AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Tous les diamants du ciel (22)

Le calva moussait un peu, ce qui arracha un rire à Wen. Pisse normande ne vaut pas qu’on se pende ! décréta-t-il, fier de sa rime.
Commenter  J’apprécie          132
Seule dans la rue où les passants hésitaient encore entre se hâter et s'attarder, Lucy posa sa langue sur le bout du mot sexe, puis suçota les contours du mot orgasme, faute de pouvoir savourer le relâchement majeur. Lucy en aurait pleuré, parce que trois mois sans baiser, hein, reconnaissons qu'aucune poésie n'y aurait survécu.
Commenter  J’apprécie          230
L’époque t’interpelle ? Profite. Egare-toi, et en crabe avance, pince à pince, pas à pas, acquis à tous les heurts, toutes les vitrines, ton cœur rebelle à quelques baisers des nichons au sillon si étroit qu’y glisser l’imagination c’est déjà jouir sans entraves, alors laisse-toi éblouir par ce déluge de hasards que promet ce café, celui-là, oui !, si banal pourtant en sa bakélite inanité, avec ses pieds de chaises chromés, son zinc sale et ses œufs morts sur un carrousel d’alu, avec aussi son formidable flipper – oui, encore un ! -, ce flipper qui est un cercueil sonore au fronton duquel s’affrontent des divinités que tu donnerais éternellement gagnantes, mais qui vont perdre, oh n’en doute pas, et ce sous l’impulsion de tes deux index, soudain rusés, tel Ulysse dédoublé, vite, gagne Ithaque, empoche le spécial bonus qui claque, et reprends une bière, même tiède, même fade, ta paume toujours à l’exacte température du désir, car la nuit, la nuit qui aime à balbutier, s’entrouvre à peine à tes dépendances.
Commenter  J’apprécie          260
Elle n’avait qu’une seule gloire, celle de n’être pas devenue une pom-pom pute au cul diplômé, fatalement enculée le 15 du mois par un gentil quarterback dans ce Connecticut auquel elle avait dit adieu – adieu à sa chambre aux draps vomis par Disney, adieu à ses copines manucurées et vite déflorées, adieu au monde gras des barbecues, adieu à son frère, de trois ans son esclave, pulvérisé par un bus, son frère qu’elle avait giflé une heure avant sa mort parce que ce chérubin avait osé lire – lui qui ne lisait pas – une ou deux pages de son journal intime où fleurissaient plus de désirs que de pavots dans la vallée de Badakhchan. Et surtout : adieu aux adieux, à tous les adieux.
Commenter  J’apprécie          170
Dans la rue, les fenêtres aspirent l’air chaud, l’air chaud meuble l’obscurité, l’obscurité se détache des pierres, tout est cycle et sensuel, on vit enfin le cœur de l’été.
Commenter  J’apprécie          190
Défoncée, Lucy usait ses dix-neuf ans à même la panse d’un presque inconnu, pour l’amour d’une fumée qui lui coûtait sa bouche et ce qu’elle croyait encore être son cul.
Commenter  J’apprécie          170
Lucy s’effritait lentement au soleil de la rue, à l’ombre des allées, partout où s’égarer était monnayable. Ses rares amis l’avaient lâchée une fois l’argent du père dissous, noirci, injecté. Six mois vécus à force d’illusions dans un presque monde aux lumières irritables, un monde si savamment, si bêtement, si lâchement, effréné que la peau, une fois la rencontre consommée, n’était plus qu’une navrante panoplie d’ecchymoses. Six mois d’escales et d’écroulements, sous les porches, sur des matelas, dans des bars où chaque verre de bourbon cliquetait tel un reliquat de squelette mal fondu. Six mois à explorer les arcanes de la crasse et l’absence de joie, poches trouées, jupe déchirée, cheveux gras, tête lourde, pensées lourdes, cœur lourd, les yeux pareils à deux perles privées de nacre, seule ô si seule.
Commenter  J’apprécie          160
La France est nucléaire et Paris son noyau dépoli. Quand tout pétera, nous laisserons derrière nous un lambeau de brassard, deux cents billes à roulement et suffisamment de marie-jeanne pour voir venir.
Commenter  J’apprécie          130
Vivre est facile, vivre comme un bouton décousu.
Commenter  J’apprécie          110
Sur sa droite, des étagères, chargées de livres souvent inaccessibles en raison de bibelots et de cadres aux titres qui se lisaient de haut en bas, donc tête penchée vers la droite, parce que de conception anglo-saxonne. Il eut l’impression de détenir soudain le secret de ce mouvement de tête qu’avait souvent Lucy, une inclinaison machinale quand elle regardait quelque chose, et qui devait être la signature de son amour des livres. Antoine se demanda si le fait de lire les titres de façon ascensionnelle le rendait incompatible avec le mode imposé à son amie américaine, à moins que cette différence d’approche ne favorisât, bien au contraire, le contact de deux crânes s’intéressant au même rayonnage.
Commenter  J’apprécie          30






    Lecteurs (156) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

    Françoise Sagan : "Le miroir ***"

    brisé
    fendu
    égaré
    perdu

    20 questions
    3703 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

    {* *}