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Critique de nicolab37


La tentation d'exister m'a moins enthousiasmé que "précis de décomposition" ou "sur les cimes du désespoir".
Trop verbeux parfois, je n'ai pas retrouvé les aphorismes fulgurants de ses écrits précédents. Cioran tergiverse sur les religions qu'il passe au vitriol (plutôt qu'au marteau), sur la déchéance des civilisations chrétiennes, définitivement ramollies par une foi apathique. Il s'attarde trop longuement sur son admiration pour le peuple juif, nous égare dans son chapitre sur le commerce des mystiques, trop pesant.
Néanmoins, on le retrouve avec plaisir quand il nous parle de son rapport à l'écriture ("cette barbarie à l'égard de l'intime"), quand il s'en prend à l'art moderne ("ce qu'un artiste produit de meilleur, ce sont ses idées sur ce qu'il aurait pu accomplir") ou quand il nous exhorte à penser contre nous même.
Au cours de ses réflexions Cioran se plait toujours à nous rappeler l'essentiel de notre vaine condition humaine, ce gouffre qui nous hante, la pensée de la mort, notre finitude. Il s'inspire largement de sagesse orientale pour nous convaincre que l'ascèse est nécessaire à qui veut pouvoir se survivre. Il faut avoir éradiqué l'être de toutes ses fictions, de toutes ses illusions pour finalement se résoudre à exister dans une duperie consentie.
Pas le meilleur du génie des Carpates, une lecture qui demande de l'acharnement.
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