Toujours dans mon entreprise de relire les perles de ma bibliothèque, avec la réédition récente de Pika, j'ai eu envie de replonger dans l'univers de Trèfle (Clover), cette saga encore inachevée des autrices qui m'avait laissé un drôle de sentiment d'incompréhension en tête à l'époque.
Je dis à l'époque car le titre a été publié chez nous il y a plus de 20 ans maintenant. J'étais alors au collège et certaines subtilités m'étaient passée au-dessus de la tête. Mais en 2022, j'ai été bien contente de retrouver ma belle édition en 4 tomes très fins avec leur jolie jaquette en papier calque un peu plus épais sur lesquels il y avait des effets stylisés en fonction des personnages mis en couverture. C'était parfaitement dans l'ambiance poétique et rétro futuriste du titre, donnant bien le sentiment d'être dans une sorte de concept art avec en prime cette ambiance de vieux polar que les autrices lui avaient donné.
A l'époque de sa sortie, qui coïncide avec celle de Card Captor Sakura chez nous, le titre tranchait avec la production précédente des autrices, notamment dans sa forme. Avec ses chapitres ultra courts qui se suivent et découpent une histoire ultra immersive, mais surtout son dessin et sa mise en page ultra épurée Mokono Appapa montrait qu'elle ne jouait pas dans la même cour que ses collègues.
L'univers de Trèfle (Clover), c'est un univers futuriste mélangeant inspiration fantastique à la
Lewis Caroll et steampunk. L'histoire est bien complexe comme on le découvre au fil de l'aventure se développant sur les deux premiers tomes. On suit un duo formé d'un militaire et d'une fille perdue un peu comme dans Leon. Tout démarre avec cet ancien militaire bien connu, qui a dû faire des siennes dans son temps, et à qui on confie la mission d'accompagner vers un lieu secret une mystérieuse jeune fille protégée par les pontes du gouvernement mais qu'une branche militaire essaie aussi de récupérer pour ses projets.
Entre transfert façon téléportation, arme greffée au bras, décor rétro futuriste avec verrière poétique, zeppelin et gare en métal à la Eiffel, c'est très mystérieux et singulier avec un petit air vernien qui m'a beaucoup plu. le tout s'accompagne d'une non moins mystérieuse chanson et d'une artiste entêtante qui suit tout du long les héros sans qu'on sache encore pourquoi, mais cela accentue le côté mélancolique et un brin désespéré des personnages qui cachent tous un lourd passé apparemment. C'est fascinant.
J'ai adoré l'épure des planches qui semblent flotter dans l'espace de la page mais qui se raccrochent au réel avec leur format très rectangulaire. le trait de Mokona Apapa change énormément de ce à quoi nous avait habitué le groupe, mais convient à merveille pour cet univers futuriste. J'ai adoré les inventions graphiques autour des méchas, des décors, des tenues et accessoires, c'est une belle inspiration steampunk matinée de culture asiatique.
Le premier tome nous embarque directement dans l'action et on ne voit pas le temps défiler au fil de ce road-trip à deux sous tension où on ne sait jamais quand, de qui et d'où va venir l'attaque. Fascinant et palpitant.
Point sur l'objet : Je suis fan de la beauté de ces calques qui changent à chaque tome dans l'élément en surimpression qu'ils mettent en avant et les paroles poétiques peuplant le rabat arrière et le résumé
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