisque ni vous ni moi n’en savons le premier mot.
D’un commun accord, ils adoptèrent l’anglais. Maintenant que le comte avait abandonné son accent affecté, on ne pouvait douter que ce ne fût sa langue maternelle. Il avait débuté dans la vie comme acteur à transformations dans un music-hall de Londres.
— Vous avez eu un succès formidable, ce soir, fit-il. Tous mes compliments.
— Malgré tout, répondit la danseuse, je suis toujours inquiète. Ma situation n’est plus ce qu’elle était. Je n’ai jamais pu détruire complètement les soupçons nés pendant la guerre. On m’observe et on m’espionne continuellement.
— Mais vous n’avez jamais été accusée d’espionnage ?
— Le patron est trop malin, il a tout prévu.
— Vive le colonel, dit le comte. Qu’est-ce que vous en dites, vous, de sa retraite ? Prendre sa retraite, lui ! Comme un médecin, un plombier ou un boutiquier…
— Ou comme n’importe quel homme d’affaires, termina Nadine. Eh bien, moi, ça ne me surprend pas.
Un homme d’affaires merveilleux, c’est ce que le colonel a toujours été. Il organisait les crimes comme un autre organiserait une usine. Sans se compromettre lui-même, il a conçu et dirigé une série de coups ébouriffants dans toutes les branches de sa «profession». Vols de bijoux, documents forgés, ...
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A cet instant, l’homme se retourna comme s’il s’apprêtait à revenir sur ses pas. Il me jeta un coup d’œil, puis aperçut quelque chose derrière moi et changea de visage. Il avait l’air terrorisé, pris de panique. Comme devant un danger imprévu, il eut un mouvement de recul involontaire et, oubliant qu’il se trouvait au bord du quai, tomba à la renverse sur la voie. Il y eut une lueur fulgurante, suivie d’un crépitement électrique. Je poussai un hurlement.
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- Il y a encore quelque chose qui me tracasse, dis-je. Il nous faudrait chiffrer nos dépêches. Ce serait trop bête si nous nous laissions prendre encore une fois par ce truc de faux messages.
- Rien de plus facile. Dans mes lettres, je bifferai toujours le mot "et".
- Exiger la marque de la maison, murmurai-je. Et les dépêches ?
- Toutes mes dépêches seront signées "Andy".
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La vie est bien difficile. Les hommes ne sont pas gentils avec vous si vous n'êtes pas jolie et les femmes ne sont pas gentilles avec vous si vous l'êtes.
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J'ai toujours désiré des aventures. Mon existence était d'une monotonie horrible. Mon père, le professeur Beddingfeld, était une des plus grandes autorités scientifiques en Angleterre sur la question de l'homme primitif. C'était véritablement un génie -tout le monde le reconnaît. Son esprit planait dans les époques paléolithiques, et le malheur de sa vie était que son corps habitât le monde moderne. Papa n'avait aucune estime pour ses contemporains - il méprisait même l'homme néolithique ; son enthousiasme se limitait à l'âge de pierre.(...)
Et pourtant sans que je m'en doutasse, chaque instant me rapprochait de la grande Aventure.
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Les grands hommes sont toujours seuls.
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