Encore une réécriture de conte : en effet, j'adore ça et je saute dessus dès que j'en vois une passer ! Surtout que La Petite Sirène est un de mes favoris. Alors quand on me promet une version plus sombre et cruelle d'un de mes contes préférés, je n'hésite pas une seconde.
Il faut aussi se pencher sur la beauté de l'objet-livre édité par
De Saxus, magnifiquement illustré. Et encore, je n'ai pas réussi à mettre la main sur la version hardback !
Bref, j'étais conquise au premier regard. Reste à voir si le contenu m'a tout autant séduite…
Le royaume assassiné est raconté alternativement par deux êtres que tout oppose : Lira, la princesse sirène tueuse de princes et Elian, le prince humain tueur de sirènes. Pour avoir désobéi à sa mère, la puissante et cruelle Reine des Mers, Lira est transformée en humaine. Elle a jusqu'au prochain solstice pour rapporter à sa mère le coeur d'un humain, sans bénéficier de ses pouvoirs de sirènes. Mais c'est Elian qui la recueille, lui qui a quitté ses fonctions princières pour parcourir les mers avec son fidèle équipage de pirates et détruire les sirènes, et surtout celle qu'on nomme la Dévoreuse de Princes, sans savoir qu'elle arpente maintenant son bateau sur deux jambes. Alors qu'ils devraient se combattre, Lira et Elian unissent leurs forces à la recherche d'un artefact qui permettrait de vaincre la Reine des Mers, même s'ils n'ont ni les mêmes raisons ni le même objectif final…
Alexandra Christo a réussi à la fois à s'éloigner du conte, tout en conservant quelques marqueurs forts. Pourtant, en faisant s'unir Lira et Elian dans une quête commune, elle offre un fil rouge qui n'existait pas dans l'histoire originelle et qui est la bienvenue. J'ai aussi beaucoup aimé l'univers imaginé par l'autrice, avec des royaumes bien différents les uns des autres. Il m'a tout de même manqué une carte pour pouvoir m'y retrouver.
Si je me suis attachée aux personnages, principaux et secondaires, je les tout de même trouvés un peu lisses. Lira n'est pas aussi cruelle qu'on pourrait le penser, par exemple.
L'univers et l'intrigue m'ont aussi paru sous-développés. En fait, l'autrice aurait pu aller bien plus loin et rendre son récit plus complexe, moins linéaire. Il m'a manqué des retournements de situation, des trahisons, des échecs… Je conçois que c'est difficile à faire dans un seul roman, même si celui-ci fait 500 pages. En fait, une duologie aurait largement eu sa place ici.
En résumé,
le royaume assassiné est une très bonne réécriture de la Petite Sirène, qui aurait pourtant gagné à être développé sur au moins deux tomes. Ceci dit, si tu aimes les pirates, les sirènes, les batailles maritimes et les quêtes qui semblent impossibles, tu devrais apprécier ce roman. Rien que pour la beauté du livre, je suis contente de l'avoir ajouté à ma bibliothèque.
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