La nature sauvage représente un vide civilisationnel autorisant une intensité d'être et une plénitude d'existence hors du commun.
L’acte de partir se mue en une banale opération commerciale. On croit partir alors qu’on ne sort plus guère de ses usages domestiques.
Le monde du voyage est évidemment un univers mobile. La conscience, une fois sur la piste, devient mobile et se tient à l'affût. Elle se nourrit de rencontres, visite d'autres humanités, explore la non-humanité de la nature, croise hommes et animaux, traverse des rivières et respire la fumée des bords de route. Si le voyageur fait l'expérience de la diversité du monde, il en éprouve également l'unité.
Évasion et création, - réaliser ce que l'on est potentiellement, par essence, ce qu'on est, se créer par ce que l'on expérimente et explore. La querelle entre essentialisme et existentialisme ne tient pas. Le voyage les réconcilie en approchant l'inconnu, en soi et au-dehors.
Peut-être une de nos tâches les plus urgentes est-elle de réapprendre à voyager , éventuellement au plus proche de chez nous, pour réapprendre à voir.