Emma Clit est l'autrice qui a popularisé la notion de charge mentale. Et pour ça, la moitié de l'humanité peut lui être reconnaissante.
À vrai dire, l'autre moitié aussi pourrait lui être reconnaissante, et cesser de se mesurer, se bagarrer et se faire la guerre, pour s'occuper des trucs vraiment importants.
Bon, ceci dit, cet album-ci m'a un peu déçue.
La charge émotionnelle et autres trucs invisibles, c'est un peu un fourre-tout.
Y a des réflexions sur le consentement et sur le harcèlement, OK. En 2018 c'était moins répandu qu'aujourd'hui.
Pis y a des trucs pas invisibles du tout, dedans, comme le racisme dans la police et les violences policières.
Reste ce qui est encore invisible, comme le travail des femmes et la charge émotionnelle.
Quand je dis travail des femmes, il ne s'agit pas de travail salarié bien sûr. C'est de la "deuxième journée" qu'on parle. Si un homme célibataire rétribue une femme pour s'occuper de sa cuisine, son ménage, son linge etc... elle est comptée dans les rangs du salariat. Mais admettons qu'ils s'aiment et vivent ensemble : elle continuera à faire tout ça, mais gratos. Ça n'interroge pas grand monde.
Disons que cet album peut peut-être ouvrir les yeux de personnes qui ne se sont jamais questionnées là-dessus, c'est son mérite.
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