Citations sur Lettre à mon ravisseur (60)
Le silence était ahurissant. Une nouveauté pour moi. J'ai même cru avoir un problème d'ouïe. C'était comme si tous les sons auxquels j'étais habituée avaient été retirés, retranchés. Comparé au bombardement sonore de Londres, le désert me donnait l'impression d'être sourde.
« J’ai tout fait en fonction de toi, j’ai mis les bouchées doubles pour tout terminer afin de te sauver au plus vite. » (p. 130)
_ Vous êtes malade, ai-je craché. Vous faites une fixette sur une gamine de dix ans et vous l'enlevez six ans après ? Vous êtes complètement tordu !
_ Non, tu as rétorqué, la bouche pincée. ça ne s'est pas passé comme ça. Je n'ai pas fait de fixette, tu as ajouté, le visage dur, un visage de tueur. Tu ne connais pas toute l'histoire.
_ Je ne veux pas la connaître !
Tu as laissé tomber ton pinceau avec fracas et tu as traversé la pièce en trois enjambées. J'ai rampé sur le sol vers la porte, mais tu m'as attrapée par la jambe.
_ Lâchez-moi !
Tu m'as tirée vers toi.
_ Je ne te lâche pas et tu vas apprendre quelque chose sur moi, tu as dit d'une voix égale qui ne tremblait pas, la mâchoire crispée, ton haleine de terre âcre toute proche, la pression de tes doigts forte sur moi.
_ Je ne suis pas un monstre, tu as grommelé. Tu étais une enfant à l'époque. J'ai su que je te voulais bien après.
Les gens qui comptent pour nous ne sont pas toujours ceux qui devraient
"C'est toi qui m'as vue en premier. Tu avais une drôle d'expression dans le regard ce jour d'août, à l'aéroport: on aurait dit que tu voulais quelque chose de moi et que tu le voulais depuis longtemps. Personne ne m'avait jamais regardée comme ça, avec cette intensité. J'ai été troublée, surprise, sûrement. Des yeux tellement bleus, d'un bleu si froid, qui me regardaient, espérant peut-être que je les réchauffe. Ils ont un pouvoir terrible, tes yeux, tu sais, et beaux avec ça."
Ce que tu as fait n'est pas le truc génial que tu imaginais.Tu m'as éloigné de tout, de mes parents, de mes amis, de ma vie.Tu m'as emmenée à la chaleur, exposée au sable, à la poussière et à l'isolement. Et tu aurais voulu que je t'aime. Et c'est précisément ce qui est le plus dur à avaler. Car, effectivement, je t'ai aimé ou, du moins, j'ai aimé je ne sais quoi du désert.
Mais je t'ai également haï, je ne peux pas l'oublier.
Les gens sont peut-être comme les insectes, attirés par la chaleur, avides d'infrarouges. J'ai laissé mon regard errer à travers le paysage en quête de la chaleur d'un humain, d'un humain en particulier.
Je me suis frotté les yeux, incrédules; je faisais l'idiote. Mais je n'y comprenais rien. D'un coté, je voulais être avec toi et, de l'autre, je ne le voulais pas. Ca ne tenais pas debout.
Les gens sont peut-être comme les insectes, attirés par la chaleur, avides d'infrarouges. J'ai laissé mon regard errer à travers le paysage en quête de la chaleur d'un humain, d'un humain en particulier.
Le feu détruit tout pour la survie des chênes. C'est malin, très proche de l'humain, en fait, attendre que tout le monde dégage pour s'installer.
J'ai décidé de donner un nom à toutes les poules, les deux grosses grises se sont appelées Ethel et Gwen, en hommage aux vieilles dames du bus, la petite rouge, Maman, la rouge dodue, Anna, la grande aux plumes oranges, Ben (oui, je sais, c'est un nom de garçon et alors ?), la blanche maladive, Alison, comme ma grand-mère et le coq, Salaud, comme toi.