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Critique de Soukiang


Imaginez quelques instants, vous vous appelez Luca Ferrand, inspecteur de police à vos ordres, vous débutez à peine dans le métier, une simple intervention lors d'un braquage et c'est la bavure.
Vous êtes alors mis sur la touche le temps de décider de votre avenir.
Alors que vous pensez avoir touché le fond, vous croyez pouvoir retrouver un espoir de vous racheter en la rencontre fortuite d'une femme, Tanya, qui se dit menacée de mort.
Rien ne le préparera jamais à ce qui va désormais s'intituler le premier jour du reste de sa vie ...

Publier une chronique d'un roman qui s'inscrit parmi les plus gores jamais lus dans ma vie de lecteur, en ce jour de Noël ?
Une lectrice et bientôt auteure m'avait demandé d'écrire une chronique de la mort ...
Une bloggeuse Les mots de L.. est en train de le lire et de se poser la question s'il était possible d'aller encore plus loin dans le genre ?
Ni une, ni deux, je me lance à corps perdu et au risque de perdre encore un peu plus de mon âme.
Lâcher les chevaux quand ils sont encore en pleine force de leurs moyens et de leur puissance, c'est maintenant ou jamais !
Quand le thriller et l'horreur se disent Oui, c'est pour la vie, dans le meilleur de ce qu'ils pourront projeter mais surtout dans le pire de ce que l'humanité est capable ...
Comme la chanson éponyme de David Bowie, Let's go !

Toutes les personnes qui me lisent savent aujourd'hui combien j'attache une importance à certaines thématiques, au-delà des notions de bien et de mal, dans l'incertitude des valeurs qui sont aujourd'hui floutées, emberlificotées dans un magma de doutes existentiels véhiculés, une société en pleine mutation, à tous les niveaux, comme si l'on était à un carrefour de tous les champs du possible, des valeurs déboussolées par des personnes et des influences extérieures ?

Est-il nécessaire ou indispensable de tout montrer au cinéma comme en littérature de genre, avec force détails et récits macabres pour pénétrer au coeur de l'âme, dans cette frontière ténue entre la lumière et les ténébres, l'auteur Thomas Clearlake en avait déjà donné un aperçu éloquent avec son premier roman, L'essence des ténèbres, "Un thriller horrifico-fantastique ambitieux, riche en rebondissements, à découvrir !!!", l'horreur est tout à fait compatible pour se marier avec les codes respectés ou pas du thriller, comment donner un sens à une intrigue qui vous invite à creuser dans les profondeurs les plus malsains, dans les plus vils turpitudes que l'homme peut engendrer, j'ai pris mon temps pour lire et me laisser emporter par les flots nauséabonds et nefastes produite par une ambiance oppressante et d'une indicible aura, entre deux chapitres, l'air manque, le souffle est suspect, flux et reflux des sentiments percutés et chamboulés, si vous acceptez de lire Tréfonds, une chose est sûre, vous n'en ressortirez pas indemne !

Fort d'un travail de recherche indiscutable sur les mythes consacrés à certains questionnements théologiques, aux rapports de l'Eglise avec ses semblables, l'ancien et le nouveau testament, dans la dichotomie naissante entre les notions du bien et du mal, le satanisme, les ordres des Chevaliers, c'est tout un univers fascinant doublé d'une découverte majeure dans les fondements mêmes des sacro-saints principes et certitudes qui est remise en cause, oubliez tout ce que vous pensez ou savez sur les voies de Dieu, ils ne sont plus impénétrables, la preuve par Tréfonds qui vous propose une histoire âpre, sans remise de peine, je le redis encore une fois à chaque fois que l'effet produit le même résultat, pour comprendre la vie, il faut accepter la mort et tout ce qu'elle peut induire de courants de pensée, au fil du temps, la mort est le prolongement de la vie, l'étincelle qui marque la fin et le début d'une autre voyage, dans cette histoire terrifiante, je vais juste en invoquer les reliefs et les vestiges qui vous attendent, dans la démésure ou dans le désenchantement, dans le désespoir, dans la peur et l'instinct de survie, l'homme est sujet, l'homme peut se ranger et se contenter de sa tranquille existence, fermer les yeux pour éviter de se salir les mains, de se laisser corrompre par des séquences insoutenables ou alors ...

La confirmation d'un écrivain à l'aise dans la mise en scène et visuelle, dans l'abstraction et la réalité, l'art de désorienter tous les arcs narratifs en ce sens que la boîte de Pandore est ouverte, tous peuvent y trépasser ou se perdre pour toujours dans les dédales ou l'abîme, ce puit des purgatoires, Lucifer et Satan n'ont qu'à bien se tenir, ces traces symboliques sont omni-présentes dans le sillage d'une construction qui déboule, qui alterne plusieurs personnages afin de servir l'intrigue principale, traquer la vérité, retrouver une personne disparue, toujours une crainte de la redite, du plagiat, on pense à multitude de films du genre, à chacun de se faire sa propre idée et son cinéma imaginaire en lisant Tréfonds, un style sous haute tension dans la construction, purement démentiel pour créer un électrochoc, un roman dénuné de tous les artifices qui auraient pu ralentir le ryhtme, l'ambiance est dans cette allégorie permanente ou sous-jacente, sommes-nous dans la réalité ou dans un cauchemar elliptique, dans cette zone de tous les dangers, face à la puissance machiavélique des forces de l'ombre, ceux qui tirent les ficelles, personne ne vous entendra crier ...

Jusqu'où iriez-vous pour sauver les vôtres ?
L'amour du prochain suffit-il à renverser des montagnes ?

Pour Luca Ferrand, c'est la mission d'une vie, de celle qui le changera à jamais et pour transcender sa vision des choses, la ligne de démarcation jouit d'un privilège qui pourrait faire basculer le récit dans une autre dimension intemporelle, l'émotion n'est pas en reste quand il s'agit de la survivance de tous les instants, pour l'amour du prochain, pour lutter contre cette engeance de tous les diables et sans nom, des créatures monstrueuses tapies dans les abysses les plus vertigineuses, s'il fallait encore répondre à la pertinence ou pas de publier aujourd'hui, jour de la nativité du Christ, l'avenir le dira, l'éternel recommencement de l'histoire et de ses répercussions sur l'humanité, ce jour Saint se rappellera alors comment le bien est arrivé, un jour, pour trouver son double maléfique, le Mal ...

Quand peur primale rivalise avec peur animale, un thriller qui renoue avec tous les éléments indispensables de la littérature de terreur, ne vous fiez pas aux apparences, ne calculez pas, laissez-vous emporter par les vagues successives qui risquent de vous faire ingurgiter la tasse, saurez-vous trouver les ressources nécessaires pour vous accrocher aux bastingages ?

Thomas Clearlake confirme une plume incisive et addictive pour bousculer toutes les habitudes, venez vous frotter à la surface et écoutez ...
Vous entendez ? Cette infime vibration, au-delà des aspérités et des brèches filandreuses ou colmatées, un voyage au bout de l'enfer vous tend les bras, à vos risques et périls !

Le compte à rebours a commencé ...

L'année n'est pas finie, il reste encore une belle semaine avant de passer à 2019, je vais donc en profiter pour attribuer un coup de coeur mérité pour tout ce qu'il m'a apporté, j'ai pris mon temps pour en savourer chaque page, entre le respect du Réveillon et ce jour de Noël, dans l'esprit qui m'anime de lire, de découvrir ou de trouver la confirmation d'une plume, ce qui est le cas ici, merci à l'auteur pour sa confiance de m'avoir proposé son deuxième roman, Tréfonds de Thomas Clearlake
❤️
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