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Critique de LydiaB


J'ai lu, ces derniers temps, bon nombre de pièces de théâtre sans qu'aucune ne sorte véritablement du lot. de la banale pièce se voulant comique à celle qui se veut philosophique (philo du café du commerce en général ! Au secours ! ), j'ai eu droit à tous les styles, du pompeux au simpliste.

Là, avec Cyrille Cléran, c'est une autre histoire et ce fut un véritable coup de coeur. Enfin un rayon de soleil dans l'univers des dramaturges. Car Cyrille Cléran joue dans une autre catégorie, dans la cour des grands. Sa pièce de théâtre, qui se lit très vite (48 pages) est un pur moment de plaisir. Entre le vaudeville et l'absurde, entre Feydeau et Beckett, elle permet de faire rire le lecteur tout en le rendant actif par la réflexion qu'elle engendre. Critique de la société, des forces de l'ordre, de la politique.... elle se lit à plusieurs degrés et, passé le bon moment que l'on a pris à la lire, on se rend finalement compte que le message n'est pas anodin.

Ce pauvre Jean Dumont paraît pathétique, sans aucun alibi. Pourquoi, après tout, n'aurait-il pas tué son patron chinois ? Les forces de l'ordre, représentées ici par deux femmes, Rosalie Dubal et Viviane Goulu (on admirera les noms !) ne le sont pas moins. Elles se focalisent sur le fait que Jean Dumont a parcouru 16,7 kilomètres à vélo pour prévenir la police. Caricature du détail et de l'exigence hyperbolique dont elles peuvent faire preuve parfois, tout ceci prête à sourire. Quant aux autres femmes, qui vont se faire les avocates de Jean (Louise, sa femme, Marie Topaze, une amie architecte d'intérieur), elles apparaissent comme des gourdasses issues de la moyenne bourgeoisie. Tous les poncifs du genre sont mis en oeuvre pour nous faire rire: cocufiage, Q.I avoisinant les pâquerettes.... Bref, tous les ressorts du vaudeville. Ah ! J'oubliais Véronique, soeur de Marie... qui téléphone pour dire qu'elle s'est faite agresser.. et qui fait une description enjolivée de celui-ci. Et Sabine, l'employée de maison serbe qui intervient toujours quand il ne faut pas. L'absurde dont je parlais au début, est souligné non seulement par ces situations caricaturales mais également par l'apparition d'un squelette qui parle, lors du deuxième acte, celui de l'interrogatoire de jean. On se croirait dans Hamlet.

Certains, ou plutôt certaines, pourront voir dans cette pièce une critique acerbe de la gent féminine. Cependant, je crois qu'il ne faut pas aller jusque-là, le Jean Dumont en prenant aussi pour son grade.

Un petit bémol dans tout ceci: je trouve que la fin arrive trop vite. le lecteur n'est pas préparé. Ceci dit, je conseille vraiment de lire cette pièce.

Un grand merci à Vincent Béghin, du blog Les Agents Littéraires, ainsi qu'aux Editions de la rue nantaise pour ce partenariat.



Ma Note: 5/5
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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