L'impatience d'une autre nuit
se dilue
sous la pluie
le poème se livre
au seul désir
d'exister
ici et maintenant.
La solitude au creux du corps
fermée à la lumière
du dehors
je suspendrai
le silence
à mes mots
à mes pas impossibles.
Une ombre à bout
de souffle
chancelle
de peur et d’espérance.
La moelle affolée
essaime ses larmes coagulées
dans la chaleur du sang épaissi.
À l’instant
où la main
tendue
se replie sur le vide.
je me résous à consentir à la fatigue
des mots tremblants
à ne plus espérer.
On n'entend le souffle
que lorsqu'il se retire
dans le vertige bref
du silence qui s'installe
Seul le poème
est digne du désespoir.
Qu'est-ce qui sépare
la vie de la mort ?
Le souffle.