Eh bien moi aujourd'hui, je vous le dis, si vous voulez aller plus loin dans le chemin étroit qui mène à la découverte, il faut perdre la tête, oui il y a une tête qu'il faut perdre, la tête qui sait c'est-à-dire qui croit savoir, trop vite, celle que Proust dénonce et fuit, cette tête à intelligence qui empêche la sensation de trouver son nom et les arbres aux tendres bras tendus en supplication de ressusciter.
Philippine a surgi avec l'autorité perçante d'une flèche. Je vais tout vous dire. Est-ce un nom ? Un mot ? On ne peut imaginer de (signifiant) vocable plus puissant. Si je l'avais cherché je ne l'aurais pas trouvé. Il m'a trouvée. L'autre jour, je filais, vite, je fuyais, avec l'impatience à travers les parcs enclos d'un texte avec lequel j'entretiens un rapport totalement passionnel, pressée d'avoir fini d'en souffrir, d'échapper à la répétition d'une douleur à moi destinée depuis toujours, ne pouvant ni le lire ni pas le lire (autres exemples Tristan et Iseult, Le Souffle, Lettres à Milena, Saint Julien l'Hospitalier),un de ces livres adorés et redoutés, sans charme littéraire pour me séduire et me protéger, et qui ne font que me faire mal avec précision. C'est un livre cruel, sans les consolations que prodiguent des phrases d'une beauté exaltante. Ceci se passa tout d'un coup - page 267.