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Citations sur Sauf les Fleurs (145)

Quel que soit le tourment qui me prive de te dire la brûlure où je vais, je m'aimais bien, tu sais, à t'avoir si sûrement aimé.
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Je promène ma peau sous le polo zébré de Florent, un autre pays déferle, palpitant de rencontres et de séparations, dont Florent, par pudeur, ne dira rien. Notre aventure américaine repose au-dessus de son nombril, sur la ligne fine de poils qui remonte en canoë de sueurs. Il me suffit de la suivre pour que l'énergie jaillisse et se gonfle, rappelant que c'est moi - pas une autre, pas la prochaine - que Florent a choisie....
Que jamais notre vallée de charmes ne se tarisse
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Je la rejoins sur son lit de méduses. Maman brasse un coma dont on la tire par les manches. Ses jambes ne tiennent plus le large, je me penche pour en sentir le lourd sang, joues creuses sur caillots ondulés, force six.
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Monsieur le Maire entre dans l'étable, le visage fendu. Me serre contre lui. Articule des regrets, pioche contre tige. Je cours à la cuisine. Maman est allongée par terre, un journal dans la bouche. Papa a tout effacé.

........

Papa est arrêté. Le fourgon s'éloigne de la ferme et nous tournons la tête. Nous pleurons et nous voulons mourir.
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Maman vient nous délivrer et se pend aux poings de Papa. Je le couvre de mes mains, je l'entoure de mes bras, j'étends mon corps sur le sien pour absorber les coups qui pulvérisaient nos Lego. Je deviens son éponge. Je me tords à sa place. Je suis fière de la protéger. Maman saigne du nez. Papa crache et s'éloigne.
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Son odeur sur mon ciré, son goutte-à-goutte dans mes veines, naît, parle, éclaire et va chercher.

J'ai seize ans.
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Dans la chambre apprivoisée, ses mains me trouvent après m'avoir cherché caresses. J'oublie le filet percé qui me juge. Des paroles me poussent dans la bouche, qui ne trompe plus mon voeu de silence. La douceur de ses hanches me suspend à la barre de ses yeux, puis je retombe sur ses jambes plus légères que le vide. A l'odeur de ses mots fous dans mes cheveux, je sais que Florent a souci du puzzle que je suis, tandis que s'estompe l'image clouée à l'envers de ma boîte. Nés d'un fil entre deux paysages, nous vivons d'une bouchée d'équilibre, notre envol, notre saut rattaché.
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Depuis des lustres, Papa ne prononce plus nos prénoms, se jette sur le verbe, phrases courtes sans adjectif, sans complément, seulement des ordres et des martinets. Dans mon dictionnaire, je cherche la langue de Papa, comment la déminer, où trouver la sonnette pour appeler. Mais la langue de Papa n'existe qu'à la ferme, hélas. Il nous conjugue et nous accorde comme il veut. Il est notre langue étrangère, un mot, un poing, puis retour à la ligne jusqu'à la prochaine claque.
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Les poètes laissent le lecteur ouvrir lui-même les plis de la phrase, fendre les mots, libérer une à une les images retenues dans leur gangue.
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Florent, je n'ai plus beaucoup de temps pour être encore à toi, ce sera notre vigne. Résiste à me sauver, tu attiserais mon feu. Résiste à m'attacher, tu briserais mes ailes. Je t'ai vu, je t'ai aimé et tes mots serraient si fort mon carnet que c'était comme me taire en me chargeant de sève. Pour être sincère, je maitrise mal ce qui m'arrive, le lien m'est exil et jai droit, ici, à deux éclats par jour. Sous le piano, tu trouveras une écharpe tricotée dans l'étable et que Maman portait. Enroule-toi quand tu rentreras, si je suis condamnée. Je ne serai plus au bar mais tu n'auras pas besoin de moi pour que notre amour donne. Tu commanderas l'absinthe, tu fumeras l'opium et ce sera déjà nous, avec ou sans mes yeux calés sur ton sourire. Quel que soit le tourment qui me prive de te dire la brûlure où je vais, je m'aimais bien, tu sais, à t'avoir si sûrement aimé.
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