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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
4 tomes, voilà une bonne alchimie entre une série pas trop longue mais pas courte au point de ne pas pouvoir entrer dans le sujet assez profondément. J'ai donc trouvé la formule super et parfaite pour ce que CLAMP voulait offrir à son lectorat.

Vous le savez, je connais CLAMP depuis un bout de temps, j'en suis gaga. Et depuis environ 2 ans je tente de lire leurs premiers manga, mais force est de constater que si nous voulons trouver les tomes en dehors d'internet, c'est une véritable quête épique. Mais je la continue ainsi, c'est bien mieux. Donc voilà, je n'avais jamais mis la main sur le début de CLOVER et mon binôme de SWAP m'a offert les 3 premiers, une chance et je tiens à l'en remercier véritablement. Je suis émue, conquise et tellement fan du mélange entre le style de ces mangakas, l'aspect « vieux manga » parce que oui on retrouve bien leur style mais elles ont beaucoup évoluée depuis et le côté steampunk de l'histoire.

Donc je n'ai pas encore fini de lire ce manga, mais je suis en bonne voie pour trouver la fin de mon précieux !

Parlons des personnages ! Sue est une héroïne assez atypique puisqu'elle reste énigmatique jusqu'au milieu du troisième tome. Malgré cela nous sommes attaché à elle dès le départ. Elle est fragile mais parait forte, elle est douce, attentive et n'a qu'une requête : partir de là où elle est afin d'être heureuse. La solitude dans laquelle Sue est plongée semble ronger ce personnage plus que tout mais l'arrivée de Ryu Kazuhiko change la donne. Elle peu enfin confier son mal être à quelqu'un. Chose qu'elle ne fait pas de la façon dont on pourrait s'y attendre. Elle ne cesse de chanter une chanson que Ryu Kazuhiko semble lui aussi très bien connaître. La relation entre ces deux personnages est véritablement étrange, mélancolique et tourmentée sans que l'on comprenne pourquoi au départ. C'est ce qui va nous être expliquer de manière délicate et surtout doucement.
Il ne faut donc pas vous attendre à une histoire épique, violente et pleine de rebondissement. Ici tout est lent et poétique. C'est comme un battement d'aile, un air de musique lancinant. Mais on se laisse facilement emporter et on se surprend très vite à espérer pour les personnages un avenir heureux et meilleur que celui qui semble les affecter et les faire souffrir sans que nous sachions réellement ce qui ne va pas.

Le graphisme gothique et steampunk à la fois est à tomber. J'adore les ailes de Sue et l'oiseau mécanique. Je ne vous parlerais pas du titre et de pourquoi il s'agit de Trèfle car c'est en cela que réside toute l'histoire et le découvrir est un véritable enchantement.
Voilà, j'espère que vous aussi vous pourrez tomber sur ce petit bijou car il est un ode à l'espoir, à l'amour et à la confiance.
Lien : http://chickon.fr/2015/08/06..
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(Critique générale des 4 tomes de la première édition)

Les battements d'une paire d'ailes, et le bruit qu'ils font dans ce jardin de silence : grincement mécanique de plumes de métal, dures et froides. Mélodie dissonante au rythme parfait et à la danse fugitive. Langage hermétique des oiseaux automates. le secret qu'ils entourent et gardent : elle.
Des yeux du même vert que les forêts oubliées suivent leur vol, s'étonnant peut-être de la grâce de ces corps lourds mais vides. Et le regard monte, monte, monte. Monte haut vers le sommet de sa cage et de l'infime ouverture pour en sortir. Vers la douloureuse tentation et la promesse impossible; vers l'impossible tentation et la douloureuse promesse. Ah, oui, s'envoler.

Pour nulle part et vers personne.
Mais s'envoler quand même.
Alors, emmène-moi
Emmène-moi loin d'ici
Vers un ailleurs certain, loin d'ici
Avec toi, emmène-moi

Le bouton de l'appareil tourne. La voix s'élève. Et la valse erratique d'une fuite dans un dédale étourdissant commence. On suit les échos lointains d'une mélodie fredonnée dans un monde étouffé par son propre silence. Cherchant le chemin, cherchant le sens. Cherchant la vérité et se cherchant soi-même aussi. Pour mieux tout perdre, peut-être. Pas à pas, note à note. Mêlant les lignes des partitions complexes au quadrillage vertigineux de la ville. Mêlant le blanc et le noir, presque sans dégradés. Comme autant de clignements d'yeux, de battements de cils ou d'ailes. Et on suit le dessin de lignes droites qui se croisent presque par mégarde, le trait assuré des formes épurées, sans nuance aucune. On est guidé sans ménagement à travers l'enchainement des images et des actions, la lente et subtile décomposition des mouvements qui confère à l'ensemble une vie fragile mais présente. On se laisse surprendre par la disposition insolite des cases éclatées, la position et la direction improbables des titres au sein des planches, les espaces entièrement vides au milieu de chapitres gros d'une seule page.

