"Des paroles me poussent dans la bouche , que ne trompe plus mon voeu de silence. La douceur de ses hanches me suspend à la barre de ses yeux, puis je retombe sur ses jambes , plus légères que le vide ...."
Puis il dévide sa part enfouie, ma pelote aux aguets pour être tricotée. Il me plaît, je me laisse faire. C'est bon d'être augmentée, une parole à l'endroit, une parole à l'envers.
Parfois, j'ai envie de frapper pour me mettre à sa place et comprendre.
J'aimerais savoir, pourtant, d'où je viens, de quel amour je suis née, si je serai même une fois, l'endroit de quelqu'un.
Nous implorons l'avenir de bien vouloir nous accepter.
Maman vient nous délivrer et se pend aux poings de Papa. Je la couvre de mes mains, je l'entoure de mes bras, j'etends mon corps sur le sien pour absorber les coups qui pulverisaient nos Lego. Je deviens son éponge. Je me tords à sa place. Je suis fière de la protéger.
Maman n'est plus là. C'est comme une ferme sans les animaux, une remorque sans roues, un frère sans ma soeur.
Maman chuchote Votre père est gentil. C'est la Saint Valentin. Maman ne sait pas sur quelle femme danser. Léonce se frotte contre moi, ses yeux disent Tu vois, imiter l'écriture de Papa, ce n'était pas sorcier.
Je boxe les insultes. La soif de connaître ruisselle de mes poings serrés.
Aujourd'hui, je n'étais pas heureuse sans savoir pourquoi. Demain, je le serai de nouveau sans savoir comment. Je rame, le bonheur est là.