Les grands arbres faisaient chuchoter leurs feuilles et les oiseaux invisibles chantaient l'hymne de la forêt. Peu à peu, comme un rideau qui s'ouvre, la forêt laissa apparaître une grande clairière.
Le tissu noir et scintillant d'étoiles l'enveloppa pour le transporter vers le vertige de l'infiniment grand. C'est ainsi qu'il aimait s'endormir.
Tout le monde s'était préparé pour la Grande Sortie. Elle n'avait lieu qu'une fois dans la vie d'un élève. Le père d'Enor racontait encore des anecdotes au sujet de la sienne. Plus qu'une simple sortie, c'était un voyage au cœur de la forêt. Pour tous, cet événement était très attendu, car pour la première fois, ils allaient être séparés de leur famille.
Avant d'aller à l'école, il se rendait à la librairie de la Motte, située dans une impasse. C'était un arbre au tronc noueux, dont personne ne connaissait l'âge et dont la vitrine, enfumée par la poussière des ans passés, laissait entrevoir de vieux livres à la reliure de cuir, serrés les uns contre les autres. L'enseigne au-dessus de la porte portait un écusson de bois vermoulu sur lequel étaient gravés une plume d'oie et un parchemin.
Comment peut-on apprécier le bonheur, si l'on a pas été malheureux avant ?
la faiblesse de l'Homme, c'est la recherche du bonheur.
C'est la hiérarchie des besoins qui anime les êtres.
Comment peut-on apprécier la lumière si l’on n’a pas auparavant été terrifié par les ténèbres ?
Le bonheur, c’est la certitude d’avoir toujours mieux que le voisin. Par conséquent, il y aura toujours un groupe qui souffrira du comportement d’un autre selon des paramètres dérisoires sur lesquels on peut jouer. »