Ici, un plan qui se focalise sur un détail infime, sans conséquence aucune sur ce qui se passe ou ce qui se dit; et là, subitement, un nouveau point de vue offert par le biais des yeux d'un(e) autre. le regard qui semble glisser et errer. Des flashs et des fragments. Des éclats de lumière et une noirceur totale – les paupières qui s'abaissent et se ferment, le temps d'une seconde ?
Déstructuration, dislocation, désarticulation. du fond comme de la forme, de la cité comme de ses habitants. Des liens étroits et invisibles qui lient les individus les uns aux autres, comme des sentiments qui les hantent tous. Et de la valeur que nous sommes capables de donner aux choses et aux êtres. Alors on ferme les yeux, juste un instant, pour ne pas se laisser étourdir. Et rien. Plus rien, ou presque. Juste des paroles susurrées, mélopée aérienne, chant prophétique. La Muse de cet étrange recueil de poèmes. La seule harmonie. La voix à suivre. Oui, la voie à suivre.

Car tel est le paradoxe de Trèfle : une chanson, particulière et tout particulièrement, est au coeur du récit principal. Un chant comme fil d'Ariane pour ne pas s'égarer trop profondément ; ni dans le labyrinthe urbain où évoluent les personnages, soprano le temps d'une aria, ni dans le lacis des images et de la narration, faisant danser les yeux d'une case à une autre. Ramenant chacun à soi et à ses émotions – un dédale pour un autre. Ramenant, inlassablement, à l'essentiel. Résonnant dans le silence de cathédrale d'une ville grouillante et morte malgré tout, vidée de toute poésie ; triste écho de ce qui a disparu, de ce qui n'est plus véritablement entendu, faute d'être écouté avec sincérité.
Au milieu de ce mutisme assourdissant, les quelques rares onomatopées qui retentissent paraissent d'autant plus extraordinaires et les paroles, alors, d'autant plus fortes, d'autant plus importantes ; dans les paroles des protagonistes, oui, comme dans celles, toujours, du chant. Chaque mot à sa place, son utilité, son principe. Les phrases sont courtes la plupart du temps, pour insulter le moins possible le silence, pour s'économiser, pour tenter de combler maladroitement le vide entre les gens. Des échanges aussi brefs que les regards croisés. Une autre sorte de fuite, tout simplement.

Mais le contexte n'est finalement qu'un prétexte au conte des émotions et des sentiments humains, avec en premier plan la solitude et la recherche du bonheur. Quoi de mieux pour les dépeindre que la rencontre avec l'Autre ? Avec tout ce que cette rencontre-confrontation peut amener d'amour et de fraternité, de jalousie et de peur, de rivalité et de compassion. Ces moments de chaleur, de contacts et de partage, sont aussi intenses qu'ils sont éphémères et le froid est d'autant plus mordant lorsque leur fugacité éclate finalement. La solitude, juste ici. Avec ce qu'elle peut avoir de si pesant et de profondément fatiguant, abîmant ceux qu'elle touche dans une caresse corrosive. Avec son parfum de fatalité et sa saveur de rêves perdus. Clouant au sol, ailes toutes déployées, même ceux capables de s'envoler.
Et cela, si les différents Trèfles l'incarnent chacun à leur manière, Suh en est le paroxysme, prisonnière d'une cagée dorée depuis le plus jeune âge par la crainte que son pouvoir tombe entre de mauvaises mains. Seule, à bien des égards : solitude par manque de la présence d'autrui, solitude par son existence unique, solitude de l'être qui n'a nulle part où aller, nul endroit où « rentrer » – d'où son désir désespéré que quelqu'un l'emmène, d'où son impérieux besoin d'un Ailleurs certain. Infusée toute entière de mélancolie, voilée de mystère, incapable de partager l'impossible fardeau de sa vie ou de seulement en communiquer la douleur. Pas avec de simples mots sans tonalité, non, mais… ah. En tendant attentivement l'oreille, il se peut bien que tout soit juste là, audible à tous en réalité.

Faisant le voeu égoïste d'être heureuse, ne serait-ce qu'un petit peu, ne serait-ce qu'une fois, elle sort de sa cage-prison et prend son envol. Dénouant le complexe panier de chat en tirant sur le fil de sa vie. Dévoilant les liens et les secrets. le trèfle à quatre feuilles, isolé et esseulé, et pourtant au centre de tout. Car Suh influence plus ou moins tous les personnages dont on suit la trame, de façon directe ou non, avec des conséquences qui sont rarement heureuses. Tel est le prix à payer pour atteindre le bonheur.

Je veux être heureuse
Je cherche le bonheur
[…]
Emmène-moi avec toi
Je veux être heureuse
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Un des premiers mangas que j'ai lu. Je me souviens avoir eu beaucoup de mal à les trouver. Très poétique, pas forcément évident, très mélancolique également. A mettre dans des mains averties sous peine de décourager le lecteur non habitué car je ne pense pas qu'il soit directement accessible. Les graphismes sont sublimes. Pour moi c'est un peu un ovni.
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