Je vis dans l'obscurité et, pourtant, c'est un peu comme si j'avais une caméra dans la tête. Où je vais, je réécris le monde. Les sons, les voix s'inscrivent automatiquement sur des formes, parfois colorées. C'est mon univers et je ne le partage avec personne. (p.36)
Je me demande comment les autres me voient. Quel regard ils portent sur moi. Me regardent-ils, d'ailleurs ? Je n'en sais rien. Parfois, pourtant, je sens un poids sur mon corps, sur mes yeux vides. (p.13)
Je détesterais devenir aveugle du jour au lendemain. Avoir connu la lumière et me retrouver dans la nuit. (p.19)
Jigoro ne parle jamais à personne. Il est toujours seul, enfermé dans son univers. Judo. Boulot. C'est peut-être à cause de son handicap. (p.19)